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Elliott Toussaint

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Elliott Toussaint Empty Elliott Toussaint

Message  Invité Jeu 25 Avr - 23:03


    Prénoms : Elliott, James, Gaston
    Nom : Toussaint
    Surnom : Sûrement quelques petits noms mais aucun surnom répandu.
    Âge : 23 ans (1979)

    Epoque et lieu de naissance : Paris, le 16 novembre 1956

    Physique, Caractère :
    Inspiré par la musique anglaise des sixties, les tenues fringantes des Mods, il s’amuse de son petit air anglais typique, hérité de son père, pour leur ressembler. Mais ses goûts colorés ne sont jamais entièrement excentriques, car il ne voudrait pas qu’on le prît pour un mauvais dandy. Sa dernière acquisition, un cadeau, un sweat à capuche à grosses rayures gris foncé et violettes, annonce plutôt le look urbain des années 80s qu’elle ne rappelle les Swinging Sixties. Assez mince, plein de santé, souple comme un danseur mais loin d’être aussi musclé, il a l’air d’un grand adolescent avec ses longs cheveux qui lui tombent sur les épaules, son visage encore ingénu et son grand sourire rock’n’roll. A l’inverse, il peut sortir de chez le coiffeur avec une coupe courte d’écolier, qu’il laisse ensuite repousser jusqu’à l’état précédent, mais jamais il ne couvre ses cheveux, sous aucun prétexte, même au plus froid de l’hiver.

    Il n’est pas très grand, du haut de son mètre soixante-quatorze, son visage un peu osseux a une pâleur romantique, ou anglaise. Ses yeux sont marrons et ses cheveux blond foncé, épais et lisses. Il a de hautes pommettes, et des fossettes qui plaisent, les lèvres vermeilles, ainsi qu’un nez légèrement épaté.

    Son caractère tient à la fois d'un goût de la discrétion et d’une certaine théâtralité. Il aime marcher à grand pas comme un comique des années 30, porter des tongs l’été ou contempler la condensation de son souffle l’hiver, chanter des airs de baryton ou de haute-contre en prenant une douche, ou un bain, et comme tout post-Mod il sait danser. En société pourtant, il est souvent poliment silencieux et observateur, parfois pour cacher un esprit d’escalier. Ses amis musiciens louent unanimement son talent pour installer une atmosphère, imiter avec goût et naturel un genre, blues, soul, country, avec un minimum de moyens et sans ficelles évidentes. C’est dans le même ordre, peut-être à cause de sa filiation mi-anglaise mi-française, qu’il identifie avec lucidité et absorbe comme une éponge les idiomes et les idiotismes des autres. C’est un goût et une facilité bien plus qu’une passion, mais outre ses langues maternelle et paternelle, il a ainsi très bien appris le russe à l’école, égayait la journée de son jeune professeur déjà désespéré de grec et de latin, et comprend de loin le hongrois. Marchant un peu dans les traces de son père, orientaliste reconnu dans certains cercles universitaires, il est aussi familier de certaines langues des Moyen et Extrême Orients, quand il a beaucoup de temps et un bon dictionnaire, et devant une langue mal connue, ou un langage corporel, s’en sort peut-être mieux qu’un autre. Bon élève de bonne famille, assez judicieux, il n’a jamais eu pourtant le goût des longues études, jusqu'à les abandonner sous le douteux prétexte que les gens s'y habillaient trop à la bourge, de sorte que s’il nourrit en vague dilettante une culture de brocante, il n’oserait s’appeler encore professionnel de rien, sauf de musique, même s'il n'est bien qu'au début d'une longue route.

    Enfant unique, il s’est habitué à l’introspection comme à être sur ses gardes. Dans les meilleurs des cas, cela se traduit par une timidité attentive, dans les pires par un repli sur des pensées ombrageuses qui tournent à vide. Ses parents étant tous deux passionnés par un métier, et passionnants, il a du mal à reproduire autant d’enthousiasme dans ce qu’il fait. Malgré tout, ses amis voient en lui un garçon intelligent, gentil, joyeux, espiègle et compréhensif, un peu mou souvent, trop douillet peut-être, mais agréable à vivre, et plein de vie par moments.





    Ordre choisi : Explorateur (éventuellement il finirait peut-être par prendre un parti)

    Métier exercé dans l'époque d'origine : Divers, un concert la plupart des lundis soirs au Saint-Just, quelques autres impromptus. Il donne surtout plusieurs cours d'anglais à des étudiants, ce qui le nourrit bien.

    Métier ou fonction après son premier voyage : Ses atouts sont le chant, l'harmonica, certaines langues et une culture classique, sa frimousse peut-être ? Mais il n'est pas un professionnel, rien ne garantit qu'il puisse faire valoir ces qualités dans tous ses voyages. Quant à faire du trafic temporel, à pas mesurés seulement.

    Histoire :
    Entre trois et dix pages maximum.


    C’est une fiche, allons-y dans l’ordre, commençons un peu avant le commencement. Frank Toussaint naquit en 1921, près de Londres, là où le vent des usines ne soufflait pas. Sa famille, il y a loin française, s’était installée en Angleterre avant les débuts de la Révolution Industrielle. Son grand-père, ingénieur et entrepreneur, avait fait une fortune subite, son père avait entretenu cette fortune au moins jusqu’à la crise de 29 avant de se renflouer dès l’approche de la guerre, et si on attendait de son frère Edward qu’il pût reprendre l’affaire, on imaginait déjà Frank faire des humanités plus aristocratiques. C’est pourquoi son père se félicita quand à dix-sept ans il fréquenta des milieux anarcho-pacifistes, comme tout rituel de débauche qui jalonne le passage à l’âge adulte d’un jeune noble. Il fut plus morfondu quand ces liens semblèrent durer jusque dans la guerre. Frank Toussaint ne s’engagea pas, et échappa à la conscription en poursuivant ses humanités. Dès la fin de la guerre, prenant enfin mesure du caractère certes particulier de l’entreprise nazie, saisi d’un sentiment trouble de culpabilité éventuelle, il voyagea en France et y entama une carrière brillante d’universitaire, cherchant des réponses, à des questions, en étudiant les civilisations orientales, moins européo-centrées. Attention cependant, il ne faut pas le confondre avec un autre orientaliste renommé, un modèle pour Frank, son presqu’homonyme Franz Toussaint.

    Violette Lecroix, la mère d’Elliott, est née dans la région des Pyrénées en France en 1922. Ses parents moururent tôt et ce furent ses deux sœurs aînées surtout qui s’occupèrent d’elle. Femmes et sans parents, mais avec un petit fonds, elles se marièrent très jeunes dans le village, l’aînée au boucher, la cadette au boulanger, Violette au tenant du bar. C’était la guerre, le mari de Violette fit contrebande, jusqu’à son exécution en 1943 pour avoir permis à des Juifs de passer en Espagne, certes franquiste mais où la chance semblait plus clémente. A la fin de la guerre, elle monta à Paris, là où des choses se passaient, et travailla longtemps comme serveuse, heureuse de son émancipation et de son droit de vote. Elle rencontra Frank Toussaint sur son lieu de travail, il finit par l’intéresser en recourant à son fin jugement sur les traductions qu’il tentait du chinois ou du persan, en français, aucune de ces langues ne lui étant maternelles. Ils ne se marièrent pourtant jamais, ne s’y résignant à la naissance de leur seul et tardif fils qu’à cause de l’insistance des mœurs de leur temps.


    - Les jeunes années -
    Tweedle-dee-bite:

    Elliott est né le 12 novembre 1956. Malgré un prénom et un nom de famille aux connotations religieuses, ses deux parents se croyaient athées, ou au moins indifférents. James et Gaston sont les noms de ses grand-pères. La famille était aisée, à vrai dire Frank Toussaint possédait un patrimoine assez considérable après avoir revendu à son frère ses actions dans l’entreprise familiale et florissante. Enfant unique dans une famille assez unie, puisque ses parents n’avaient pas de famille sur Paris, et qu’après avoir roulé leur bosse ils se contentaient d’un cercle d’amis restreint, Elliott fut choyé. Pour tout dire, une fois retranchées aux 100m2 de leur bel appartement haussmannien près de la Seine les parties qui étaient allouées aux livres, aux bibelots orientaux, au grand piano à queue très bourgeois, l’espace de vie restant promettait une belle promiscuité. Attentifs à leur enfant, prêts à lui parler intelligemment, ils ne le forcèrent pourtant jamais à travailler. C’est peut-être de cette atmosphère accommodante que vint disons son manque de niaque, mais aussi de cette libre responsabilité son discernement et sa sensibilité, à toujours considérer les motifs qui guident certains empressements. En fin de compte, il était plein d’énergie dans sa jeunesse entourée d’amour, tout petit il gazouillait sans qu’on lui intime le silence et chanter devint sa seconde respiration. Il avait la chance d’être né avec une belle puissance et une belle étendue vocales, une voix comme du chocolat qui fond.

    A l’école, il avait tous les avantages sociaux d’être né dans une famille universitaire, et pour faire plaisir, entre autres, à ses parents ramenait souvent de bonnes ou très bonnes notes. Il avait joué avec le grand piano et suivi des cours avec une paresse attentive, mais c’est en arrivant au collège qu’il commença à étudier la musique avec méthode. Il y avait rencontré son premier ami durable, un certain Lucien Wenceslas, qui avait su recevoir très jeune une éducation élitiste sans se laisser submerger, savait jouer, pas encore à la perfection, aussi bien Bach que Ray Charles, et remportait tous les premiers prix de récitation à l’école. Il fit découvrir et comprendre à Elliott ces deux musiciens et bien d’autres encore. Ils écoutaient ensemble les disques qui arrivaient des Etats-Unis ou d’Angleterre, et Lucien lui apprit sur quelles fréquences radio régler son transistor.

    Ils formèrent leur premier groupe en jouant beaucoup de reprises, puis leurs propres morceaux à la façon de. Comme Lucien jouait déjà du piano, Elliott se mit à l’harmonica en écoutant de vieux disques de blues, et sur les conseils de sa mère de la musique irlandaise. Il développa rapidement un jeu assez fin, déjà habitué par le chant à maîtriser son souffle, et s’intéressa aussi à d’autres petits instruments de bouche plus exotiques, comme ceux qu’on entendait dans la musique teintée d’exotisme des hippies ou qu’il voyait sur les étagères de son père, par exemple la guimbarde. Ce fut une des périodes les plus marquantes et enthousiastes de sa vie.

    Entrés au lycée Louis Le Grand, comme Lucien se concentrait plus sur ses études, avec pour objectif parental et personnel d’intégrer le département de mathématiques et applications de la rue d’Ulm, Elliott l’imita mais sans pareilles vues. S’il avait des notes assez solides partout, car il était capable de discerner rapidement ce qu’on attendait de lui, c’était surtout en langues étrangères qu’il suscitait l’admiration, avec ses accents irréprochables, à une époque où les professeurs eux-mêmes gardaient encore parfois un accent français à couper au couteau. Bien vite cependant, les cours l’ennuyaient, sans doute à sa charge, et s’il s’agissait d’humanités, il préférait plutôt écouter les remarques de ses parents ou de Lucien.

    Après la Terminale, il partit donc immédiatement en fac d’anglais, par facilité. Devant le contraste entre ses bons profs de lycée, et ses profs à l’université qui parlaient moins bien anglais que lui, il fut pris d’un sursaut qui le poussa au moins ponctuellement à adopter l’habitude qu’avait son père d’entretenir et de nourrir sa curiosité en fouinant dans les brocantes à la recherche de perles rares.



    - La maturation -
    Look sharp and blow that harp:

    Qu’on écoute ou non les Beatles, la mode des pulls colorés et des cheveux longs s’était très vite répandue en France, bien plus vite que la musique elle-même. Elliott lui aussi mélangeait le style vestimentaire classique, urbain décontracté, Mod ou hippie, mais ce n’est qu’à son entrée en université qu’il approcha le mode de vie communautaire en cherchant un nouveau groupe et en fréquentant beaucoup d’autres jeunes.

    C'est là qu'on lui expliqua tout : le problème en France, c'est que le rock était venu comme une blague, on n'en avait fait que des parodies, à commencer par Boris Vian qui avait écrit des chansons rock alors qu'il détestait le genre. Les textes étaient bons mais le ton avait retardé le rock'n'roll en France. Et puis l'industrie musicale française était une industrie de business qui se souciait plus de plus-value que de musique. Le 45 tours français, seul à 4 titres au lieu de 2 comme aux USA ou en Grande-Bretagne, permettait à des gens comme Claude François de vendre trois chansons françaises postiches, pour les droits, grâce à une reprise américaine qui servait pour la promo à la radio. C'est pas glop, pour faire du rock en France, ne compte pas trop sur les maisons de disque. Au début, on jouait dans les bals. Les meilleurs rockeurs, beaucoup étaient fils de musiciens d'orchestres de bal, qui passaient de l'accordéon à la guitare électrique selon le public. Y a moins de bals maintenant, et puis on était un peu contraints de mettre en français car surtout à la campagne ils aiment bien danser le rock mais ils ne supportent pas l'anglais, heureusement on trouve plus de caves et de bars aujourd'hui. Par contre, si tu veux seulement répéter, il y a un bon endroit. Au squat, quand tu veux, t'as du bon matos, tu peux même travailler la MAO, et c'est un boeuf continu, on apprend presque tous les derniers bons disques qui sortent, tu as les meilleurs qui viennent et ça joue toute la journée avec n'importe qui de présent. On a un groupe jamaïcain en ce moment qui passe parfois, est-ce que tu as déjà joué du reggae ? Sinon, notre groupe joue tous les lundis au Saint-Just, c'est un endroit cool et les patrons payent vraiment les artistes, on joue presque tout le temps les mêmes chansons, enfin... différemment, mais les habitués adorent. Et c'est un bon entraînement, le son est mauvais, on n'a pas de place, ça n'est pas la salle Pleyel, si tu joues là, tu sauras jouer partout. On adorerait un harmoniciste comme toi, tu devrais venir, on est un des meilleurs groupes de blues ici, si Phil t'entend, tu pourras sûrement jouer avec nous quand tu veux.

    Durant son premier cycle d'études, hors de ses heures de cours et de ses périodes d'examens, il passait presque tout son temps à répéter au squat ou avec le groupe. Le groupe, Forget-me-nots, dont lui avait parlé le batteur Joel était de vrai excellent. Ils avaient tous cinq ou dix ans de plus que lui. Phil le chanteur-guitariste, le plus vieux et le plus petit de la bande, s'occupait de la plupart des arrangements, il avait le jugement extraordinairement sûr, et avait décidé très jeune d'être intransigeant dans tous les domaines, surtout en musique. C'était lui qui décortiquait la plupart des chansons pour les adapter à leur formation de cinq personnes. Joel le batteur avait une formation très funky et avait intégré le groupe avec Rafael à la basse. Aussi débordants que précis, leur dynamique était le moteur du groupe. Enfin, un ami de longue date de Phil, Armand, l'autre guitariste, ajoutait des notes de jazz et de flamenco pour créer une ambiance unique, un peu transe.

    Ne faire que jouer presque en permanence pendant ces quelques années rôdèrent Elliott. Il était tellement pris par ce zèle empressé qu'il abandonna en milieu d'années son mémoire sur Jack London, sentant qu'il était trop intéressé ailleurs pour vraiment rendre un travail intelligent sur l'écrivain. C'était la crise, mais l'on trouvait encore facilement quelques petits boulots, Elliott n'avait donc craint ni la frugalité d'une vie de troubadour, ni un manque de diplômes. Mais quelques événements devaient chambouler cette destination.



    - Rupture -
    The Devorer, as old as the sun, shows the way:


    Cela faisait quatre mois que Joël et Rafaël avaient trouvé un emploi fixe dans un cabaret de proche-banlieue, offre qui ne se refuse pas, chacun d’eux étant jeunes parents, et, en tant que musiciens, mercenaires. A la suite de quoi, le groupe avait cessé de jouer en tant que tel, même si l’on continuait de venir travailler des morceaux en groupe réduit chez Phil. Avec son gros ordinateur, sur lequel il isolait les parties d’un morceau, parfois note à note, c’était là qu’on apprenait vraiment ce que cela signifiait d’apprendre un seul morceau en deux mois, contrairement au squat où l’on procédait différemment. Petit à petit, chacun s’était tourné vers des projets plus personnels.

    Quand il avait abandonné son mémoire sur Jack London, parce qu'il avait l'impression d'être le moyen d'expression d'un savoir qui intéresserait plus ses professeurs que lui-même, son père s'était doucement fâché, fronçant les sourcils et craignant qu'à toujours vouloir en faire plus en en faisant moins, il n'arrive pas à ses fins. Et maintenant, il n’avait même plus de groupe. Elliott devait donc arriver quelque part avec la musique. Jusqu’ici, s’il s’était engouffré dans la théorie et la pratique musicales, il avait souvent tergiversé à l’approche de la composition. Il avait une connaissance plutôt solide, pour son âge, des règles de l'art, et savait transposer, adapter, arranger, réinventer à partir d’un modèle, mais il n’avait jamais créé de composition originale.

    L’ampleur de la tâche l’étourdissait. Ce n’était pas de ça dont il avait peur, et pourtant il continuait d'hésiter et d'ignorer par où commencer. Au bout d’une semaine, une idée issue de sa licence d’anglais lui vint en tête : mettre en musique quelques poèmes choisis. Quand on avait relu un poème à plusieurs reprises et avec attention, la mélodie interne s'en dégageait tout en laissant place à l'originalité d'une composition. C'était une bonne façon de diriger ses forces.

    Au bout de quelques semaines, les idées fusaient mais aucune mélodie ne sortait du lot, bien qu’il eût l’impression que petit à petit certaines choses, il ne savait trop quoi, se mettaient en place. Il avait un peu le cafard. Comme cela ne lui rapportait pas d’argent, et même s’il pouvait un peu compter sur l’argent familial, il chercha un petit boulot. Ses parents, chez qui il vivait toujours, n’étaient pas mécontent qu’il s’aère l’esprit à une autre occupation. S’il ne l’avait pas fait, sa mère l’aurait sûrement accroché de force, avec le linge, au balcon, habitude du sud. C’est ainsi qu’il se retrouva professeur d’anglais à domicile.

    * * *

    — Allô ?
    — Bonjour madame, pourrais-je parler à M. Elliott Toussaint, s’il vous plaît ?
    — Un instant monsieur, je crois qu’il est là. Elliot ! … C’est pour toi.
    — Allô ?

    * * *

    — Bonjour M. Toussaint, nous vous avons convoqué pour une affaire de disparition. Vous connaissiez bien M. André Bellevenue ?
    — Je lui donnais des cours d’anglais, et par la même occasion d’écoute musicale, je le voyais à peu près deux heures par jour, il a disparu ?
    — Depuis seulement trois jours, mais sa mère nous dit qu’il aurait prévenu si c’était intentionnel.
    — Je sais qu’il vivait dans une toute petite chambre et qu’il était à Paris depuis peu, je n’crois pas qu’il voyait beaucoup de monde à part moi.
    — Votre nom et votre numéro étaient inscrits sur un post-it sur son bureau. Malheureusement, vous êtes la seule personne à Paris qui le fréquentait et dont nous sommes au courant. Vous dites que vous lui donniez des cours de musique ?
    — Surtout d’anglais, mais je faisais mes cours à partir de chansons, ça l’intéressait aussi d’apprendre à les chanter correctement.
    —Nous avons trouvé une sorte de poème qui ressemble à une chanson sur sa table… Attendez… « Zorvan le navroZé », avec un Z majuscule là, comme quand on peut lire dans les deux sens. Et avec une partition.
    — C’est une mélodie pas mal, on dirait un vieux blues mais avec des accords évolutifs très modernes. Voyez ici, ça fait vwooOooOyuuUung. Mais André n’aurait pas su la noter. Par contre, ce n’est pas un très bon titre, ça ne me dit rien. Quoique ! Ah ! Je crois que c’est un personnage de Star Wars, est-ce que vous avez vu le film ? Je ne l’ai pas vu, mais André en parlait assez souvent !
    — Non, il n’y a pas de Zorvan dans Star Wars.
    — Je ne sais pas alors… Il était assez gentil, mais je ne connaissais pas vraiment sa vie… Je le vois mal avoir des ennuis, je ne l’imagine pas non plus se défendre.
    — Il peut réapparaître dans quelques jours vous savez, ce ne serait pas la première fois, après seulement trois jours. On en a toujours eu plein comme ça..

    * * *

    — Allô ?
    — Oui, bonjour, j’appelle pour la disparition d’André Bellevenue, je suis Elliott Toussaint, vous m’aviez convoqué.
    — On l’aurait vu dans un bar avec une fille la veille de sa disparition, mais nous continuons nos recherches.

    Elliott s’inquiétait plus que de mesure. Il s’inquiétait d’abord pour son élève, mais quelque chose le chiffonnait particulièrement, la mélodie de Zorvan le navroZé lui rappelait trop exactement un air qu’il avait développé deux semaines auparavant, mais qu’il n’avait présenté à personne. Il avait voulu écarter un soupçon farfelu, mais tout cela lui revenait sans cesse à l’esprit. Au bout de quelques tours dans sa chambre, il prit son blouson, et sortit dans la bise hivernale. Il faisait nuit, Elliott n’était pas sorti depuis quelque temps, après une phase maussade qui avait suivi son empressement peu productif. Il se souvenait d’un bar où André l’avait amené une fois, après le cours d’anglais. Ils s’y étaient rendus par hasard mais il lui avait semblé qu’André connaissait bien l’endroit. Elliott s’y rendait pour apaiser son trouble.

    * * *

    —… Zorvan…
    (Zorvan !)
    — … le Dévoreur…
    (le dévoreur ?! Zorvan le dévoreur, c’est un gars dangereux ?)

    Elliott n’osait pas s’approcher des deux individus qui discutaient au bar. Effrayé, il repartit. Il aurait dû avertir la police, mais cette histoire de chanson qu’il connaissait déjà le retenait. Il revint les jours suivants, sans grand succès.

    (Si seulement je pouvais savoir qui est le Dévoreur. Dévoreur…)

    Au bout de quelques jours, alors qu’il sirotait une bière, et se faisait passer pour un nouvel habitué des dernières heures de la soirée, il aperçut une grande silhouette élancée. Une silhouette, car à vrai dire l'homme tout en noir semblait se déplacer sans se détacher réellement de son environnement, malgré des cheveux blancs et un regard électrique. Comme Elliott, il semblait attendre. Parfois, il se retournait et Elliott regardait ailleurs.

    « Vous vouliez me voir ? »

    Son sang ne fit qu'un tour.






    Vous mettez en scène le moment où votre personnage décide de franchir le pas et où il va provoquer une rencontre avec le Dévoreur, volontairement ou pas (voir [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ). Suite à cela, et si votre fiche remplit toutes les conditions, le Dévoreur répondra à vos attentes.



    Possessions :
    –montre-poignet (bracelet en cuir, gros chiffres)
    –vêtements : jean un peu délavé, tunique indienne (cf avatar, à moins que je ne me trompe), blouson d'aviateur noir à grandes poches, slip, chaussettes (en alpaga quelle blague), baskets…
    –porte-feuille (papiers d'identité, cartes de membre, argent etc.), clés
    -2 harmonicas dans leurs étuis : un golden melody (Hohner) en la (A), son préféré ; un golden melody en do (C), le plus fréquent dans les concerts.



    Permissions : Autorisez-vous la pnjisation de votre personnage par vos partenaires ? Merci de spécifier sur le pnjisomètre votre tolérance.

  • libre : j'accepte  la pnjisation de mon personnage  et fait confiance à mes comparses de jeu pour être fidèle à son esprit général . Si jamais quelque chose me choque dans sa pnjistion, je leur signalerai sans rancune par mp et de façon polie et aimable afin qu'ils rectifient. (la solution la plus simple et la plus conviviale, mais si vous êtes particulièrement possessif avec votre personnage et que vous ne supportez pas qu'il parle et agisse sous la plume d'un autre, il suffit de le préciser)




    Autorisez-vous les autres joueurs à influer sur le jeu de votre personnage via la zone RP Blue Hospel, c'est à dire à vous atteindre par le monde des rêves ? ( voir modalités de fonctionnement [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]) Oui.

    Disponibilités in RP (cadence de jeu): Une fois par mois ?, rythme des marcheurs narcoleptiques, mais l’on verra bien à l’usage, je posterai peut-être plus souvent ^^

    Espace personnel : Insérez ici le lien à votre espace personnel ( il n'est visible que des membres connectés)

    Décharge responsabilité : En fonction de votre âge. Cette mention n'a pas pour but de vous montrer du doigt bien au contraire. Nous sommes un forum +12 ans et pour ce faire, par respect pour votre âge et par respect pour les administrateurs et la responsabilité qui leur incombe, nous vous demandons de vous déclarer par cette mention:


    Joueurs majeurs: "Moi, joueur du compte personnage Elliott Toussaint, déclare avoir pris connaissance que ce forum comporte une sous section interdite et cachée aux - 18 ans. Je prendrai soin de protéger la sensibilité des plus jeunes en usant des espaces consacrés si mes récits contiennent des propos violents, choquants ou à caractères érotiques. Toute infraction délibérée sera sanctionnée par la suppression de mon compte. Je prends connaissance de ces conditions en m'inscrivant et les accepte. L'administration du forum ne saurait en être tenue pour responsable."

    Crédits avatar : Aucune idée, c’est une photo de Steve Marriott, membre du groupe des Small Faces , comme il a la tête de l'emploi, mais je n’ai pas réussi à savoir qui était le photographe ni d’où elle sortait. Du coup en m’inspirant de la fiche musicale du hongrois Ludwik, des trois chansons (enfance, maturation, rupture) j’en ai laissé deux de ce groupe qui est très bon à sa façon.

    Crédits signature : Moi (il n’y en a pas tiens ☺)
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Message  Le Dévoreur de temps Ven 26 Avr - 12:39

Bienvenue à toi Elliott !

Que voilà une fiche prometteuse avec une plume intéressante et originale comme je les aime, d'après l'oeil rapide que j'y ai jeté !

En revanche, je savoure la lecture des fiches comme des grands crus. Donc ce soir, je m'y consacrerais à tête reposée.

A très bientôt donc, pour mes impressions plus détaillées !

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Empreinte : L'histoire de Vladimir Stanzas ou comment on devient le Dévoreur de Temps
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Message  Invité Ven 26 Avr - 14:41

J'ai lu le début de ta fiche et je trouve ton personnage très intéressant ! Lui aussi vit confortablement et va pourtant prendre la décision de voyager. J'ai hâte de voir ce qui va lui faire quitter son nid douillet. J'ai aussi vu que les révoltés est une possibilité que tu n'écartes pas ! Ma Anita s'en frotte les mains par avance.
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Message  Le Dévoreur de temps Ven 26 Avr - 19:41

Merci, merci pour cette plaisante lecture, Elliott !
J'adhère totalement au personnage et s'il parait qu'il va me poser plein de questions, je crois que je ne serai pas en reste.
Attendons la suite comme on attend la seconde partie d'un excellent film: en rongeant notre frein!

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Message  Invité Mar 30 Avr - 11:25

Mes impressions premières se sont confirmées à la relecture. De très bonnes, elles passent à excellentes. J'apprécie particulièrement le soin mis à centrer le personnage dans son époque et la qualité de l'expression.
J'ai noté particulièrement ce projet de développement:

"Illusions : affecter d'en avoir eu beaucoup. Se plaindre de ce qu'on les a perdues."
Si tu t'inspires de Flaubert, on est amis !

Je me joins aux impatients ; vivement la suite !
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Message  Invité Jeu 13 Juin - 19:52

(( Petit message en douce pour rassurer les guides : me voilà de retour avec du temps libre. Je n'ai rien changé à ma fiche encore, mais désormais ça ne saurait tarder Smile ))
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Message  Invité Mer 3 Juil - 0:30

J'ai été un peu cavalier et ingrat vis-à-vis des délais accordés.

Mais voici une version finie pour me faire pardonner ^^ Il fallait surtout commencer

Il y a une sorte de paradoxe temporel très potentiellement irrégulier, mais que je peux facilement modifier. Pour le reste, je laisse nos guides juger des autres manquements possibles, si l'ensemble leur parait crédible.
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Message  Invité Mer 3 Juil - 20:24

Voilà  une fiche tout à fait bien conduite et que j’ai lue en pensant à toutes les possibilités qu’elle offrirait comme source de RPs. L’expression aisée, alerte, souvent percutante et émaillée de touches d’humour, ajoute à la qualité de l’ensemble et c'est un plaisir que te lire. J’ai aussi beaucoup apprécié le soin porté à la mise en place d’une époque, autour des deux thèmes principaux rythmant ici la vie d’Elliott : la musique et l’étude. Elliott semble savoir de quoi il parle et tout est très convaincant.

Certes, la vie affective du personnage demeure  allusivement évoquée et aurait gagné à être développée. De même le personnage d’André Bellevenue  mériterait d’être un peu plus détaillé dans ses rapports avec Elliott  pour introduire les faits qui vont mettre ce dernier  en rapport avec le Dévoreur.
Le dialogue avec la police est au contraire astucieusement imaginé, introduisant le lien avec une des icônes d’Autres Vies, à savoir Zorvan , Zorvan le Fantastique selon les uns, Zorvan le Sadique pour les autres. Je ne suis pas sûr que notre Gardien barbichu appréciera l’épithète de Navrozé, signe certain de ton esprit inventif . Cependant le fait d’être mis en musique ne peut que le rendre très désireux de t’accueillir dans son Antichambre, comme je le suis de te lire bientôt dans les pages de notre forum.
J’attends  le verdict décisif du Dévoreur mais pour moi, je crois que cette fiche est suffisamment riche de talent pour que ce qui pourrait y manquer se développe tout naturellement dans le RP qui devrait la suivre.
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Elliott Toussaint Empty Re: Elliott Toussaint

Message  Invité Ven 5 Juil - 12:28

Oui, à l'origine idéale, je voulais aussi compenser l'allure "charge de cavalerie" (qui a ses avantages et ses inconvénients) des premières parties, avec une scène plus étoffée qui aurait contenu plus de perceptions et d'émotions. Il y aurait même eu une petite amie, etc. Ça n'est pas le cas, j'ai eu du mal :/

Merci pour ce retour en tout cas ^^ Je mets ça en haut de mon pense-bête pour la suite Smile
(edit : on va dire pour l'instant que des perspectives émoussées, ce n'est pas entièrement out of character chez Elliott, et à ce point de vue, le voyage ne lui ferait pas de mal, mais ça n'excuse pas l'auteur ^^)
AnonymousInvité
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Elliott Toussaint Empty Re: Elliott Toussaint

Message  Le Dévoreur de temps Dim 7 Juil - 22:05

Bonjour Eliott,

J'ai enfin le plaisir de lire ta fiche dans son intégralité, toi ayant trouvé le temps de l'achever et moi de la lire. Ahh tempus fugit ...

Je n'ai qu'une chose à dire ! Tu es des nôtres , tu as bu ton v... aah non mince pardon...
Ta plume nous fait honneur en s'invitant sur nos pages et c'est avec le plus grand des plaisirs que le Dévoreur va te prendre en charge jusqu'à l'Antichambre du NarvroZé (héhé) afin de te préparer à ton futur état de voyageur patenté. Sois le bienvenu parmi nous, je te souhaite tous les bonheurs de l'écriture sur Autres Vies.

Juste deux petites coquilles relevées, que tu corrigeras toi-même...


Spoiler:

Amuse-toi bien parmi nous !

Le Dév

Edit: j'ai oublié de préciser que tu dois copier ta fiche et la poster dans les voyageurs en chemin. Ce topic-ci sera déplacé dans [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] endroit où sera plus tard ouvert l'espace personnel de ton personnage.

Sitôt que cela sera fait, le Dévoreur débutera le RP d'entrée en jeu à la suite de ta nouvelle fiche, exempte des commentaires qui ont précédé sa validation. Bon jeu parmi nous !
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