Les années se suivent mais ne se ressemblent pas et pourtant le temps n'est jamais qu'un infini qui tourne en boucle sur lui-même, le saviez-vous ? Comment ? Vous pensiez qu'il était linéaire et s'étirait d'un point A à un point B ? Non, non, je puis vous affirmer qu'il n'est qu'un huit ou plutôt une sorte de multi huit, une boucle fermée qui se recoupe en bien des endroits comme un huit qui friserait lui même de plusieurs boucles échevelées se touchant parfois au fil de ses vibrations. Flippant pour certains comme considération, fascinant pour moi. J'ai su bien avant de l'apprendre de façon scientifique, que le temps avait ses replis sur lui même, je l'ai senti et expérimenté. Et cette pensée finalement loin de nous effrayer, devrait nous réconforter.
Décembre 2012 était voué à l'Armageddon, 2013 ne devait pas voir le jour, selon quelques personnes, et beaucoup furent tentées de les croire. Cela se produit en général à chaque passage dans un nouveau millénaire, mais là les Mayas s'en étaient mêlés avec leur calendrier hors de nos dimensions, tout droit hérité des pulsations de l'univers. Et voilà que certains voyaient dans la date même du 20 12 2012, une scellée mathématique de notre destin. En vérité les chiffres ne sont rien que des marqueurs créés par nous pour nous rassurer. On a inventé les secondes, les centimètres pour la même raison. Nous rassurer. La vérité c'est qu'il n'est de temps que celui qui rythme la nature et nos corps font partie de la nature. Tout est relatif et mouvant, mais pourtant cyclique, voilà ce qu'il faut savoir. Celui qui est en hiver aujourd'hui se trouvera en été demain et vice versa. De même celui qui connait 4 saisons en connaîtra un jour 2. L'univers est en mouvement mais pas dans la régularité que nous croyons. Rien, même lui, n'est parfait. Chaque variation s'ajoute à une autre et c'est ainsi que le "changement" opère, lentement mais sûrement. Tout n'est que recommencement et cycle mais pourtant chaque "réplique" d'un cycle en diffère d'une once imperceptible qui fait évoluer l'être.
Le cycle annuel n'échappe pas à cette règle. Ni l'humain. L'année 2014 sera peut être une proche déclinaison de la précédente ou bien au contraire, une année marquée par un de ces croisements des replis du temps sur lui-même qui fait qu'on s'oriente dans une direction nouvelle. Mais quoiqu'il en soit, sur l'échelle planétaire, pour prendre une macro mesure qui nous parle encore, une année n'est rien et un brutal changement s'inscrit au final avec le recul dans une continuité qui se répète. Avec d'infimes variations. Et ce sont ces variations imprévisibles qui sont le sel de la vie, cette inconnue irréductible qui fait qu'on ne peut rien prévoir absolument.
Que puis-je vous souhaiter pour 2014 ? Des variables agréables sans doute, ou un grand vent de nouveauté si nous sommes à une croisée du Temps ? Peu importe en vérité. L'homme compose, depuis qu'il existe, avec les sursauts du temps. Il n'a pas le choix. Il n'est qu'un vaisseau porté par un courant qui le dépasse, doté de quelques moyens d'infléchir sa trajectoire il est vrai, mais elle reste tout de même en grande partie hors de son contrôle. Ce que je peux souhaiter c'est que votre trajectoire prenne une inflexion qui vous plaise et réponde à vos rêves. Ce qui fait la beauté des créatures que nous sommes, c'est notre capacité à rêver. A faire rêver les autres aussi. En ces temps où les valeurs, numéraires ou pas, sont plus que fluctuantes, où l'on est tenté de trier ce qui est "important " de ce qui ne l'est pas, rêver est plus qu'une nécessité pour donner au cours du temps une variabilité qui nous rende la vie acceptable. Aussi ne faut-il pas négliger ou traiter par le mépris ou la stigmatisation, ceux qui revendiquent comme nécessaire le droit de rêver et de faire rêver les autres, qui par désespoir vont secouer les grilles des palais. Dans les temps anciens qualifiés de Moyen-Age, le rêve et la distraction s'épanouissaient dans les rues et à la cour des Rois, véhiculés par les saltimbanques, les "fous du Roy" et autres ménestrels et comédiens. Est-ce la marque d'une civilisation hautement évoluée et ouverte d'esprit que "mettre à l'asile" celui qui revendique juste le droit de rêver, de faire rêver les autres et d'en vivre décemment ? Il est temps de se poser la question, dans une époque où le rêve reste le seul fil ténu auquel se rattacher pour faire face à la dure réalité du moment. Un homme sans rêve est un homme qui n'espère plus rien et dont la résolution se tournera vers le néant. Ceux qui décident pour nous feraient bien d'y penser, mais nous aussi car nous avons la "chance" d'avoir élus ceux qui décident. Et ils nous doivent des comptes.
Rêvons en des jours meilleurs pour nous, et si nous trouvons nos jours déjà satisfaisants, rêvons pour qu'il en soit de même pour tous les autres. La morosité ne se scelle que par la résignation et le renoncement à rêver et imaginer un monde meilleur et plus juste. Ne cessons jamais de rêver ou de faire rêver et soyons indulgents, mais fermes pour ceux qui estiment que nous n'avons pas "les pieds sur terre". C'est l'immobilisme qui est une utopie, pas le rêve. Rien n'est immobile dans l'univers, pourquoi l'homme devrait-il se figer dans ses certitudes et cesser de rêver alors que ses plus belles créations se sont nourries de rêve. Une civilisation qui ne rêve plus s'expose au cauchemar, l'Histoire nous l'a maintes fois démontré.
Alors que 2014 voie l'expression et la réalisation de vos rêves les plus chers. Oser dire, c'est déjà un pas vers une réalité possible.
Meilleurs vœux à tous et bonheur au rendez-vous de cette nouvelle année! Et croquez-là à pleines dents !
Le Dévoreur de Temps