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Li Mei Zhang

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Li Mei Zhang Empty Li Mei Zhang

Message  Invité Jeu 27 Sep - 8:30

    Prénom : Li Mei, qui signifie littéralement belle fleur de prune.

    Nom : Zhang

    Surnom : Seul son frère la surnomme affectueusement Lili, quelquefois.

    Âge : 19 ans

    Epoque et lieu de naissance : Gałęzie, 1489, dans l’empire de Chine, plus précisément dans un village situé à l’Ouest de Pékin.

    Physique
    « Elle a les cheveux du diable et le sourire d’un ange. Cette petite est envoûtante. »

    C'est ainsi que Li Mei, alors âgée d'à peine un an, conquit le cœur de celui qui allait bientôt devenir son père. Les cheveux défaits, d'un noir plus sombre que les nuits sans Lune sous le ciel de Chine, la petite dormait paisiblement. Hongzhi la regarda longtemps, silencieux, entouré de son épouse et de quelques serviteurs. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, ses petits yeux en amande, l'évidence s'imposa à lui : cette inconnue deviendrait sa fille. Dans son regard, il trouva un océan de douceur et d'innocence. Dans le sourire qu'elle lui adressa quelques instants plus tard, il se perdit à tout jamais. Il l'appellerait Li Mei, il en ferait son enfant.

    Il en fallait, du charme et de la beauté pour séduire Hongzhi, neuvième empereur de la dynastie Ming. Il s'avéra que l'Empereur ne s'était pas trompé. Enfant, Li Mei était d'une beauté rayonnante. Les années passant, elle devint une jeune fille époustouflante. Son père ne tarda pas à faire d'elle l'égérie de l'Empire. Son maintien, son port altier, étaient celui d'une véritable Impératrice. Toute son attitude dégageait une certaine distance, que l'on aurait pu confondre avec de la prétention s'il n'y avait pas eu ce sourire. Généreux, immense, Li Mei gratifiait de son sourire aussi bien les simples paysans que les plus proches amis de l'Empereur. Quel homme n'aurait pas sacrifié père et mère pour un seul sourire de Li Mei ?

    Des hommes, des prétendants, il y en eut de tous les horizons. Certains venaient de très loin pour réclamer une entrevue avec l'Empereur, dans l'espoir de repartir accompagné de Li Mei. Sa silhouette fragile incitait à la tendresse, sa taille fine et sa peau pâle aux caresses. Ses lèvres, que certains croyaient taillées dans des plumes de soie, achevaient de parfaire son visage aux traits délicats. Elle était l’incarnation de l’élégance. Ses yeux, surmontés de longs cils courbés, donnaient l’impression de deux lacs très sombres, souvent gris, parfois noirs. Son visage, bien que particulièrement précieux, semblable à celui d’une poupée de porcelaine, était loin d’être anguleux. Li Mei réussissait l’exploit de paraître à la fois voluptueuse et vulnérable. À quinze ans, Li Mei et ses interminables cheveux noirs, qui lui chatouillaient le bas du dos, faisait rêver les hommes de tout âge.

    C’est à cet âge précisément que la jeune fille, lassée des compliments qu’on ne lui épargnait jamais, décida d’adopter une nouvelle coupe : quelques centimètres inégaux sur le dessus de son crâne la transformèrent en véritable garçon manqué. Cette nouvelle apparence, qui lui conférait le pouvoir des rebelles, convenait beaucoup mieux à Li Mei. Son père, quant à lui, entra dans une rage folle. L’égérie de l’Empire allait devoir rester cloîtrée au palais. Privée de nourriture, la jeune fille s’amaigrit terriblement. Les mois passèrent et ses yeux s’enfoncèrent, perdirent de leur éclat, ses lèvres devinrent sèches, semblables à celles des vieilles dames chinoises à la beauté flétrie. La beauté de Li Mei avait disparu. Li Mei devenait quelconque, une adolescente aux cheveux courts et aux ongles rongés. La tristesse grignotait son cœur autant que sa peau.

    Aujourd’hui, à dix-neuf ans, Li Mei n’est plus une adolescente. Elle est devenue une vraie femme, avec une poitrine discrète quoique joliment dessinée. Ses cheveux ont repoussé, moins soyeux qu’auparavant, ses yeux se sont affinés mais ne brillent plus du même éclat, son visage a perdu ses rondeurs d’enfance. La petite fille à la beauté du diable s’est éteinte.

    Caractère
    « Un volcan en sommeil sous des dehors d’ange blanc… »
    Li Mei, par nature, a un caractère très doux. Sensible aux émotions des autres, elle s’évertue à faire le bien autour d’elle, à offrir aux gens tout le bonheur possible, car Li Mei aime profondément l’humanité et chacune des personnes qui la compose, croyant fermement que l’Homme est capable du meilleur. Cette naïveté d’enfant s’est quelque peu envolée avec les années et l’enchaînement des déceptions. Toutefois, elle continue à croire en son prochain, et n’hésite pas à sourire franchement à tout inconnu qui s’offre à son regard.

    Ayant grandi dans un palais à l’écart de tout contact avec la civilisation, dans l’amour exclusif de son père et de son frère, Li Mei ne connaît rien du monde réel et de ses obligations. Elle garde de son éducation une tendance à s’évader dans ses rêves et ses espoirs, à fuir les contacts qui s’avèrent délicats ou déplaisants. Elle abhorre les conflits. Toutefois, si l’on touche à ses convictions ou à ses proches, si l’on détruit sa naïveté, Li Mei peut se montrer très impulsive. Hyperémotive, elle n’hésitera pas à se mettre en colère si elle se considère comme trahie, et peut alors se montrer très hargneuse.

    Un peu timide, voire farouche, Li Mei préfère analyser les situations avant de s’impliquer ou de juger. Ses contradictions surprennent parfois, car Li Mei n’a jamais d’avis défini. Elle se montre bienveillante envers les inconnus, mais jamais chaleureuse. Toutefois, si quiconque la contrarie, elle peut sortir les armes et devenir une véritable guerrière. Ne pas voir ses moindres désirs assouvis reste une difficulté pour elle qui a toujours vu satisfaire tous ses caprices par une multitude de serviteurs. Li Mei vit aux émotions. Elle se laisse submerger et la force de son amour est à la hauteur de la rage engendrée par ses déceptions.

    La dernière force de Li Mei est son intelligence, sa curiosité enfantine devant les choses du monde qu’elle n’a jamais apprises. Par beaucoup d’aspects, Li Mei reste une enfant, avide d’amour et de découvertes, émerveillée des couchers de soleil et de l’eau des rivières…


    Ordre choisi : Li Mei est une exploratrice avant tout, neutre et curieuse, même si, quelquefois, son cœur penche du côté des révoltés.

    Métier exercé dans l'époque d'origine : Li Mei n'a jamais travaillé.

    Métier ou fonction après son premier voyage : /


    Histoire

    - Les jeunes années -
    Elle s’appelait Jin…

    Jin est née au printemps 1489, dans les vastes étendues rurales de la Chine du XVe siècle. Lorsque sa mère, Nian, accoucha de la petite, tout le village accourut dans la masure de la famille Li. Chacun souhaita au nouveau-né réussite et courage, avant d’offrir quelques cadeaux aux heureux parents – majoritairement du blé ou du millet, mais aussi des vêtements, des décorations artisanales et même une nouvelle paire de chaussures rapportée de la ville. Il est vrai que le village natal de Jin, situé à l’Ouest de la capitale de l’Empire, n’était pas des plus riches, que son père n’était qu’un fermier cultivant du blé et que jamais elle ne recevrait une éducation qui lui permettrait de s’élever socialement. Cependant, l’ambiance, l’entente qui régnait entre les villageois était des plus chaleureuses. Tous s’occuperaient de Jin comme de leur propre fille. De plus, le niveau de vie avait considérablement augmenté depuis la dynastie des Ming et le début du règne de l’Empereur Hongzhi.

    En 1487, Hongzhi succéda à son père et devint le neuvième Empereur de la dynastie Ming. Si le paternel était d’une nature plutôt débonnaire, le fils semblait décidé à ne pas suivre ses traces. Très vite, il prit des mesures pour réduire la corruption encouragée précédemment par la concubine de son père. Il s’acharna à supprimer les abus de pouvoir. Dans la population, il se murmurait d’oreille à oreille que l’Empereur Hongzhi serait le visage d’une future période de paix et de prospérité. Et en effet, les taxes s’allégèrent et même les habitants du pauvre village de la famille Li perçurent la différence. Les récoltes de blé suffirent enfin à nourrir les familles. Ainsi la petite Jin naissait-elle dans une période que l’on pourrait qualifier de faste, et il ne faisait nul doute que son futur serait, si pas glorieux, tout du moins largement satisfaisant.

    Il est vrai que son père et sa mère l’aimaient d’un amour profond. La petite était de loin la plus jolie de ses quatre frères et sœurs, et par conséquent la plus choyée. Bien portante, Jin gazouillait sa joie à longueur de journée, enchantant parents et amis. Nul n’avait jamais connu bambin plus facile à vivre. Tout était pour le mieux.

    Ou plutôt, tout aurait été pour le mieux s’il n’y avait pas eu le fameux secret. Le terrible secret de Nian. Nian était une jeune femme d'à peine vingt-cinq ans, et malgré ses cinq accouchements, elle avait su conserver sa beauté. Elle était jeune, jolie et l'on recherchait souvent sa compagnie. Le soir, quelquefois, les villageois se réunissaient dans le jardin des Li, où Nian servait des boissons ramenées de la ville - du thé ou de l'alcool, selon ses finances. C'est elle, en effet, qui était chargée de vendre les récoltes en ville et de ramener les produits dont les villageois avaient besoin. Tous plaçaient en Nian une confiance absolue, déchargeant sur elle la responsabilité de dénicher les meilleures affaires et de faire vivre le village. Elle y parvenait avec une aisance que tous admiraient sans poser de questions. Pourtant, les années précédant la naissance de Li Mei furent dures. Le blé ne se vendait plus assez cher pour payer le tissu, la nourriture et toutes les petites choses nécessaires au fonctionnement du village. Nian haïssait l'idée de devoir annoncer à ses amis qu'il leur faudrait se serrer la ceinture pour les mois à venir. Alors, elle chercha une alternative.

    Ce jour-là, Nian n'avait réussi à vendre qu'une maigre partie des récoltes du village à ses habituels clients. Elle savait que ce ne serait pas suffisant, et que le blé excédent serait leur seule nourriture et leur seul divertissement durant les jours à venir. Elle s'apprêtait à rentrer au village, lorsqu'un homme l'accosta dans la rue. Elle l'avait remarqué plus tôt dans la journée. C'était un homme plein de charme, à peine plus âgé qu’elle. Il dit s’appeler Tao, et l’invita à boire un verre. Étrangement, elle se sentait bien avec cet inconnu. Elle lui confia les difficultés rencontrées pour obtenir de l’argent, et avoua qu’au village, il leur était de plus en plus dur de vivre décemment. Tao lui annonça qu’il connaissait un travail qu’elle pourrait faire, ici-même, en ville. Ce n’était pas drôle tous les jours, mais cela payait bien plus que le blé.

    C'est ainsi que Nian Li parvint à offrir aux villageois une vie confortable. Pour quelques pièces de cuivre, elle offrait aux hommes de la ville un peu de plaisir. Elle ignorait totalement l'existence d'un tel métier auparavant, et pourtant, Tao lui expliqua qu'elles étaient de nombreuses autres comme elle. Au début, elle se montra craintive. Mais petit à petit, elle apprit à apprécier ceux qu'elle se répugnait à appeler ses "clients". Elle connaissait leurs visages, savait leurs noms et celui de leurs épouses. Elle était discrète, aimable, et la plupart des hommes lui rendaient la pareille. Tao, au fil du temps, devint son ami ainsi que son amant le plus régulier. Bientôt, il lui donna suffisamment d’argent pour qu’elle n’ait plus besoin de voir d’autres hommes. Nul, au village, n'aurait pu croire que Nian n'était pas la mère exemplaire qu'elle semblait être.

    Un beau jour cependant, elle tomba enceinte. Elle accoucha de la petite Jin, si jolie, si frêle comparée à ses autres enfants. Cette différence lui sauta immédiatement aux yeux et terrifia la jeune femme. L’enfant ne pouvait pas être celui de son mari. Son mari était un homme bon, qu'elle aimait sincèrement, ce qui était déjà une aubaine pour l’époque. Il possédait de nombreuses qualités, entre autres celle de respecter son épouse. Cependant, la beauté ne faisait pas partie de celles-ci. Robuste, les traits particulièrement marqués, voire grossiers, l’homme n’avait pas pour ambition de plaire aux femmes. Chaque jour qui s’écoulait soulignait la beauté de Jin, que l’on n’aurait pu attribuer aux seuls charmes de sa mère.



    L’hiver prenait doucement fin, et bientôt Jin fêterait son premier anniversaire. C'est à cela que Nian songeait, assise sur le pas de la porte, tandis qu'elle berçait sa fille chérie, tentant de chasser les cauchemars qui peuplaient régulièrement les nuits de la petite. Sa voix résonnait dans l'obscurité, fredonnant les paroles d'une chanson inventée pour ses enfants. Elle se sentait fatiguée, et très faible. Sans doute couvait-elle une quelconque maladie, un rhume, peut-être. Demain, elle demanderait à une amie d'aller cueillir quelques plantes afin de se faire une infusion. Heureusement que son mari était parti en ville à sa place, car elle n’aurait pas eu la force de chevaucher aussi loin. La petite finit par s’endormir dans les bras de sa mère, et cette dernière s’apprêtait à rentrer lorsqu’un homme à cheval apparut à l’horizon. Nian supposa qu’il s’agissait de son mari qui revenait, et l’attendit devant la minuscule maison, un sourire aux lèvres.

    Son visage se figea lorsqu’elle reconnut l’homme qui s’était arrêté à sa hauteur. Il ne s’agissait pas de son mari. L’homme était essoufflé.

      « Tao ! Qu’est-ce que…
      - Il faut que tu t’en ailles, Nian. Ton mari. Il est venu en ville, il a interrogé les gens, dans les salons de thé. Ils lui ont parlé de toi, des hommes avec lesquels on t’apercevait parfois. »
    Nian en resta muette. C’était impossible. Comment… Et pourquoi Tao prenait-il la peine de venir l’avertir ? Dans quelques heures, son mari serait de retour. Il avait certainement compris ce que Nian craignait depuis bientôt un an. Jin n'était pas sa fille légitime. En une poignée de minutes, le village tout entier serait au courant, les hommes la pourchasseraient et tueraient l'enfant, elle-même serait exilée, voire peut-être mise à mort par le conseil du village. Tromper son mari était le pire des déshonneurs.

      « Tu dois fuir, maintenant.
      - Pourquoi tu es venu ? Pourquoi...
      - Ne discute pas ! Prends des affaires, la petite et monte. »
    Elle n'hésita pas une seconde. Ses autres enfants seraient épargnés, mais elle devait sauver sa vie et celle de sa fille. Elle prit des victuailles, enroula Jin dans une couverture et grimpa derrière Tao, laissant derrière elle son village, ses enfants, son mari, et tout ce qu’elle avait jamais chéri dans sa vie. Elle surprit, ce qui était rare pour une femme telle que Nian, une larme perler sur ses cils, qu'elle balaya rapidement d'un revers de main. L'heure n'était pas aux atermoiements.

    Ils chevauchèrent longtemps sans dire un mot, traversant champs et villages. L'air de cette fin d'hiver faisait frissonner Nian. La petite s'était endormie dans ses bras, et sa quiétude avait quelque chose d'apaisant. Peu à peu, le paysage se transforma, laissant place à des vastes plaines arides. Les villages s'espacèrent et quand l'aube arriva, cela faisait plus de deux heures qu'ils n'avaient plus rencontré âme qui vive.

      « Il me faut rentrer, à présent. Continue vers l'Est, tu arriveras à Pékin. Prends ce papier, j’y ai inscrit le nom et l’adresse d’un homme, il t’aidera. Va maintenant.
      - Tao, cet enfant...
      - Prends soin de toi, et prends soin d'elle, Nian. Adieu. »
    Avant de partir, Tao déposa un baiser sur le front de l'enfant qui dormait toujours profondément. Nian aurait voulu le supplier de rester avec elle, de l'accompagner. Elle aurait voulu lui dire comme elle se sentait faible et combien elle l'aimait. Mais sa fierté l'en empêcha. C'est avec panache qu'elle s'éloigna de son sauveur, et qu'elle priva Jin du seul père qui lui restait.

    Les premiers jours défilèrent sans anicroches. La route était longue mais Nian était habituée à la marche et aux conditions difficiles. Il lui suffisait d'un peu de pain pour recouvrer ses forces, et de quelques gouttes d'eau pour se désaltérer. Il faut dire que Jin ne lui compliquait pas la tâche. Elle se réveillait pour manger, s'endormait dans le foulard que sa mère avait noué en porte-bébé, et ne pleurait que rarement. Le quatrième jour, cependant, Nian tomba et s'ouvrit la jambe sur un rocher. Elle se fit un bandage, mais ses forces s'épuisèrent vite. Elle se sentait de plus en plus faible. Les kilomètres défilaient péniblement, Jin pesait chaque jour plus lourd dans les bras de sa mère. Pourtant, Pékin approchait, Nian le savait. Elle voyait la civilisation poindre, croisait des voyageurs qui ne s'arrêtaient jamais sur le passage de la misérable, une mendiante, pouilleuse, il y en avait tant dans les rues de Pékin.

    Elle y était presque. Elle était aux abords de la Capitale de l'Empire. Et pourtant, à quelques kilomètres du rendez-vous tant attendu, après sept jours de marche interminables, Nian s'écroula, à bout de forces. Elle rampa, se tira, tenta de se remettre debout. Rien n'y fit. Alors, elle déposa sa fille endormie sur le bord de la route, dans l'espoir d'avancer plus facilement jusqu'à ce qu'elle trouve une maison pour demander de l'aide. En vain. La jeune maman perdit connaissance quelques centaines de mètres plus loin, à l'ombre d'un buisson, tentant d'une voix rauque d'appeler au secours. Mais personne ne vint jamais. La fuite de la mère et la fille était terminée...



    ... et elle s'appela Li Mei.

    La petite Jin, qui n'avait nullement conscience des peines de sa mère, s'endormit paisiblement au bord de la route. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, quelques heures plus tard, elle ne comprit pas ce que lui voulait cet homme, ni pourquoi il la dévisageait ainsi. Elle ne comprit pas que sa chance était immense, et que l'Empereur de Chine, par sa simple volonté, venait de lui offrir une nouvelle vie. Jin n'existait plus, et dans la mémoire de tous, n'aurait jamais existé. Ici commençait sa seconde vie, sous le joli prénom de Li Mei.

    Li Mei grandit dans l'entourage de l'Empereur. Cela signifiait, bien évidemment, une vie faste et somptueuse. Elle habitait l'une des nombreuses suites de la Cité Interdite, et avait à sa disposition une pléiade de domestiques. Elle eut un maître personnel qui l'initia aux lettres, lui enseigna le calcul, l'astronomie et même quelques rudiments de philosophie. Elle ne se lassait pas de discuter de l'ordre du monde avec lui. Au fil des ans, l'enfant, avide d'apprendre, devint donc de plus en plus cultivée. Elle découvrit les bases de diverses religions, bien que l'Empereur insista pour que ses enfants soient éduqués dans le confucianisme. Li Mei apprit donc à respecter chacun, et acquit les principes de charité, d'humanité et de bonté qui devaient mener chaque être humain sur la voie de la sagesse et de la richesse intérieure. Elle adhérait pleinement à cette morale, et l'appliquait tous les jours en se montrant respectueuse envers ses serviteurs. Son père ne voyait pas particulièrement ce comportement d'un bon œil, mais s'agissant de sa fille, il n'osait protester.

    L'Empereur était un homme que l'on aurait pu qualifier de sévère et de rigide. Il aimait l'ordre et exigeait que tout se déroule précisément comme il l'entendait dans son palais. Cependant, il permettait à sa fille toutes les largesses tant il la chérissait. Dans les cuisines, dans les couloirs du palais, dans la cour de la Cité Interdite, il se murmurait que l'Empereur était tombé amoureux de la petite. Aucun parent n'avait semblé si proche de son enfant auparavant. Mais si Hongzhi vénérait sa fille et sa beauté, il ne s'autorisa jamais à la toucher. Au contraire, il la protégeait comme son plus précieux joyau. Hongzhi aimait profondément sa fille, et Li Mei l'aimait en retour. Elle était comblée de cadeaux et d'attentions comme aucune petite fille n'aurait pu l'être. L'affection de son père lui suffisait, et cela était heureux, car l'épouse de l'Empereur, de son côté, ne considéra jamais Li Mei comme sa fille. Elle restait à l'écart de leurs jeux familiaux, n'avait jamais un geste tendre pour la petite, et très vite l'enfant détourna son attention de la femme qui partageait quelques fois les repas avec elle et son père, son très cher père.

    S'il y avait quelqu'un que Li Mei aimait plus encore que son père, c'était son frère. Celui-ci s'appelait Houzhao, et succéderait à l'Empereur après sa mort, aussi était-il l'une des personnes les plus protégées de Chine et quittait-il rarement sa suite. Sa seule distraction était sa petite sœur, qui débarquait aussi souvent que possible dans sa chambre, sautillant au pied de son lit pour qu'il lui raconte de terrifiantes histoires ou qu'il la chatouille jusqu'à ce qu'elle meure de rire. Houzhao était âgé de quatre ans lorsque son père recueillit Li Mei. Il n'y avait que trois ans de différence entre les deux enfants, et longtemps, ils furent complices de leurs jeux enfantins, inventant des mondes parallèles au bord de la Rivière aux Eaux d'Or, se chamaillant sous les yeux bienveillants de leurs nourrices.

    La seule amie de Li Mei était sa nourrice et servante, Song. Celle-ci l'emmenait dans les cuisines dès qu'elle le pouvait et lui apprenait à concocter des tas de pâtisseries délicieuses qui ravissaient les papilles de Li Mei et de son frère. Elle lui ramenait quelquefois des livres qui provenaient de la bibliothèque personnelle de l'Empereur, et donc potentiellement mille fois plus intéressants que les contes mis à sa disposition. En contrepartie, Li Mei tâchait d'enseigner à Song ce qu'elle-même apprenait durant la journée avec son maître.

    Son père, son frère et sa servante composaient ses plus proches et ses seuls amis. Car la petite avait très vite compris l'une des règles d'or de la vie de fille d'Empereur : il était formellement interdit de quitter la Cité Interdite seule. Pour s'y perdre dans les rues de Pékin, y rencontrer le peuple et peut-être la misère ? Hors de question. Ce fut là l'une des seules interdictions qu'elle ne parvint pas à contourner, même en suppliant son père. Jusqu'à l'âge de sept ans, Li Mei resta cloîtrée dans la Cité. Son père décida toutefois qu'il était temps de présenter sa beauté au peuple. Il organisa un périple à travers plusieurs villes et villages de l'Empire, qui dura trois mois. Trois mois pendant lesquels Li Mei conquit le cœur de la Chine et de ses habitants. L'Empereur ne se lassait pas de voir la foule admirer son enfant chérie, et il décida de l'exhiber plus souvent. Elle devint un objet de culte, on lui fit des offrandes à travers tout l'Empire. D'une manière ou d'une autre, Li Mei devint une déesse.

    Cette nouvelle vie lui convenait. Jamais elle ne jouerait avec les petites filles aux cheveux sales qu'elle voyait parfois dans les villages, mais cela lui convenait. Elle était admirée, et aimait ça. Les années passèrent, et Li Mei grandit avec tout l'amour de son père. Sa mère devint de plus en plus transparente, son absence aux dîners certains soirs se remarquait à peine, et l'épouse de l'Empereur aurait tout aussi bien pu être morte. Cela n'aurait dérangé personne.

    Houzhao, à treize ans, ne rêvait que d'une chose : découvrir les contrées lointaines décrites dans les livres de ces grands voyageurs. Il était avide de voir le monde. Un désir encore peu courant à l'époque, car les voyages étaient onéreux et les moyens de transport restreints. Les yeux de sa petite sœur, quand elle revenait de l'un de ses nombreux périples, brillaient de milles étoiles, et Houzhao la jalousait énormément. Pourquoi devait-il rester cloîtré au palais ? Pour sa sécurité personnelle ?! Il n'en avait cure, de sa sécurité personnelle, et renonçait à son statut de futur Empereur si cela l'empêchait de sortir de sa suite. Il ne tenait toutefois pas sa sœur pour responsable de cette situation. Il en voulait à son père, paranoïaque, psychorigide, et sans doute lui reprochait-il également de ne pas lui prêter la moindre attention. Son père n'était intéressé que par Li Mei, ce qui se comprenait, mais tout de même. Devenu presque transparent aux yeux de son géniteur, Houzhao nourrissait secrètement l'espoir de s'enfuir et de ne jamais revenir. La seule chose qui le retenait encore était sa petite sœur - et, dans une moindre mesure, le fait qu'il n'avait que treize ans.

    Zhao et Lili, ainsi qu'ils s'appelaient entre eux, passaient donc tout leur temps libre à explorer ces mondes inconnus. Zhao montrait à sa sœur des dessins ramenés par les explorateurs personnels de l'Empereur, et Lili peignait pour lui tous les nouveaux paysages découverts lors de ses périples. Ils étaient plus unis que jamais.

    La vie dans la Cité Interdite s'écoulait donc tranquillement. En l'an 1504, Houzhao fêta ses dix-huit ans. Son père décida qu'il était peut-être temps de le laisser visiter Pékin, vu qu'il deviendrait prochainement l'Empereur de Chine. Ainsi, quoique protégé par une escouade de gardes du corps, le jeune homme avide de voyages put enfin franchir les portes qui menaient à l'extérieur du Palais. Cela devait marquer un changement radical dans la vie de Li Mei et de sa famille. Les hommes chargés de la sécurité du futur Empereur eurent toutes les peines du monde, le soir venu, à expliquer à Hongzhi comment son très cher fils avait pu échapper à leur vigilance. Ils furent tous exécutés dans l'heure. L'Empereur était d'un naturel calme, mais tout de même.

    La disparition de Houzhao plongea l'Empereur dans un embarras profond. Il ne pouvait décemment pas laisser le pouvoir aux mains d'un inconnu. S'il annonçait à la population que son fils unique venait de disparaître, il serait la risée de tous et risquait de perdre son autorité. Mettre Li Mei au pouvoir était une option inenvisageable : une Impératrice ? Où irions-nous ? La seule solution possible était de faire passer son neveu pour son fils, et de tirer un trait sur Houzhao. De toute façon, celui-ci était probablement mort.

    Li Mei s'insurgea. Son père ne pouvait pas abandonner Zhao ainsi, il n'était pas mort. Sans doute s'était-il perdu, ou peut-être avait-il même été enlevé. Une violente dispute opposa la fille et le père à ce propos, et celle-ci décida que plus jamais elle ne serait sa petite poupée parfaite, qu'il avait le droit d'exhiber quand il le souhaitait. Afin de s'en assurer, elle attrapa une paire de ciseaux et se coupa les cheveux à ras, détruisant du même coup tout son pouvoir de séduction et tournant une page de sa vie.


    - La maturation -

    Li Mei n'avait alors que quinze ans. La tristesse la gagna, et elle refusa de sortir de sa suite, même pour les repas. De toute façon, son père, fou de rage, l'avait répudiée. Il n'avait cependant pas eu le courage de la chasser du Palais. En l'an 1505, un nouvel évènement bouleversa la vie de Li Mei. L'Empereur Hongzhi décéda de chagrin d'avoir perdu à la fois son fils et sa fille. Comme prévu, son neveu lui succéda. Malheureusement, celui-ci s'avéra fort dépourvu d'intelligence, et ne possédait nullement l'étoffe d'un dirigeant. Il fut éclipsé et ne resta Empereur que sur papier. L'épouse du défunt Empereur prit la tête de l'Empire et nul n'osa s'y opposer. D'un naturel effacé, personne n'aurait cru que la jeune épouse de Hongzhi cachait un tel potentiel. Elle dirigeait tout le monde d'une main de fer et, mieux encore, apporta à l'Empire des idées novatrices et étrangères dont tout le monde ignorait l'origine. Elle renvoya la plupart des domestiques, et ne garda que ses plus fidèles serviteurs dans la Cité. Song, on ne sait comment, réussit à conserver sa place - sans doute grâce à son incroyable discrétion.

    Li Mei et sa mère ne s'entendaient pas. Cette dernière ne lui avait jamais pardonné son intrusion dans la famille, ni l'amour que lui portait Hongzhi. Elle l'exila donc au Japon en 1506, chez un cousin éloigné qu'elle n'avait jamais apprécié, et qui ne l'avait jamais aimée non plus. Cependant, on ne refuse pas de faveur à la presque Impératrice de Chine, et c'est ainsi que Li Mei passa du statut de déesse de la Chine à celui d'enfant quelconque d'une famille nombreuse. Heureusement pour elle, cette famille n'était pas la plus pauvre du Japon.

    Li Mei se sentait bien dans sa nouvelle vie. Certes, il ne se passait pas un jour sans qu'elle ne songe à son frère disparu, mais la joie de s'être éloignée de sa mère atténuait sa tristesse. De plus, son désir de connaissances se trouvait largement assouvi. Elle passait son temps libre à dessiner les paysages du Japon, et apprit de nouvelles techniques qui perfectionnèrent son art. Elle découvrit une nouvelle culture, approfondit les religions vaguement évoquées avec son maître - même si elle resta fidèle au confucianisme - et s'initia même aux arts martiaux. En effet, l'un des fils de la famille avait reçu une éducation de samouraï. Supplié par sa nouvelle et charmante petite sœur, il ne put résister à l'envie de lui enseigner ses savoirs. Ainsi, à l'écart de la demeure de la famille, Li Mei apprenait des techniques de combat incroyables. Son nouveau frère, Chun, lui inculqua également des notions de courage et de sang-froid, et bientôt, elle devint aussi redoutable qu'un véritable guerrier. Il lui offrit même le privilège de s'entraîner avec son katana, ce qui aurait valu à Chun de sévères réprimandes si quiconque l'avait appris. Un samouraï est le seul à avoir le droit de se battre avec un katana.

    Outre ces entraînements, Li Mei et son samouraï de frère profitaient de leur temps libre pour discuter. Chun fut abasourdi d'apprendre qu'on ne lui avait jamais raconté la légende des Magiciens du Temps. Li Mei s'excusa en expliquant qu'elle n'était pas souvent sortie de la Cité. Son frère rit, et lui dit qu'il n'y avait bien que les fils et filles d'Empereur pour ne jamais avoir entendu parler de quelque chose d'aussi énorme. C'est ainsi qu'il lui raconta la légende...

    Des personnes disparaissaient dans tout le pays, et même dans tous les autres pays, sans explication et sans raison. Parfois même, ils revenaient, et déclaraient qu'ils avaient visité d'autres époques et d'autres lieux. Au début, on les exécuta pour démence sans discuter. Mais peu à peu, on leur conféra à certain statut, et il apparut qu'il serait déraisonnable de nuire à ces Magiciens du Temps, si incroyablement puissants. Chun connaissait personnellement l'un d'eux, et s'en vantait à qui voulait l'entendre. Dommage que celui-ci ne soit jamais revenu. Récemment, il se racontait même que celui qui se trouvait à la tête de l'Empire de Chine actuellement serait un Magicien du Temps. Autrement, comment l'Empire pourrait-il se développer à cette vitesse depuis la mort de l'Empereur Hongzhi ?

    Li Mei en resta muette. Aussitôt, elle en tira les conclusions qui s'imposaient. Elle demanda au père de famille s'il était possible qu'elle rentre en Chine. Son pays lui manquait. Celui-ci, ravi de se débarrasser d'une bouche à nourrir, s'empressa d'envoyer une lettre à sa cousine par le premier bateau en partance vers la Chine. La réponse arriva quelques semaines plus tard. L'Impératrice acceptait d'accueillir l'enfant, si toutefois elle s'engageait à trouver un travail et à subvenir seule à ses besoins. Ainsi soit-il, et deux ans après être arrivée au Japon, Li Mei fit le trajet en sens inverse, en ayant pris soin, au passage, de subtiliser le katana de Chun.


    - Rupture -


    Le jour déclinait lorsque Li Mei accosta. Elle crut tout d'abord que personne ne l'attendait, jusqu'à ce qu'elle repère Song dans un coin sombre. Au milieu de la place, un homme à l'allure sévère fixait le bateau. Li Mei l'évita consciencieusement et rejoignit son ancienne nourrice. Elle mourait d'envie de se jeter dans ses bras, ravie de retrouver un visage connu. Cependant, Chun lui avait appris la réserve et la maîtrise de soi, lors de son bref exil au Japon.

      « Je suppose que ce n'est pas ma mère qui t'envoie, déclara-t-elle en guise de bonjour, d'une voix maîtrisée.
      - Non. C'est lui, qui devait vous cueillir.
    Song désigna du menton l'homme qui n'avait pas bougé d'un millimètre.

      « J'ai supposé que vous préféreriez ma compagnie...
      - Merci, Song. Maintenant, il faut que tu m'expliques tout ce que tu sais. »
    Le visage de Song prit une expression plus grave. Elle se doutait, avoua-t-elle, de la raison du retour de Li Mei. Aussi avait-elle emporté la lettre que le jeune Houzhao lui avait remise la veille de ses dix-huit ans. La jeune fille faillit s'étrangler.

      « Zhao a laissé une lettre pour moi ?!
      - Il m'a fait jurer de ne vous la donner que lorsqu'il serait temps. Lisez, mademoiselle. »
    Li Mei avait des difficultés à digérer la nouvelle, mais prit de mauvaise grâce la lettre que lui tendait Song.

      « Ma chère Lili,

      Je sais que mes excuses ne te suffiront pas. Je ne dresserai donc pas la liste exhaustive de mes circonstances atténuantes, et je n'ai nullement la prétention d'atténuer la colère que tu diriges vraisemblablement contre moi. Je tiens simplement à éclaircir certains évènements qui doivent te sembler étranges. L'année précédant mes dix-huit ans, j'ai découvert un carnet appartenant à notre mère - tu n'es pas sans savoir combien j'aimais mes petites escapades nocturnes qui me conduisaient à trouver moults lieux interdits. C'est ainsi que je suis tombé sur ce carnet. Mère y décrivait en détail des tas d'endroits inconnus, des mœurs étranges, des objets insolites. Cela va sans dire que j'en fis mon plus précieux joyau. Chaque nuit, je retournais donc lire en cachette ce fameux carnet. À l'aube, je le remettais à sa place, prenant soin que mère ne l'apprenne pas. Seulement, j'ai bien vite compris l'étrangeté de la situation. Mère, que l'on ne voyait jamais quitter la Cité, connaissait des lieux exotiques ? En approfondissant mes recherches, j'ai découvert la vérité : elle était capable de voyager d'un lieu à un autre, d'une époque à une autre. Dans différents « espace-temps », comme elle les nommait elle-même. S’il est vrai que je ne t’ai pas fait part de mes découvertes, n’en sois pas offusquée : je craignais que tu ne révèles tout à Père. Tu étais si proche de lui. Il me faut être sincère, et avouer que je te jalousais un peu. Je te demande pardon. Les notes de mère furent une véritable aubaine. Je sais exactement ce que je dois faire pour réaliser mes rêves de voyages, à présent. Si je ne t’ai rien dit, ma chère sœur, c’est que j’ignore à quel point tout cela peut être dangereux. Je mourrais s’il t’arrivait quoique ce soit. Dans quelques heures, je sortirai pour la première fois de la Cité. Je n’y reviendrai probablement pas. Sache que je suis désolé.

      Ton frère, qui tiendra toujours à toi. »

    Ainsi, sa mère était un de ces Magiciens du Temps. Elle savait que Houzhao n’était pas mort. Elle savait, et elle a gardé le silence. Son frère avait tort, Li Mei n’était pas en colère contre lui. Elle bouillonnait surtout de rage contre cette femme qui avait laissé mourir son époux de chagrin, et qui avait envoyé sa propre fille en exil pour que celle-ci ne découvre pas la vérité. À présent, l’heure était à la vengeance.

    Li Mei sentait le contact rassurant du katana sous sa robe. Song resta silencieuse durant tout le trajet, percevant la colère de celle qui n'était plus tout à fait une enfant. Celle-ci traversa les dédales de la Cité Interdite aux côtés d’un des gardes, qui l’amena dans les appartements de la femme de l’ancien Empereur avant de se retirer. Li Mei s’inclina devant sa mère, sans un sourire.

      « Que nous vaut ce retour anticipé ? Le Japon ne te convenait-il pas, ma chère ?
      - Si, mère. Le Japon fut une merveilleuse expérience. J’y ai appris tellement avec mon oncle.
      - Dans ce cas, que puis-je pour toi ?
      - J’aurais quelques questions à vous poser, mère. »
    Li Mei dégaina son katana, impatiente d’en finir avec toute cette histoire. Elle fit reculer celle qui lui servait de mère contre le mur, savourant pleinement le pouvoir que lui conférait cette position, et la peur qui se lisait sur le visage de la femme la plus puissante de l’Empire.

      « Que… À quoi joues-tu ?!
      - Si vous criez, je vous tranche la gorge dans la seconde. C’est compris ?
      - Oui… Mais…
      - Vous saviez, pour Houzhao. Vous saviez qu’il n’était pas mort.
      - Non, non Li Mei, je te l’assure… Par l’esprit de mes ancêtres… »
    La pression de la lame sur sa gorge s’accentua encore, et les révélations ne se firent plus attendre très longtemps.

    Ainsi, Li Mei découvrit que sa mère avait toujours su qu’Houzhao n’était pas mort. Elle aurait même pu le contacter, si elle l’avait réellement voulu. Seulement, la mort du fils unique de l’Empereur était une aubaine pour elle, qui avait toujours secrètement envié le pouvoir de son mari. Au fil de ses explications, elle se faisait de plus en plus venimeuse, ravie d’expliquer à Li Mei comment elle avait convaincu Hongzhi d’admettre que son fils était mort, et comment elle l’avait empoisonné en ajoutant un poison à chacun de ses breuvages. Elle se délecta de l’horreur qui se peignit sur le visage de l’enfant lorsqu’elle lui révéla qu’Houzhao était revenu deux ans auparavant, mais qu’elle l’avait chassé. Elle n’avait malheureusement pas réussi à le faire assassiner avant qu’il ne disparaisse à nouveau. Elle termina son monologue en ajoutant que, de toute façon, Li Mei n’était ni sa fille, ni celle de l’Empereur. Elle n’était qu’une enfant des villages, abandonnée par ses vrais parents qui ne l’aimaient sans doute pas assez.

    Li Mei resta muette de stupeur pendant quelques secondes. Mais le sourire suffisant qui s’étalait sur le visage de sa belle-mère réveilla sa colère et sa haine. Le katana fendit les airs et, une seconde plus tard, la tête de l’usurpatrice roula par terre, les yeux grands ouverts et figés pour l’éternité. Li Mei s’agenouilla par terre, tachant de sang ses habits.

      « Tu n’as rien compris… Je voulais simplement retrouver mon frère, et tu me l’as enlevé. Peu importe, je parcourrai tous les âges et toutes les terres tant qu’il sera loin de moi. Tu m’entends, Zhao ? Où que tu te trouves, je te rejoindrai. J’en fais le serment. »



    Possessions : Sa toilette (une robe typique), la lettre de son frère Houzhao ainsi que le katana de Chun.

    Permissions : Libre

    J'autorise les autres joueurs à influer sur le jeu de mon personnage via la zone RP Blue Hospel, c'est à dire à m'atteindre par le monde des rêves.

    Disponibilités in RP : Deux à trois fois par mois, peut-être plus (selon le travail scolaire).

    Espace personnel : Insérez ici le lien à votre espace personnel ( il n'est visible que des membres connectés)

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Li Mei Zhang Empty Re: Li Mei Zhang

Message  Le Dévoreur de temps Ven 28 Sep - 22:49

Bonsoir Li Mei, bienvenue parmi les voyageurs d'Autres Vies !

Quelle belle incursion dans la Chine médiévale que cette histoire ! Le personnage est aussi fascinant. Le style est alerte et si agréable à lire! Je ne puis que m'enthousiasmer de cette lecture. Tu passes sans mal l'épreuve de la prévalidation et le Dévoreur viendra te chercher très prochainement. Merci encore pour cette belle lecture. Au plaisir de te retrouver en jeu.


Le Dévoreur de Temps.

PS: deux petites fautes se sont glissées que je te signale en mp. Tu n'auras qu'à les corriger avant que je t'indique la marche à suivre pour devenir une citoyenne en chemin.

Edit: fiche prévalidée. Je t'attends pour opérer le transfert dans les citoyens en chemin.
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