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Le topic Nothomb

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Message  Invité Ven 10 Mai - 23:27

Je la trouve tellement...vaste à aborder que ce titre m'est venu.

Nous parlons d'une auteure, alors, comme dit en MP, le mieux est de commencer par l'oeuvre. Je vous propose donc deux humbles chroniques que j'ai faites l'une pour la rentrée littéraire de 2012 et l'autre, hummm, dans le courant de cette même année.

Procédons chronologiquement :

Mercure :

Dans la France des années 20, à Cherbourg, sur une petite île exactement, nous suivons les aventures de Françoise, jeune infirmière au tempérament zélé et à l’aube du féminisme. Elle se voit confier la tâche de soigner une jeune femme à peine plus jeune qu’elle qui se révèle orpheline et enfermée dans le château, sur l’île. Château d’un Monsieur plus près de la mort que du début de sa vie, ancien marin qui séquestre donc la jeune Hazel depuis cinq ans. Le roman raconte le combat de Françoise pour aider la pupille à se sortir de cette situation puisque Monsieur Loncour, non content de la priver de liberté, jouit de ses faveurs bien coquinement. Précisons de suite le subterfuge du licencieux vieillard, il n’existe aucune possibilité pour Hazel de voir son reflet car tous les miroirs ont été bannis, proscris, tout ce qui pourrait refléter le visage de la jeune femme.


Le livre débute sur les confidences de Hazel à son journal, confidences fugaces mais qui posent de suite le décor de la vie sur l’île et des rapports complexes entre Omer et Hazel. Sans plus de précision, le premier chapitre s’ouvre sur Françoise et sa mission auprès du Capitaine : soigner l’orpheline sans rien lui révéler de son physique. Première tromperie qui ne fera pas long feu, en effet, l’infirmière ayant des yeux, elle comprendra bien vite la ruse ridicule que Loncour a tenté d’user avec elle en jouant sur les mots. En fait deuxième tromperie puisque le propriétaire demandait soi-disant une infirmière pour lui. Va s’en suivre une série de péripéties pour tenter de tromper le vieux loup de mer et de sortir Hazel de sa cage.


Intriguée à la sortie de L’hygiène de l’assassin, juste après mon bac, je me souviens l’avoir lu mais c’est à peu près toutes les réminiscences que j’ai. Dans ma tête, le tout tendait vers du positif. J’ai abordé cette lecture de mon second Nothomb à moitié objective, si tant est qu’on peut l’être. Je la sais très critiquée négativement et pourtant mon expérience et certaines autres me faisaient dire qu’il pouvait y avoir du bon.

Que nenni dans ce roman là tout du moins. J’y ai retrouvé tous les écueils dont on m’avait parlé…


Si tant est que j’ai trouvé des défenseurs à Nothomb, j’ai aussi remarqué que les détracteurs s’accordaient aussi à lui reconnaître l’usage d’un vocabulaire que je nommerais « intéressant » faute de recherché…et bien moi je l’ai cherché, j’ai fouillé et n’ai rien trouvé. Je suis peut-être tombée sur le mauvais bouquin, qu’on m’avait pourtant chaudement recommandé et donc je lirai les autres que je possède mais sur ce point, Nothomb a un style absolument enfantin. Le mot est fort, certainement mais pour l’avoir entendue s’exprimer au cours d’interviews télévisuelles, je m’attendais à un niveau supérieur donc je ne serai pas clémente. La construction des phrases est on ne peut plus basique, aucune recherche stylistique, j’ai envie de dire : sujet, verbe, complément. Alors oui ça se lit en quelques minutes, on tourne les pages à un rythme endiablé mais force est de dire qu’on n’a pas vraiment le choix au vu du nombre ridicule de pages.

Ah ! j’ajoute ce besoin de citer avec force de détails des œuvres comme Le comte de Monté-Christo, La chartreuse de Parme, Hugo et j’en passe qui, je dois en convenir, peuvent servir ce que Nothomb tenterait de nous démontrer mais qui donne l’impression de vouloir étaler la confiture sur une tartine bien trop large pour le peu de chair qu’on possède. Encore une fois, je pense que ça manque de simplicité de ce point de vue là et de profondeur pour tout le reste.

J’en viens à l’histoire. Certes, le thème est intéressant, un thème parait-il cher à l’auteure : l’amour pervers, le romantisme morbide. Je vous cite Madame Figaro. Oui la beauté, la vieillesse, le tout conjugué, l’attirance pour l’esprit plutôt que le corps, l’enfermement, la cruauté, la complexité de l’amour, la domination…auraient pu être et sont des concepts captivants mais pour cela, aurait-il fallu donner un peu plus de soi et de son temps. Toutes ces idées ne sont que survolées, mélangées pour finir par un amas de considérations qui se voudraient philosophiques et en ont l’envergure ou plutôt une certaine intention mais bien trop pauvrement argumentées pour pouvoir faire réellement méditer. De ce constat, il devient difficile de parler de la qualité de l’histoire. Rien de bien original sorti de l’intérêt pour ce questionnement que j’aurais voulu voir développé mais que fatalement j’irai chercher ailleurs. L'amour excuse-t-il tout dont l'égoisme ? Est-on toujours égoiste en amour ? Peut-on aimer l'esprit sans le corps ? L'intelligence prévaut-elle sur la beauté et inversement ? Jusqu'où l'amour pour son geolier peut-il aller ? Autant de questions restées sans réponse...

En gros, des dialogues soi-disant intellectuels sur l’amitié, l’amour, le sexe, (on tourne en rond) et la petite partie réservée aux manœuvres avortées de Françoise pour libérer la bagnarde, si vous me permettez ce terme. Rien de consistant. Quant à cette fin, dont je ne vous parlerai que très peu, laissons le suspense si tant est que je puisse employer un tel mot, quelle qu’elle soit (ceux qui l’ont lu comprendront), elle est insipide, attendue et fatigante.

Me faut-il aborder les personnages ? Hazel est une créature naive, romantique, chétive, apeurée et pourtant on n’y croit qu’à moitié même si on était prévenus dès le début par l’auteure. Apeurée et pourtant donneuse de leçons, volubile – certes en manque de contacts humains – joyeuse…un personnage tout en contradiction du début à la fin. Omer (ah le jeu de mot sur le nom…Omer Loncour car Capitaine de bateau, fut un temps, je vous laisse apprécier…) n’a de libidineux que le titre, je le trouve fort courtois, dans le pathos, amoureux transi et ses tentatives de maître chanteur m’ont fait beaucoup rire tant elles sont sabordées par sa fausse autorité. Françoise aurait pu tirer son épingle du jeu mais elle finit par être atteinte par la nigauderie ambiante malgré ses bonnes intentions.

Je ne sais pas s’il faut rire ou pleurer devant ce roman. Il y avait tant à dire sur l’amour libidineux, le vrai, sur le sadisme, le harcèlement sexuel, le traumatisme…le fait de ne faire qu’effleurer le tout dessert totalement le roman et ne lui donne aucune consistance. Rarement j’ai été aussi négative face à un livre et j’en suis bien navrée mais je n’ai trouvé aucun point positif auquel me raccrocher. Cela ne m’empêchera pas de lire les trois qui m’attendent en croisant les doigts.

En conclusion, si vous êtes fan peut-être aimerez-vous sinon essayez un autre !

Barbe bleue :

Saturnine n’en peut plus de sa colocation inconfortable en banlieue parisienne chez son amie belge Corine, dans un « bouge » comme elle aime le nommer. Une annonce de colocation au prix fort raisonnable voire indécent dans le 7ème arrondissement l’attire malgré sa crainte de beaucoup de visites pour une seule élue. Oui ce sera une femme. Finalement, elles ne sont que quelques une à attendre leur entretien avec le propriétaire des lieux et Saturnine est prévenue, huit femmes ont été colocataires de cet homme étrange et ont disparu. Forte de sa personnalité imperturbable et certainement naive, Saturnine accepte donc d’être la neuvième colocataire de l’occupant qui se révèle être un noble espagnol déconcertant.

C’est donc dans la capitale française que l’action se déroule, au centre de Paris et plus particulièrement dans l’appartement aux proportions saisissantes de Don Elemirio, un noble d’origine espagnole. Intriguée mais surtout ravie d’avoir trouvé du bien-être quotidien dans un grand appartement, Saturnine se lance dans l’aventure de partager la vie de cet homme conte lequel on l’a mise en garde. En effet, huit femmes l’ont précédée dans les lieux et toutes sont portées disparues. Rien ne semble vouloir effrayer la jeune femme même lorsque son bienfaiteur la menace de représailles coûteuses si elle ouvre une certaine chambre noire.

Bien vite, Don Elemirio invite Saturnine a partager ses repas et s’en suivent des joutes verbales sur la religion, la noblesse, l’or, le champagne… En deux temps trois mouvements, cet homme d’âge mûr se dit amoureux de la belle ce qui ne fait que conforter notre héroïne dans son agacement voire son dégoût pour cet énergumène qui vit reclus depuis la mort de ses parents

Je n’en dévoilerai pas plus même si je suis persuadée que les habitués de l’auteure comprendront assez vite s’ils sont lucides quelle sera la fin de l’histoire ou plus précisément le déroulement de celle-ci.

Je dois bien avouer quand même que l’approche du conte de Perrault est une bonne idée même si totalement réexploitée et que Saturnine est loin de ressembler à la neuvième femme du Barbe bleue d’origine. Je souligne également la comparaison assez amusante entre le Christ et Don Quichotte de Cervantès, au moins j’ai souri à un moment.

Les « compliments » s’arrêteront là. Troisième roman, troisième schéma qui peut plaire, je veux bien le comprendre mais pas à moi. Une jeune femme érudite presque au-delà du possible, un homme enfermé par son bon vouloir dans sa grotte d’ermite, de longs dialogues qui une fois de plus survolent différents sujets nommés plus haut pour finir par une histoire d’amour tordue.

Quant à la fin. Mais quelle facétie !!!

Si je comprends bien la dévotion d’Amélie Nothomb pour le personnage initial de Barbe bleue, entendez-moi bien, si je comprends bien ce qu’elle en pense, il en résulte donc qu’elle cautionne presque le meurtre pour préserver un secret. Le secret est donc plus important que la vie, par là je suppose qu’elle entend que le jardin secret de quelqu’un (quel qu’il soit puisque celui de Barbe bleue est tout de même bien macabre) vaut autant que la vie d’une personne. Un membre du couple a donc le droit de garder ses secrets les plus vils s’il prévient sa moitié que ce secret ne doit pas être transgressé. Ne dit-on pas que le ciment du couple est l’honnêteté ? Je ne parlerai même pas du respect de la vie de l’autre…

J’ai déjà beaucoup disserté. Venons-en donc à Saturnine. Je vous rappelle l’amour de l’or de Nothomb qu’elle associe donc à la blondeur et dans ce roman à l’alchimie qu’elle reprend dans ses théories "philosophiques" comme un accomplissement de soi. C’est un point de vue que j’aborderai avec Don Elemirio. La jeune femme est donc prête à vivre avec un serial killer plutôt que la sécurité d’un appartement moins luxueux et l’auteure entend là se moquer du faste parisien (son héroine est belge) ??? Elle se dit même être une Saturnine, ou l’avoir été à son arrivée à Paris et dénonce tout en la défendant l’ambiguité de son personnage. Saturnine, comme Françoise dans Mercure finit par perdre de son caractère, par se laisser attendrir par les attentions du meurtrier si tant est qu’il la traite en princesse. Un personnage complexe ? C’est un euphémisme…mais ça reste dans la veine de l’auteure.

Don Elimirio est donc le Barbe bleue excusable et finalement gentil tel que le voit l’auteure. Fortuné, à une distance impressionnante de la réalité, avec une conception fort critiquable mais pour le coup réaliste de la religion, il ne déroge pas à la règle de l’érudition. C’est donc un alchimiste, amoureux des couleurs, surtout celle de l’or qui veut illuminer sa conscience en tuant.

Peut-être que je simplifie les choses. J’attends vos réactions.

Revenons sur le style. J’ai cette fois trouvé une dizaine de mots d’un registre un peu soutenu mais qui ne donnent à aucun moment un quelconque intérêt intellectuel du point de vue du style car trop "posés là sans raison". Les phrases sont courtes, très simples. J’ai encore une fois trouvé ça pauvre, sans fond ni fondement et la légèreté qu’on me propose de juste accepter en lisant ces livres, je ne peux la cautionner. On ne peut pas vouloir être léger et à la fois donner un sens caché philosophique à son bouquin en 180 pages. Bien sûr qu’un second degré est toujours possible si tant est qu’il soit travaillé et pas détourné.

En conclusion, je suis une entêtée, je lirai Acide Sulfurique et Stupeur et tremblements mais je m’arrêterai là…


****************




Voilà donc deux romans dits non auto-biographiques et il est vrai que je suis preneuse d'avis sur des romans parlant de sa vie au Japon que bien souvent on trouve meilleurs.
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Message  Invité Dim 19 Mai - 16:22

Pour ma part, je n'ai pas lu beaucoup de livre de Nothomb et ils étaient tous autobiographique. Je ne me souviens correctement que de deux : Ni d'Eve ni d'Adam et Stupeur et tremblements.

Nothomb a la particularité de ne pas écrire un unique livre autobiographique. Dans chacun de ses livres autobio, elle ne parle que d'un évènement de sa vie. Je ne sais plus dans quel livre, elle parle de son viol par exemple.

Ni d'Eve ni d'Adam et Stupeur et Tremblements sont de livres autobio qui se déroulent à la période de sa vie. Dans l'un comme dans l'autre, elle est retournée vivre au Japon.
Dans le premier, elle aborde son séjour sous l'angle de sa vie amoureuse. Elle y dévoile sa relation avec un japonais.
Dans le second, c'est sa vie professionnelle dans une entreprise japonaise.
Nothomb est une amoureuse du Japon. Et pourtant, elle y décrit dans ces deux livres les travers de ce pays. Elle se sert de son expérience personnelle pour pointer du doigt des défauts de la culture nippone. (J'en connais dans la jeune génération qui ferait bien de lire ces livres, ça leur éviterait d'idéaliser une culture sans en voir les sombres côtés... m'enfin bref)


Il est vrai que Nothomb fait dans le livre de poche. C'est court, vite lu. Très vite lu. Sachant que je peux lire un Seigneur des Anneaux en moins d'un week-end, un Nothomb est pour moi un amuse-bouche XD Mais de la lecture courte ne fait pas de mal. Surtout quand la plume plait. Et sa plume me plait assez. Elle est extrêmement simple et en même temps très sophistiquée. On se dit qu'elle n'a pas de fioriture, qu'elle utilise des mots de tous les jours et pourtant, d'un coup, un mot assez savant vient se planter au milieu d'une phrase. Sans crier gare !
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Message  Invité Jeu 30 Mai - 2:20

Après les analyses précédentes, je risque de ne rien aborder de neuf. D'autant que mon opinion sur Amélie fait le yoyo depuis que l'étrange créature est apparue à l'horizon littéraire. Je commencerai donc par préciser les hauts et les bas de mes rencontres avec la demoiselle en noir.
Je n'ai rien lu d'elle pendant sept ans, quand il était de bon ton de dire "Oh vous avez lu le dernier Nothomb ?"dans les salles de profs. Je vérifie les dates.. 1992, Hygiène de l'assassin. Bombe ! Une étoile est née. Tout le monde lit Nothomb. C'est extraordinaire ! Unique! Elle est folle ! Elle est géniale! Il faut avoir lu Nothomb.
Mais moi, je me méfie. C'est ainsi. Les trompettes médiatiques me font fuir. Je soupçonne le coup monté, l'enchaînement des relations personnelles, familiales, (être fils ou fille de...se porte très bien depuis l'Abolition des Privilèges ), je flaire le copinage, l'arrosage , pourquoi pas ? Tout a un prix !( héhé !), le talent d'un critique plus grand que celui de l'auteur dont il parle, enfin tout ce qui fait que parmi tant de livres sortis, on ne parle que de celui-là. J'attends que retombe la sauce montée au fouet de la télé, de la pub, des accords passés entre éditeurs, passe-moi un goncourt, je te refile un femina, du plus ou moins de savoir faire médiatique que l'Auteur a reçu des fées en plus d'une plume alerte.
Et puis paraît Stupeur et tremblements, (1999) et la photo hallucinée d'Amélie me convainc. Admiratrice de Sōseki , je suis tentée par la vision d'un Japon ordinaire et moderne. Je me convertis. J'aime le rythme alerte de la narration, le style efficace et que je suis loin de trouver pauvre ou plat. L'autrice a une très bonne connaissance de la langue classique, sans esbrouffe, sans épanchements et débordements lyriques. Un style net, métallique, massicoté sans une bavure. Mais elle y ajoute un rythme moderne, fuit la période et l'abstraction. L'ironie et l'humour sous-tendent le plus souvent le récit. Un moment délirant me marque : quand Amélie enfermée la nuit dans les bureaux déserts, danse nue sur les tables pour se délivrer sans doute de ce monde de fous impeccablement lisses et cravatés. Evidemment je suis sceptique quant à la véracité de la scène; mais je ne lis pas pour connaître la vraie vie de la vraie Amélie (qui s'appelle d'ailleurs Fabienne) mais ce qu'elle en fait, avec sa plume trempée dans une encre dont j'apprécie la couleur acide.

La suite ? Je me précipite sur les volumes négligés et je lis dans le désordre et sans retrouver mon enthousiasme : Hygiène de l'assassin, Les Combustibles, Mercure, puis Métaphysique des tubes. Avec ce dernier, la cote Nothomb remonte sur mon CAC 40 personnel . Le style humoristique est efficace et le point de vue sur la petite enfance ne manque pas d'originalité. La découverte du chocolat belge par la jeune braillarde est ma seconde page d'anthologie.
L'autobiographie romancée serait donc ce qui me convient chez elle. Elle ne s'y sent pas obligée d'inventer des intrigues qui en fait ne tiennent pas debout. Ce n'est pas que je n'apprécie pas les histoires étranges, le réalisme fantastique ou le récit surréaliste. Mais ces histoires nothombiennes sont dénuées de poésie et j'y cherche en vain le sens second qui justifierair telle ou telle liberté avec le vraisemblable. Pour moi un bon roman reflète toujours une vision du monde et un jugement sur la valeur de la vie. Ici nous avons des chroniques, incisives de style, mais qui ne mordent que dans l'inexistentiel. Je rejoins tout à fait Hadley sur ce point. Ses personnages sont des êtres stylisés, construits pour que l'intrigue puisse avancer. Les analyses critiques célèbrent souvent les "thèmes nothombiens" : la mort, Dieu, l'admiration, la solitude, le besoin d'aimer et d'être aimé, la duperie de l'existence, le rapport aux choses et aux lieux.. soit. Mais ces thèmes sont universels et non Nothombiens et elle les érafle à peine du bout de la plume. Cependant son ironie face à elle-même me plaît dans l'ensemble et me semble cacher je ne sais quelle douleur d'être soi.
Biographie de la faim me déçoit cependant. Je m'arrête un peu à Ni d'Eve ni d'Adam en raison de quelques détails japonisants qui me retiennent toujours. Mais les amours de l'écrivaine sont survolées de loin et de haut. Pourquoi se raconter pour ne faire que sautiller d'ombre d'émotions en semblants de confidences ? Vite, vite, passons à autre chose, comme si finalement elle ne voulait rien approfondir en elle-même ou ne rien dévoiler de ce qu'elle y trouve. Pudeur ? Soit, mais la pudeur ne publie pas.

C'est à ce point que je finis par me demander si les plaquettes qu'elle (ou son éditeur) appelle romans et qui ne sont que des récits ou même des nouvelles ( short story conviendrait parfaitement), ne sont que des miettes qu'elle jette chaque année à son banquier- il faut bien vivre, alors qu'elle écrit pour elle des centaines de réflexions, d'analyses, des romans de six cents pages avec des foules de personnages, d'aventures hallucinées ou tranches épaisses de vie, tartines monstrueuses qu'elle cache sous son lit ou brûle le 31 décembre en buvant du saké.
Je vais lire à l'occasion Le voyage d'hiver, à cause du titre que je trouve si beau (elle a quand même osé le piquer) et de Schubert. Peut-être dira-t-elle trois mots du désespoir qui hante cette musique. Et ils seront sans doute bien choisis.
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Message  Invité Sam 1 Juin - 21:41

Ce qui me vient de suite c'est que pour une fois, la majorité pensante s'accorde à dire que l'auto-bio a de la qualité et que c'est vrai !!

J'aime beaucoup, Siana, ta réflexion sur la vision du Japon que les jeunes devraient lire pour comparer avec les mangas et autres choses que je n'apprécie pas. Comme je n'ai pas de moyen de comparaison, ne lisant ni les uns ni les auto-bio de Nothomb, tu pourrais développer ? Embarassed

En tout cas Démé (merci pour le Fabienne, génial !), une belle analyse que je partage dans ce que je peux comparer. Métaphysique remonte alors dans ce que je devrais éventuellement lire.

Est-ce que vous pensez comme moi que le côté court de ses romans est stratégique ?
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Message  Invité Jeu 13 Juin - 11:22

Démétrios a écrit:C'est à ce point que je finis par me demander si les plaquettes qu'elle (ou son éditeur) appelle romans et qui ne sont que des récits ou même des nouvelles ( short story conviendrait parfaitement), ne sont que des miettes qu'elle jette chaque année à son banquier- il faut bien vivre, alors qu'elle écrit pour elle des centaines de réflexions, d'analyses, des romans de six cents pages avec des foules de personnages, d'aventures hallucinées ou tranches épaisses de vie, tartines monstrueuses qu'elle cache sous son lit ou brûle le 31 décembre en buvant du saké.
Elle a un rythme de deux livres par an pour finalement n'en publier qu'un sur les deux. Fait-elle toujours le bon choix entre les deux ? Peut-être pas. Devrait-elle se concentrer sur l'écriture d'un seul livre au lieu de deux ? Peut-être, peut-être pas. Quoi qu'il en soit, elle a un fonctionnement bien à elle.
J'ai vu un docu sur elle. Elle semblait très réservée, presque fuyante de la caméra alors qu'elle en était le sujet principal. Toujours à renvoyer sur un sujet autre qu'elle. En fait, elle parlait d'elle en parlant des autres. Racontait sa vie en énonçant les personnes qui l'entoure. Je me souviens par exemple que pour parler de son enfance au Japon, elle le faisait beaucoup au travers de sa nourrice.
Je pense qu'en fait, elle est bien plus pudique qu'elle ne peut le laisser croire en dévoilant sa vie et même son intimité dans ses mini autobio. Si on écrit pour soi, c'est qu'on n'est pas prêt à dévoiler ses écrits, à les rendre public et donc à les exposer à une critique autre que la sienne. C'est tout de même hallucinant de pondre autant et ne finalement publier qu'un livre de poche par an. Je ne pense pas que ce soit une question de jeter des miettes à son banquier. Un Nothomb, cela se vend plutôt bien, non ? (Hadley saura nous le dire ^^). Elle a sa tripotée de lecteur-fan, qui malgré la déception du livre de l'année, continue à acheter le suivant. Pour sa publication annuelle, je doute que ce soit une question de besoin matériel. Plutôt un besoin personnel.
(Là, je suis entré dans l'analyse de la personne et non des livres XD j'arrête et reviens sur le sujet.)

Hadley a écrit:J'aime  beaucoup, Siana, ta réflexion sur la vision du Japon que les jeunes devraient lire pour comparer avec les mangas et autres choses que je n'apprécie pas. Comme je n'ai pas de moyen de comparaison, ne lisant ni les uns ni les auto-bio de Nothomb, tu pourrais développer ?  Embarassed
Eh bien... avec le phénomène manga, j'ai constaté qu'entre 11 et 14 ans, les lecteurs de manga idolâtrent excessivement le Japon. Pour eux, c'est la liberté de se promener en Cosplay dans les rues sans se faire montrer du doigt, c'est les boysband et leurs chanteurs qui approche de quarantaine mais on encore des traits d'individu de 20 ans, c'est la nourriture (c'est "in" de manger des sushis) et apprendre leur langue.
Seulement, il faut nuancer tout cela et rare sont les lecteurs de manga et japanophile qui se détache de leur passion pour en absorber les bons comme les mauvais côtés.
- Oui, le Japon c'est pouvoir se promener en tutu rose (pour mesdames comme messieurs) dans la rue sans passer pour un dingue échappé d'un asile. Mais il faut noter que c'est qu'un exutoire pour se libérer de la forte pression que subissent les enfants japonais. Au Japon, les heures de travail sont monstrueuses. Les vacances et jours de repos rarement pris. On bosse on bosse on bosse. On n'a pas le temps de faire des enfant, pas l'envie car le travail passe avant. Et quand on en a, on les pousse au meilleur. On les fait bosser et rebosser, encore et encore. Cours du soir, etc. Notre système éducatif est de la rigolade à côté. On dit que le bac est donné en France. En comparaison avec le Japon, c'est plus que donner, c'est de la distribution de masse. Les enfants ont des tests d'aptitude, de niveau pour entrer dans les écoles dès le plus jeune âge parfois ! Il me semble avoir lu cela pour une maternelle !
L'enfant subit un stresse monstre qu'il évacue dans différentes choses : comme sortir dans la rue dans des tenues étranges en fait partie. C'est se défouler. Mais ces enfants quittent leurs tenues extravagantes dès qu'ils sont dans l'âge adulte. Car là, c'est fini l'enfance et ils entrent dans le cercle vicieux de leur parent : bosser, bosser, bosser. Avoir un temps plein car le mi-temps est très mal considéré (mi-temps = fainéant = pas bien).
Dans Ni d'Eve ni d'Adam, Amélie Nothomb raconte sa rencontre avec les grand-parent de son fiancé. Ils vivent chez leurs fils (c'est comme ça au Japon, les enfants récupèrent leurs parents). Et ces grand-parents se comportent comme des gamins (ricanement dans son dos, petites réflexions digne d'un enfant de 5 ans).  Les japonais se lâchent quand ils sont jeunes, ne vivent plus à l'age adulte et se relâchent au troisième âge. La pression sociale est telle que la jeune génération se libère comme elle peut avant d'entrer dans la vie carcérale (je n'ai pas d'autre mot) que la vie social japonaise et de de travailleur japonais. Une fois vieux, ils sont chez leurs enfants. Ils sont "libéré" de la pression du monde du travail. Ils se lâchent en étant de vrai gamin mais n'iront pas revêtir de costume Cosplay car ils font attention à l'image. L'image est une chose très importante chez eux.

Elle montre aussi cette pression du monde du travail dans Stupeurs et Tremblements.
D'ailleurs, autre idéalisation des jeunes français : Japon = pays où il faut aller bosser. Le Japon est tout sauf accueillant avec les étrangers. Ils en ont peu (à peine plus de 1% de leur population). Or, les jeunes japanisants ne s'imaginent pas combien la vie de gaijin (nom donné aux étrangers au Japon) est difficile. Cette année, j'ai eu un camarade journaliste qui parlait couramment japonais et qui voulait bosser là-bas. Il y est d'ailleurs partit je crois. Lui ne se leurrait pas, il m'a expliqué qu'il est difficile de s'y implanter, et c'est jamais à 100%. Nothomb le montre encore mieux dans Stupeurs et Tremblements.
Dans ce livre, elle raconte sa vie en tant que Gaijin travaillant au Japon. D'une : elle était mal vue dans son entreprise car elle parlait couramment japonais, qu'elle le parlait même très bien. Résultat, elle est passé d'employée de bureau à "Dame pipi" (nom donné à son job : s'occuper des sanitaires de femmes). De deux : elle montre les conditions de travail qui font passer les pires des notres pour des conditions digne des bisounours. Dans Stupeurs et Tremblements, elle montre combien le monde du travail japonais est terrifiant (bosser à pas d'heure, perdre la tête au point de vouloir faire des choses pas nette à un écran d'ordi en étant nue). Nous sommes bien logés, nous, dans nos conditions de travail et de retraite.

Hadley a écrit:Est-ce que vous pensez comme moi que le côté court de ses romans est stratégique ?
Comme dit précédemment, je ne pense pas que ce soit stratégique. Sinon au lieu de faire deux petits romans par an, elle ne ferait qu'un gros. Quoi qu'on peut dire que c'est stratégique dans le sens où cela répond aux caractéristiques du lecteur d'aujourd'hui :  "Toujours plus vite". C'est court, donc vite lu. On le boucle rapidement et on passe à autre chose.

(j'ai posté avec Christiana mais on reste sur Siana, hein ? merci ^^)
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Message  Invité Jeu 13 Juin - 18:52

Hann alors j'avoue que je développerai ce week-end mais un point vite analysé, enfin, une constatation évidente comme le dit Siana (t'as vu, t'as vu ? xD) :

C'est tout de même hallucinant de pondre autant et ne finalement publier qu'un livre de poche par an. Je ne pense pas que ce soit une question de jeter des miettes à son banquier. Un Nothomb, cela se vend plutôt bien, non ? (Hadley saura nous le dire ^^).



Nothomb dans quelque librairie que ce soit (à part spécialisées voyage, cuisine, fantastique...) du monstrueux magasin de la chaîne (non je n'aurai pas l'audace de citer notre bon vieux V....) FNAC, à la petite librairie de quartier accueillante, professionnelle...on ne s'occupe pas des Nothomb, on réfléchit à combien on en a vendu l'année précédente et on calque pour la nouvelle sortie littéraire mais la vente se fait seule et sans conseils (ou rares du type "où est le dernier Nothomb"). C'est comparable à Levy, Musso, Higgins Clark, D'Ormesson...Le nom fait la vente. Et je dirai qu'en médiathèques où j'ai beaucoup plus bossé finalement, même combat.

C'est très, très intéressant tout ce que tu dis sur le Japon, vivement que je me repenche dessus.

Mais alors concernant son interview, Siana, dans toutes celles que j'ai vues sur Youtube, RTL et autres, elle est très très à l'aise d'où ce décalage entre le personnage télévisuel et l'auteure.

La stratégie franchement, je ne sais pas. Les deux partis sont possibles non ? Toucher le lecteur qui veut du léger/rapide et de mauvais choix ? Je ne sais pas ce que tu en penses Démé !
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Le topic Nothomb Empty Re: Le topic Nothomb

Message  Invité Sam 15 Juin - 11:03

Juste pour compléter mon post précédent, voici un petit article trouvé sur Kanpai. Je trouve qu'il accompagne bien mon post précédent.
Je vous le quote :
Spoiler:
L'article est [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], et on peut voir qu'il a suscité des commentaires très intéressants (si on occulte ceux rédigés en sms).

Pour en revenir à Nothomb, je trouve qu'elle arrive à montrer son amour pour se pays sans en délaisser les mauvais côtés.
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Le topic Nothomb Empty Re: Le topic Nothomb

Message  Invité Sam 15 Juin - 11:28

Pour Siana :
Tu as posté pendant que j’avais laissé mon post en suspens pour IRL intempestif. Je n’avais donc  pas lu le tien en rédigeant ma réponse, en particulier le texte que tu cites et qui paraît intéressant. A reprendre plus tard.


Je n’ai guère à ajouter sur le sujet, n’ayant pas encore lu "Le Voyage d’hiver" car j’oublie systématiquement de l’acheter quand je passe par une librairie. Acte manqué, sans aucun doute, traduisant mon intérêt devenu actuellement assez limité pour la dame samourai.

J’ai parlé de" miettes jetées à son banquier" par rapport à la masse que j’imagine qu’elle écrit; mais évidemment des miettes de Nothomb, ça vaut de l’or. Amélie est écrivain, elle vit de ses livres ( enfin, officiellement..) et si elle n’a pas besoin de publier davantage pour satisfaire ses goûts, qui pourrait  lui reprocher cette modération ? Au contraire. C'est assez classe.
Ce que je n’apprécie pas, c’est de mon sordide point de vue d'acheteuse, de devoir acheter 2 ou 3 livres  alors qu’un seul volume les regroupant reviendrait bien moins cher; mais j’ignore si c’est elle qui gère cet aspect de ses contrats. Enfin, c’est vraiment du livre de poche et même de pochette...le kilo de nothomb se vend comme le caviar..

Comme Hadley, j’ai trouvé Amélie très à l’aise à la télévision, et même une fois, assez drôle et très spontanée, démolissant la légende médiatisée :"je suis la dingue qui adore manger des fruits pourris." Elle s'est un peu moquée des medias qui reprennent n'importe quelle remarque hors de son contexte et généralisent.
Mais dans quelle mesure cette spontanéité était-elle organisée, prévue et calibrée ?  

Pour la connaissance du Japon moderne, plutôt qu’Amélie qui stéréotype pas mal, et comme toujours découpe tout autour de son sujet pour ne garder que des silhouettes, n’est-il pas préférable de lire les Japonais eux- mêmes,  Par exemple, Haruki Murakami ?

Pour la stratégie, je crois qu’il y a toujours stratégie sitôt qu’on agit dans le monde extérieur pour obtenir un résultat et dans ce qui touche à la commercialisation d’un produit, c’est évident. Le commerce sans stratégie, c’est un discours sans langage, un arc sans flèches.. La stratégie de l’éditeur n’est pas forcément celle de l’écrivain ; elles peuvent se recouper à l'amiable ou à contre-coeur.
Le livre bref, c’est un"créneau" mais aussi bien le livre-pavé.
J’aime bien notre époque parce qu’on y trouve tout et son contraire. Sur ma table, Mercure, (189 pages ) est battu par la Saga d’Eirikr le Rouge (Folio à 2 euros) de 107 pages et je viens de recevoir The Great Book of Amber, qui regroupe toute la série de Roger Zelazny en un pavé de 1258 pages !
A quand tout Nothomb dans la collection Bouquins ?
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Message  Invité Dim 16 Juin - 20:25

Le docu que j'avais regardé était aussi sur le tsunami et à la catastrophe de Fukushima. Une opération solidarité avait été mise en place avec un coffret collector de ses œuvres. Un documentaire a donc été tourné au Japon. Dedans, elle revient sur son enfance. Je crois que le docu, c'était Amélie Nothomb, une vie entre deux eaux. (édit : oui c'est bien [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]). J'ai trouvé que ce docu est totalement opposé au personnage qu'on peut voir lors d'interview (à l'aise, drôle et spontanée comme Démé le dit).
Là, dans Une vie entre deux eaux, elle est toute en sensibilité. J'ai trouvé ses retrouvailles avec sa "mère" japonaise très émouvant car la mamie japonaise n'est pas dans la retenue habituelle japonaise des sentiments et Amélie fait tout pour les retenir. J'ai l'impression qu'elle cherche à se cacher derrière ses récits et les personnes ou évènement dont elle parle. Elle raconte son enfance et en même temps, je trouve qu'elle le fait avec une certaine distance. Et pourtant elle est au centre de tout.

Alors j'en viens à me demander que sa grosse production d'écrits est peut-être tout simplement son unique manière de parler d'elle. Il est clair pour moi que écrire est son refuge. D'où sa production annuelle intensive.
Et pourtant, dans ses livres autobiographiques, elle est assez avare en révélation, en détail croustillant. Comme le dit Soleil dans sa présentation, la fin de ses petits livres personnels est en queue de poisson. Pris individuellement, ils sont presque sans réelle histoire. Mis bout à bout, ils ont bien plus de consistance. Par exemple, "Stupeurs et Tremblements" et "Ni d'Eve ni d'Adam" se passent à la même période (vraiment exactement la même) l'un sur le plan pro et l'autre le plan sentimental. L'un et l'autre pourraient, à mon sens, former un seul et unique livre.
Donc oui, c'est une bonne question Démé, à quand un unique livre de toutes ses petites expériences ?
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