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Echappé de Helheim (pv Alceste et de nombreux PNJ)

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Message  Thorvald Gorthünson Lun 5 Jan - 21:27



Qui n'a jamais navigué et cheminé en terre du Nord, durant la nuit et au cœur de la tempête ne sait pas ce qu'est l'ultime sensation de sentir sa peau se fendre sous la morsure du froid, ses chairs brûler des hurlements du vent, son sang figer sitôt qu'il s'échappe des muscles mis à nu. Les fils de Tromsø arrivaient à survivre et se battre dans cet enfer blanc et sombre. C'était paradoxal mais la blancheur pouvait demeurer sombre lorsque le soleil ne parvenait pas à passer au dessus de la ligne d'horizon. Et dans les contrées du Finnmark, cela durait plus de huit mois par an. Dans cet Enfer, une armée des ombres chevauchait sur les ponts de glace sculptés par le caprice des vents insoumis, chacun économisant ses gestes, dissimulant le plus de surface cutanée possible. Une mince fente entre la hautecape en peau de renne et le bonnet en peau de phoque qui couvrait celui en poil de renne, laissait filtrer le regard dont les cils couverts de givre, étaient devenus cassant comme des filaments de cristal. Ils tomberaient pour la plupart, une fois retournés à la chaleur, morts. Mais chez les hommes du Finnmark, ils repoussaient, plus longs et plus drus après chaque chute. Un œil frangé de velours était l'apanage d'un homme aguerri aux campagnes militaires du Nord extrême. Militaires, car aucun homme n'était assez fou pour se risquer dans ces régions pour y commercer.

Il ne pouvait s'agir que de livrer un combat, un combat qu'on ne pouvait éviter, sous peine de voir les créatures de Jötunheim déferler jusqu'à Trondheim. Rien, pas même l'ennui, ne pouvait décider un Varanger à affronter ce qui se situait au delà de Tromsø, sauf peut-être une volonté désespérée de se battre pour tenter de protéger sa famille d'une ignominie. Les Varègues ne redoutaient pas la mort des leurs - même s'ils concevait comme tout parent, un grand chagrin de la perte d'un enfant - pourvu qu'elle fût honorable. Mais, il étaient des choses qui se pressaient aux frontières de la nuit sans fin,des choses pires que la mort la plus odieuse. Des entités qui prenaient possession de tout vivant et lui faisait implorer la mort comme une mère aimante qui délivre de la douleur. Bien des Rois avaient préféré payer le tribut plutôt que de se dresser pour chasser l'indicible monstruosité. Thorvald n'était pas de ces Rois. Il était fils d'Asgard et dans ses veines coulait le sang des Ases. Il était le descendant de Thor. Tout comme son père. Par son père. La légende le précédait déjà avant qu'il sorte du ventre de Famke, Reine des Iles Lofota et, que la légende soit vraie ou pas, il devait marcher contre les bataillons venus des entrailles d'Helheim même. Rangs formés de ceux qui n'étaient plus vivants mais pourtant pas inertes. L'aberration qui faisait sortir de leur réserve habituelle certains Dieux eux-mêmes.

Thorvald, fils de Gorthün, livrait bataille à ces myriades obscènes depuis près de deux mois pour les maintenir hors des frontières, comme l'avait jadis fait son père au soir de sa naissance. Jamais, cependant autant d'âmes indignes ne s'étaient échappées par les portes de Hel que cet hiver-ci. Mais le jeune Roi s'était battu pied à pied, regagnant chaque arpent de glace aux maléfices. Il avait fait reculer le mal dans ses ténèbres, assez pour que la Gardienne les reprenne avec elle. Il avait franchi le Gjöll  dont aucun mortel ne revient pour les rendre à la géante Módgud. Mais les portes à peine refermées, on sentait déjà la poussée des âmes furieuses, sifflantes, hurlant leur rage infinie derrière les battants de lave noire. Comment Hel elle-même ne pouvait-elle plus être maîtresse dans son propre royaume?  Le jeune souverain l'avait compris lorsqu'il avait reçu dans un moment de repos la visite éclair de son ami Vladimir. Les Gardiens du Temps étaient passés à l'action et déjà plusieurs Voyageurs avaient disparu dans les méandres glacés et informels du néant. Le pragmatisme particulier et animiste du Varègue avait alors rapidement créé un lien entre le chaos temporel et le débordement des miasmes du Helheim. Ragnarok secouait son échine funeste dans un premier soubresaut. Garm montrait les crocs. Ceux que le Professeur nommait les Gardiens du Temps n'étaient autres que les complices de Loki qui prendraient part au combat ultime contre les braves du Walhalla et Thor lui-même. En se hâtant pour aider son ami le Dévoreur de Temps, il était également certain de combattre aux côtés de son divin ascendant et d'y trouver une fin glorieuse. Laissant là les morts-vivants aux bras de leur Déesse, il tourna bride pour porter renfort à son ami.

Stanzas avait ouvert un pont de Helheim à Targoviste, un pont que l'intrépide et mystique nordique voyait comme une autre version de Gjallarbrú. Sans même repasser par Trondheim et laisser le temps à ses hommes de retrouver leur famille, il lança ses troupes sur le chemin moiré du tunnel temporel. Beaucoup y virent la plus belle aurore boréale qu'on puisse rêver, comme si les Dieux eux-même auréolaient déjà de gloire les guerriers se portant au devant du péril. Avec le fils du Nord, s'engouffrèrent dans l’entonnoir temporel, les vents glacés et la neige de Finnmark et c'est ainsi drapé qu'il apparut à Alceste venu à sa rencontre avec le grand chien noir nommé Chapka. Garm s'était bel et bien réincarné mais semblait à leur côté...
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Message  Invité Lun 26 Jan - 13:55

Rentré dans son appartement, le secrétaire commença ses préparatifs, s'efforçant d'être méthodique et calme. Sans s'égarer dans le futur menaçant, Alceste,  disciple d'Epictète, se concentra sur les exigences du présent.
Le chevalier se sentait fort motivé par la perspective d'une rencontre avec Thorvald Gorthünson et ses guerriers, moment qu'il imaginait vibrant d' héroïsme. Toute sa misanthropie et l'amertume de sa vie passée ne l'avaient jamais rendu insensible aux sentiments généreux des âmes fières.
Et puis se mettre au service d'un prince méritant, n'était-ce pas  l'ambition que lui avait donnée son éducation de gentilhomme ? En son époque, Louis le Quatorzième avait eu le sens de la grandeur et le souci de son devoir de roi mais il manquait souvent de justice et de discernement. D'après le professeur, Thorvald possédait ces deux vertus politiques. Démétrios, de plus, affirmait que c'était un fort joyeux compagnon après le combat et que le rire de Thorvald avait des échos tout à fait homériques. D'ailleurs Alceste avait pu lui-même, lors d'un précédent passage, apprécier le bon naturel et la franchise du Nordique.
Il devait aller à cheval au devant de Thorvald  et il avait un peu hésité entre Tonger et Tao, un très bel Andalou gris, très élégant, avec un piaffer de grand seigneur.
 Mais Vladimir avait parlé de guerriers berserkers, Alceste se sentait un peu intimidé par avance et Tonger, le frison, 1m75 au garrot, ferait davantage impression. Et puis Tonger, par une heureuse coïncidence, signifiait Thor ou Tonnerre en langue frisonne. Max avait dû déjà demander que l'on préparât Tonger.
Le Chevalier de Saint-Côme ne changea pas son habit coutumier mais jeta sur ses épaules le grand manteau noir flottant doublé d'astrakan qu'il avait gagné aux dames, lors d'un de ses voyages dans le temps. Son adversaire était Murat lui-même, qu'il avait voulu rencontrer après avoir lu les Mémoires du général Marbot. Il voulait vérifier si la réputation de  Murat comme cavalier hors pair et  meneur d'hommes charismatique était justifiée. Le roi de Naples venait de se procurer une pelisse en prévision de la guerre contre la Russie que préparait son illustre beau-frère. Les berserkers portaient, disait-on, des chemises en peau d'ours. Un manteau doublé de fourrure pourrait être considéré comme un hommage aux traditions nordiques.

L'armée de Thorvald ne devait comporter que quelques centaines d'hommes. Dans l'ancienne Scandinavie rassembler 2000 ou 3000 hommes exigeait une coalition de plusieurs royaumes. Mais transporter dans le temps un tel groupe était tout à fait inédit de la part de Stanzas, du moins à la connaissance du secrétaire.
Le professeur prenait des risques énormes et ce n'était pas étonnant qu'il parût si fatigué, car il n'avait rien du scientifique froid qui ne se soucie que de ses machines. Les efforts intellectuels exigés par la mise en place d'un tel système se doublaient des scrupules et inquiétudes d'un homme soucieux de ses semblables. Alceste en était persuadé et il était bien décidé à aider, comme il le pourrait, à la réussite de l'entreprise.
En traversant la grande cour qui commençait à blanchir sous la neige, il réfléchissait sur un point qu'il jugeait encourageant. L'histoire même de Thorvald montrait qu'il y avait chez le Nordique un élément très spécial qui devait permettre la jonction entre Drogmund et Targoviste dans des conditions qui n'étaient pas seulement d'ordre physique et mathématique. Thorvald était un Voyageur par nature. Sa force mentale serait donc à l'oeuvre pour l'aider à franchir le tunnel, tout autant que les équations de la physique quantique .
Mais tout en reconnaissant la nature exceptionnelle de l'héritier de Gorthün, Alceste, en bon cartésien qu'il était, ne pensait pas une seconde que Thorvald fût fils de Thor, auquel Alceste ne croyait pas plus que qu'il ne croyait au Zeus de Démétrios - lequel d'ailleurs n'y croyait pas non plus. Mais il y avait dans le Viking une tension de l'âme, une maîtrise de l'énergie spirituelle qui certainement plaçait le jeune roi au delà de l'humain ordinaire. Il avait déjà franchi les portes d'Aparadoxis avec son armée, selon les dires de Démétrios, et combattu des créatures infernales, peut-être nées d'illusions mais néanmoins fort dangereuses.

Comme Alceste arrivait devant les écuries, Chapka, le Tchorny, se précipita vers lui, ravi de voir Alceste botté, ce qui signifiait qu'on allait se promener. Il renifla le manteau fourré par habitude canine et en suivit joyeusement le porteur, certain d'être de la partie.
Alceste n'hésita que peu. Chapka avait déjà voyagé dans le vortex et ensuite, si le tunnel permettait le passage d'une troupe armée, un chien ne provoquerait pas d'encombrement comme lors des voyages individuels où le volume des objets était strictement codifié.
Ce qui l'ennuyait un peu était que, vêtu de noir, monté sur un cheval de jais et suivi d'un chien couleur de charbon, il pourrait paraître un comité d'accueil quelque peu sinistre. Le noir n'était pas dans les anciens temps une couleur jugée favorable. Il prit donc un bonnet de laine rouge resté accroché sur une patère dans l'entrée et se l'enfonça sur les oreilles. Ce pourrait passer pour une mode locale. S'il le lui avait demandé, Murat aurait peut-être accepté de lui céder, en plus du manteau, un de ses fabuleux chapeaux empanachés, mais il ne pouvait pas prévoir...
Il eut la surprise de voir accrochée sur la poignée de la porte du box, une épée de mousquetaire avec baudrier. Max faisait toujours bien les choses. Ce bananier était une perle !
Conduisant Tonger par la bride et Chapka tout excité à ses côtés, Alceste parvint à l'ancienne champignonnière qui abritait le laboratoire consacré à l'expérimentation de portails vers des jonctions, dérivations, intersections et autres nœuds de résonance temporelle que le professeur réalisait à partir de calculs araliens que Zorvan lui procurait. On pouvait d'ailleurs s'interroger sur les mobiles du locataire de l'Antichambre. Alceste n'oubliait pas la manière dont Zorvan l'avait attiré dans le Temps justement en tentant d'ouvrir un tunnel pour s'évader.

Alceste fit glisser les larges vantaux et aperçut au fond de la galerie le portail nouvellement créé et qui était un simple disque noir, luisant, à peine frangé d'interférences électriques sur les bords. Fallait-il entrer ? Alceste eut brusquement un doute. Il avait compris qu'il fallait aller au devant de Thorvald mais jusqu'où ?  Certes, " accompagner ses derniers galops", ce n'était pas attendre sur place ! Cependant se rencontrer dans un vortex, c'était risquer de se croiser sans se voir, chacun sur sa spirale quantique... Chapka aboya vers le disque, mais sans montrer la moindre peur. Tonger gratta le sol d'un sabot ennuyé et remua une oreille, ce qui était chez lui, signe d'impatience.
Alceste se décida, ajusta son baudrier et se mit en selle. Il pourrait se tenir sur le seuil intérieur. Thorvald devait approcher. Il poussa Tonger sur le seuil extérieur et allait hésiter quand le disque noir sembla se précipiter vers lui et homme, cheval et chien se retrouvèrent instantanément de l'autre côté. Tonger frissonna, Chapka eut un bref grognement, Alceste fit un OH d'étonnement.

Il se trouvait sur une sorte de balcon dominant un vide immense et d'un bleu froid , faiblement lumineux. Devant lui une large voie rectiligne, portée su un socle plongeant au delà du regard s'éloignait dans ce vide jusqu'à n'être plus qu'un point. Un silence d'éternité pesait sur ce monde géométrique et beau par sa simple immensité.
Tonger et Chapka étaient remarquablement tranquilles. Alceste eut un bref vacillement des yeux et la vision changea. Dans la même lueur bleue il aperçut des perspectives de cavernes gigantesques, des colonnades minérales, des draperies de pierre, des abîmes d'ombre. La voie n'était plus droite mais sinuait entre les roches ruiniformes, disparaissait sous des arches, reparaissait plus loin. Et tout commençait déjà à se réduire, à s'effacer, dallages disjoints, piliers effondrés.
Alceste savait que chaque voyageur expérimente le Vortex de façon différente. Rien n'était vrai mais tout était réel. Ou bien était-ce le contraire ? Quel monde voyaient en ce moment Thorvald et ses guerriers ?
Maintenant il n'y avait plus qu'un tunnel montant en pente très douce depuis l'épaisseur de l'ombre, très large, avec le même sol uniforme que dans les visions précédentes, une construction un peu bizarre mais possible, éclairée d'arcs de lumière bleue. La voie s'évasait pour rejoindre la plate- forme où se tenait Alceste dont le regard plongeait jusqu'au fond rempli de ténèbres. On entendait des échos profonds, des sifflements lointains, des crissements qui n'évoquaient rien de vivant mais un monde d'énergies contenues, repoussées au delà des parois courbes du tunnel. Le voyageur y reconnut le bruit du Temps tenu à distance par la science et la volonté de Vladimir Stanzas.

Et puis soudain, un martèlement qui se rapproche - Tonger hennit, Chapka se met à gronder et des cavaliers arrivent au galop, les sabots de leurs montures faisant jaillir des étincelles bleues du sol lisse et luisant. Thorvald est en tête, encadré par deux berserkers, dessinant comme la pointe d'une flèche qui entraîne tout le reste de la troupe dans un galop d'enfer.
 Derrière la troupe des Varègues, une autre cohorte vient d'apparaître. Alceste sur son grand cheval noir aperçoit des ombres grises où brillent des yeux déments, armes brandies, haillons que le vent de la course soulève sur ce qui semble des absences de corps.
Sur le pont jeté par le Dévoreur entre les mondes, Thorvald sait-il que les vents et la neige du Finnmark ne sont pas les seuls à s'être engouffrés et qu'une part de l'enfer qu'il vient de combattre a franchi derrière lui les abîmes du Temps ?
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Message  Thorvald Gorthünson Mar 3 Mar - 20:26



Alors qu'il progressait à un train d'enfer en direction de la silhouette du secrétaire de Vladimir, Thorvald talonnait encore son cheval comme si- jamais l'expression n'avait été plus justifiée- il avait le diable aux trousses. Le chien aboyait comme un dément et le cheval d'Alceste piaffait et se levait comme s'il voulait faire volte face. Ce fut ce détail qui fit naître le doute dans l'esprit du Varanger et le poussa à se retourner alors que sa monture fonçait à tombereau ouvert vers le promontoire où les attendait le Chevalier de Saint Côme. Il comprit alors instantanément ce qui se jouait et, sachant qu'il ne pourrait stopper net la colonne de cavaliers, il infléchit assez raidement la trajectoire de son cheval de manière à lui faire décrire une courbe qui paraissait lui faire tourner le dos à Alceste. Surpris mais assujettis à leur Roi, les cavaliers de tête l'imitèrent, suivis dans un bel ensemble par ceux des flancs. Les bêtes écumaient, certaines renâclèrent mais la cohorte décrivit un arc de cercle qui les fit changer de direction pour se placer face à leurs poursuivants.  Thorvald ferma les yeux un instant, un court instant et invoqua sa Divine Ascendance. " Par Moljnir, faites que Vladimir ferme le portail à temps!".

Comme la Géhenne déferlait en leur direction, il se tourna furtivement vers l'ombre qui les attendait sur le piton et dégaina son épée. Jamais il ne reverrait Targoviste, Stanzas, son ami Démétrios, Mademoiselle Hadley, Elymara et Max, ses deux complices de facéties. Jamais, il ne pourrait chevaucher en conversant plaisamment avec Alceste, sur le chemin du retour.  Il brandit sa lame pour saluer le Gentilhomme comme se qualifiait lui-même Saint Côme et ne tenta même pas de hurler dans le vent glacé ce que son mouvement suffisait à dire. Il fallait qu'Alceste rebrousse chemin avant que le professeur ne ferme le couloir. Sinon il serait prisonnier du même sort funeste que Thorvald et son armée.  Effectivement, l'ouverture pâle et mouvante du disque s'était mise à chatoyer derrière le Pair de France, annonçant une variation de flux. Mais au lieu de se rétrécir, il sembla s'agrandir encore davantage  et, bientôt, se matérialisa au loin, derrière Alceste, Vladmir Stanzas monté sur un  magnifique cheval portant en croupe une silhouette féminine.  Thorvald arqua les sourcils. Il n'était pas rare que les filles de Trondheim ou de Drogmund prennent les armes au côté de leurs hommes et elles pouvaient être de redoutables guerrières. Mais d'où sortait cette fille que Stanzas apportait au cœur de la bataille et surtout pourquoi l'exposait-il ainsi. Mais bientôt, d'autres silhouettes se matérialisèrent, formant plusieurs rangs de cavaliers à l'équipement hétéroclite. Des voyageurs !

Le Fils de Gothrün se dressa sur ses étriers, échangea un regard étincelant avec ses Chefs de Guerre, puis abaissant son heaume, s'élança vers les spectres qui galopaient dans la plaine verglacée, feulant et sifflant de leurs gosiers béants. Derrière le Dévoreur de Temps, le halo s'était refermé, capturant tous les guerriers dans l'entonnoir dont la seule issue restante était désormais la porte de Hell. Le fracas des armures s'entrechoquant se mêlait au bruit de succion écœurant des corps des Bersekers entrant en collision avec les spectres et leurs montures en putréfaction.  La première bataille de la Guerre du Temps venait de débuter.

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Message  Invité Jeu 5 Mar - 2:22

L'horreur venait vers lui comme une vague noire déferlant en spirales de ténèbres. L'effroi d' Alceste  était cependant régulé par son expérience très particulière de voyageur habitué aux mondes imprévus d'Aparadoxis. Depuis que Zorvan l'avait attiré et perdu dans les vortex du temps, le disciple de Descartes n'était plus aussi sûr de la réalité des choses et des conséquences de ses actions. Autrefois cette armée de fantômes l'aurait sans doute conduit à la panique de celui qui se croit devenu fou,mais dans ce décor mouvant et tout aussi incroyable, c'était une preuve de plus qu'il était bien et définitivement passé de l'autre côté du miroir et qu'il ne fallait plus s'étonner de rien..
Sur l'encorbellement dominant la poursuite infernale, Alceste eut à se préoccuper d'abord de son cheval qui tenta de se cabrer, brusquement affolé.Tonger était de caractère allant et courageux. Pour se pointer avec cette soudaineté, il fallait vraiment qu'il se sentît en présence d'un danger énorme et inconnu. Le chevalier s'employa à lui rendre son équilibre et à le rassurer en le portant légèrement de côté. Tonger redescendit et se contenta de piaffer pour exprimer sa nervosité mais sans refuser les ordres. Le chevalier lui fit descendre la terrasse en pente vers la cavalcade montant vers eux. Chapka aboyait furieusement, hérissé comme un diable noir, mais suivit au pied en position d'alerte. Igor, son soigneur, l'avait rééduqué avant de le conduire à Targoviste, lui rendant sa nature de chien de défense, fidèle et efficace. Il suffit à Alceste d'un claquement de langue pour faire taire ses abois que remplaça  un sourd grondement de menace. Le chevalier retrouvant lui-même son assiette et au moins une partie de son calme, jaugea ce qui se passait, décidé à agir au mieux dans une situation qui évoluait  avec une déconcertante rapidité.
Il avait bien vu le signal que lui avait lancé le Nordique en levant son épée mais il l'interpréta sans hésitation comme un appel à le rejoindre, le combat devenu inévitable. En effet, en un mouvement dont la parfaite synchronisation prouvait l'excellence des cavaliers de Drogmund, les guerriers du Nord avaient entrepris de faire demi-tour derrière chef, pour se retrouver face à la horde sauvage se précipitant vers eux.
 Alceste venait d'une époque et d'une classe sociale où le courage au combat était une vertu première inculquée dès l'enfance, mais sa nouvelle nature, à la matérialité intermittente, lui facilitait bien les choses. Après tout, il n'était, sauf à Targoviste, qu'un corps éthéré, une sorte d'élégant ectoplasme. L'ancien gentilhomme pensa alors au bonnet rouge enfoncé à la va-vite sur sa chevelure aux boucles soignées et retira le mot "élégant" de sa pensée. Mais qu'importait. Le chapeau n'a jamais fait le combattant et il n'allait pas rester à observer la bataille en prenant des notes. Thorvald et ses hommes fonçaient vers les chasseurs maudits. Il fallait les rejoindre au plus vite.
Tirant son épée du fourreau et mû par un réflexe d'ancien militaire surveillant ses arrières, il jeta un coup d'oeil vers le portail du vortex en haut de la pente. Il ondulait comme une eau où s'est enfoncée une pierre et Alceste eut à peine le temps de s'en étonner qu'un cavalier surgit hors des cercles brillant d'énergie. C'était le professeur lui-même, avec une femme en croupe à demi-cachée derrière la haute stature du cavalier. Alceste fit reculer Tonger pour laisser le passage, se demandant si Stanzas venait pour restaurer l'ordre dans ce corridor temporel visiblement désaxé. Mais pourquoi le cheval plutôt que l'un de ces instruments venus de l'Antichambre ou du laboratoire de Targoviste ? Et presque aussitôt, d'autres cavaliers apparurent tandis que sur le portail les cercles d'ondes se démultipliaient concentriquement et brusquement se figèrent en un mur opaque. Le passage était clos. En bas les guerriers de Thorvald et la troupe macabre venaient de se heurter et un vacarme étourdissant emplissait les échos caverneux.
Alceste se demanda une fraction de seconde s'il devait attendre que Stanzas  arrive à sa hauteur et lui crie ce qu'il attendait de lui. Mais il se dit que, bien qu'au service du Dévoreur en tant que secrétaire, l'heure n'était pas aux écritures, qu'il gardait par ailleurs son libre-arbitre en ce qui concernait l'estimation de ses devoirs envers lui-même et que l'honneur lui ordonnait de défendre d'abord l'hôte qu'on l'avait chargé d'accueillir, quelles que soient  les intentions du respecté Professeur Stanzas à son égard.
Cependant,  la place d'un chien n'etant pas dans un combat de cavaliers, même un grand chien habitué aux chevaux, Alceste s'adressa au tchorny :

-Toi, Chapka, bon chien !  Attends. La porte ouverte, va voir Max.

Chapka comprit le ton impératif, saisit et retint l'ordre des deux mots-clés: Attends et Max. Le mot porte aussi était signifiant. L'intelligent animal remonta dignement prendre sa faction devant le portail éteint, évitant les nouveaux arrivants qui en descendaienr.
Alceste se leva sur ses étriers, l'épée brandie comme à la charge et poussa le cri de guerre de ses ancêtres depuis Marignan, quand François Ier, pris entre deux ennemis,  avait lancé  à son écuyer :

"A moi Saint- Côme !"

Tonger s'élança  aussitôt, remontant la mêlée, tandis que le chevalier, penché de côté sur l'encolure, se frayait un chemin à coup d'épée, frappant de taille les sinistres guerriers gris  qui se désarticulaient sous le choc, maculés de liquides innommables, les chairs se répandant en giclures immondes.
Le visage crispé de dégoût, le chevalier de Saint-Côme cherchait le prince de Drogmund pour, avec la déférence due à son rang, lui proposer l'appui de son bras en ces circonstances regrettables.
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Message  Thorvald Gorthünson Sam 16 Mai - 20:14

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Thorvald  se souvenait avoir combattu des créatures similaires pour secourir les infortunés habitants d'un monastère pris d'assaut par les siens aux portes de Miklagard. Il se souvenait comment par une ailliance malheureuse avec les forces obscures, les plus veules des Varègues, avaient mené au massacre leurs alliés devant les murs assiégés. Les autres clans plus valeureux avaient été décimés et lorsque les Loups de Drogmünd qui assuraient l'arrière garde, peu enclins à aller piller des civils, étaient parvenus sur les hauteurs du siège, ils furent témoin d'un spectacle hallucinant. Les guerriers de Sögvarr le Rouge qui avaient fait alliance avec les Sivètes de Khäl, des sorciers noirs bien connus pour leur pratiques de la nécromancie, se faisaient massacrer par ces derniers transformés en créatures de Hel. Lorsque le Clan de Sögvarr avait été anéanti, les nécro guerriers s'étaient alors tournés vers les trois autres clans alliés qui se pressaient sur les collines en réserve. Le massacre s'étendit, au fur et à mesure que les tués rejoignaient le camp de leurs bourreaux. Rien ne semblait pouvoir endiguer l'épidémie. Thorvald aurait pu rebrousser chemin avec ses loups et laisser l'ennemi et les autres clans agoniser dans l'infamie mais cette éventualité ne l'avait même pas effleuré. Il n'y avait pas sort plus ignominieux que de devenir un spectre de Hel. Il avait alors lancé ses troupes contre les miasmes assaillant le monastère. Il se souvenait des morts dans ses rangs, des cris, de la douleur de son cœur qui se serrait en voyant tomber chacun des siens. Il savait que cela se reproduirait aujourd'hui et que l'issue ne serait peut-être pas si heureuse.

Alors qu'il menait son cheval contre ceux de l'ennemi, son œil fut attiré sur son flanc droit pas un mouvement éparpillant de squelettes et autres carcasses putrides. Derrière le rideau de sang noir et de chairs en suspension, il reconnut son ami de Saint Côme sur le fier Tonger aussi noir que son Alshingstar était blanc. Ainsi le Chevalier avait décidé de venir lui prêter main forte. Si cela l'inquiétait, il ne pouvait que le comprendre. N'aurait-il pas fait de même si la situation était inversée.

- Saint Côme, allez soutenir le flanc droit !
Hurla-t-il  en direction du Français.

Pendant ce temps,  Stanzas et sa troupe étrange avaient descendu la colline et se répartissaient sur la ligne en forme de demi cercle. Thorvald releva son heaume et salua son ami.

- Avec moi, Vladimir ! Nous allons pousser du gauche et les rabattre sur leur front.


Le Grand Voyageur talonna son lusitanien suivi par une dizaine de cavaliers, d'origine différente. Il y avait là un guerrier Mauwok, six Texans et leurs colts, un lancier perse et deux Cosaques. Les deux complices s'élancèrent sur le flanc gauche, suivis des compères qui semblaient prêts à en découdre. Le reste de cette cavalerie hétéroclite se répartit pour moitié sur les arrières des Varègues tandis que  l'autre vint en renfort  d'Alceste.  Tous se jetèrent dans un assaut furieux contre les forces sombres de Helheim. Thorvald chassa de son souvenir les spectres sans visages, sans lèvres du Conseil des Gardiens. Il avait la conviction qu'ils étaient ceux qui manipulaient ces spectres comme des marionnettes sous le cruel regard d'Hel et avec son assentiment.

Ils étaient si nombreux, bien plus que lors de la bataille en Aparadoxis, à l'issue de laquelle il avait retrouvé Ingmar et fait connaissance avec Démétrios de Zéa, ce noble grec qui était devenu son ami. Pour lui, pour tous les voyageurs qui étaient réfugiés à Targoviste, il devait tenir bon, laisser le temps à Stanzas de repartir avec Alceste et de refermer le vortex à jamais. Lui, Thorvald, mènerait la première bataille contre les Gardiens du Temps qui n'étaient peut-être finalement rien d'autre que les démons maîtres de Helheim et frères d'Hel elle-même. Il luttait de taille et d'estoc, broyant des os de crâne à coup de bouclier et tranchant des membres de sa large épée. Partout, les bêtes visqueuses se dressaient, leurs rangs pressant l'arc déployé  des cavaliers de Drogmünd qui s'étalait en bouclier dos au promontoire où s'était ouverte, puis refermée la porte. Le nombre des cohortes infernales ne semblait pas décroitre malgré les efforts des fils du Nord et, tandis que les vaillants guerriers tombaient les uns après les autres,  les survivants risquaient à tout moment de se voir encerclés par la multitude infâme.  Thorvald raccrocha son bouclier à sa boucle de selle et attrapa sa hache fixée dans son dos. Ce n'était pas une petite hachette qu'on pouvait porter à la ceinture.

En libérant sa main gauche du bouclier, il s'exposait davantage aux coups de l'ennemi mais décuplait aussi sa force de frappe et pas de moindre façon. Cette hache avait une histoire, était une légende. Dans le clan des Loups, on assurait qu'elle avait été forgée dans le même métal que Mjöllnir mais que les nains Brokk et Eitri  l'avaient dissimulée afin de trancher la tête de Loki eux -même à la suite d'un stupide pari qu'il avait passé avec eux. A cause de ce pari, les nains pour prouver leur expertise, avaient forgé trois objets précieux, un jeune sanglier aux poils d'or, un anneau du même métal et Mjöllnir. Mais voulant les faire perdre leur pari, Loki, sous la forme d'une mouche, piqua Brokk qui arrêta d'actionner le soufflet. Cela expliqua l'imperfection de Mjöllnir qui avait un manche un peu court. C'est pourquoi le nain l'offrit à Thor, seul capable de s'en servir selon Odin. Mais rentré chez lui Brokk utilisa le métal resté dans le fourneau pour forger une hache qu'il destinerait à la descendance du Dieu du Tonnerre , afin qu'il puisse punir Loki. Cette hache porterait un nom que seule la Déesse Freyja connaîtrait et nul autre que son destinataire ne devrait le connaître. Thorvald ignorait si cette légende était vraie et de mémoire, cette hache n'avait jamais été nommée par Gorthün  mais ce qu'il savait , c'est que sa taille et son tranchant en faisaient une arme redoutable et redoutée de ses ennemis. Il ne la sortait que rarement, lorsqu'il fallait remporter rapidement une bataille décisive tout en épargnant la vie de ses hommes. Son usage s'imposait plus que jamais en ce jour funeste.

Il la brandit en souriant, dans l'éclat de ce jour étrange, illuminée par un ciel de feu et s'écria !

- Que Freyja te nomme, toi la sans nom ! Qu'elle guide mon bras, elle qui est beauté et exècre l'ignominie !  

Les hommes avaient besoin de croire ce qui courait dans la légende afin de raffermir leur geste contre les spectres qui se dressaient annonciateurs d'un sort funèbre pour tous.  Thorvald  adressa un regard entendu à Stanzas , baissa son heaume et  vint se placer  une vingtaine de mètres au devant de la ligne de ses cavaliers .

- Bersekeerrrs ! Serreez les rangs !
Ordonna-t-il d'une voix tonitruante.

Il joua des épaules et des bras et recommença à tailler une troué dans les rangées cadavériques. La hache tournoyait, frappait, fendait, décapitait hommes et chevaux. L'épée pourfendait les poitrines,  amputait des bras armés. Bientôt Thorvald laissa derrière lui une large saignée  dans laquelle ses alliés s'engagèrent et par un mouvement de poussée rabattirent peu à peu les zombies sur leur centre. La ligne des dix cavaliers, soutenue par les autres voyageurs imprima bientôt une compression des troupes ennemies. Le Roi , lui, ne cessait à présent d'aller et venir sur la ligne de front  mais se déportait insensiblement vers la gauche de telle sorte que le front prit bientôt la forme d'un arc de cercle se repliant de plus en plus sur lui même. Vue des hauteurs, la stratégie du guerrier se révélait à présent évidente. Plus il se déportait sur la gauche et plus il se rapprochait d'Alceste qui soutenait le front droit. Thorvald était en train d'enfermer la géhenne dans un cercle de cavaliers résolus à la réduire au silence.  Depuis qu'il avait dégainé sa hache, le Loup de Drogmünd semblait démultiplié et d'une célérité encore jamais égalée. C'était à peine si Stanzas parvenait à distinguer l'armure et la chevelure dorée qui en débordait. Une fois encore, le roi de Drogmünd apportait crédit à la légende qui entourait ses origines et paraissait plus invincible que jamais. Pourtant un œil avisé pouvait voir que la robe d'Alshingstar avait perdu son immaculée blancheur et viré au rouge, à l'image du ciel, couverte des sangs mêlés de la monture et du cavalier. Un œil avisé aurait pu voir que le Fils du Nord avait moins d'aplomb en selle, que son geste ralentissait imperceptiblement. Un œil divin peut-être.

Une lumière blanche irradia soudain l'endroit où la porte s'était refermée. Sur le promontoire, une cavalière auréolée, vêtue d'une armure de plumes chatoyantes et arborant son légendaire collier. Une clameur envahit les lignes varègues

- Vanadís! Vanadís! Vanadís!

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 Echappé de Helheim (pv Alceste et de nombreux PNJ) Empty Re: Echappé de Helheim (pv Alceste et de nombreux PNJ)

Message  Invité Mer 27 Mai - 11:30

Cet homme faisait toujours en sorte d’argumenter d’une façon très particulière, mais cette fois-ci je n’ajouterai rien de plus. Il sembla pensif envers son parapluie, comme s’il communiquait avec lui. Ma main tendue vers lui, j’attendais qu’il soit prêt pour faire ce voyage dans le temps. Il hésita un instant avant de finalement la prendre, comme si quelque chose l’offusquait  dans ce geste si simple. Je sentis alors le contact de sa main dans la mienne et celle qui était libre caressa le médaillon bleuté que je portais à mon cou. Un artéfact, plus précisément, dont seul Vladimir Stanzas connaissait l’origine.  Je serrai  entre mes doigts la pierre et une lumière bleutée se dessina autour de nous, grossissant et s’intensifiant, pour nous envelopper. Le vortex  s’étendit lentement pour former un passage vers une autre époque, un autre lieu, d’autres personnes. Il était temps d’y aller. Il se laissa guider et on s’engouffra à l’intérieur, nous laissant glisser dans un abime infernal qui semblait être doué de vie et qui réagissait à notre intrusion. Le maelstrom éclatant dansait et accompagnait nos pas. Targoviste et son abbaye ainsi que les autres Voyageurs nous attendaient. Pépin Riflard allait découvrir l’asile paisible que le Dévoreur avait façonné depuis toutes ces années.

Les sensations furent accrues, exacerbées. Des voix, des cris, des mots résonnaient, s’emmêlaient, nous effleuraient, pour mourir et disparaitre complètement.  Les époques s’entrechoquaient, les évènements défilaient à une vitesse folle. Concentrée, les yeux fermés, sur mon artéfact et son pouvoir, je ne voyais rien de tout cela, mais je savais ce que Pépin pouvait deviner, entendre et déceler dans ce tumulte de couleurs, de froid, de chaleur et de sons. Ce moment ne dura que quelques secondes et pourtant, cela paraissait bien plus long et plus éprouvant pour un Voyageur débutant. Le vortex se mouvait en une longue boucle et finit par atteindre sa destination, nous recrachant hors de ses ondoiements étincelants.  Après la pluie en France, la nuit, la neige et le froid vrillèrent nos visages. Le décor avait changé. L'ancienne abbaye se dressait à quelques mètres de nous.  On pouvait y voir des lumières à l’intérieur.

- Comment vous sentez- vous ? Ils sont encore réveillés. C’est l’occasion de …

Quelque chose alors d’encore plus puissant capta mes pensées. Un appel … La présence palpable d’un grand danger … Celui que je devais protéger, cet homme dont je devais défendre et préserver la vie, tel avait été le pacte que j’avais fait avec Odin lui-même, père d’Asgard et des Dieux. Je retins la main de mon invité que je n’avais pas lâchée.

- Nous allons devoir changer notre destination, Pépin Riflard. Vos talents d’assassin vont vous servir. Soyez prêt à défendre votre vie et à repousser les ennemis. C’est votre première mission de Voyageur !

Mon esprit s’envola vers les écuries personnelles de Vladimir Stanzas et dans les ombres, galopant sous les flocons de neige, ma monture apparut. Sa robe flamboyante contrastée avec le climat rigoureux. Alwine se ploya pour me permettre d’y agripper sa crinière, ma nature de guerrière s’éveilla, et dès lors que je me hissai sur le dos sellé, mes vêtements se transformèrent. Mon armure se matérialisa, se moulant parfaitement à mon corps, enveloppée d’un manteau divin aux plumes  de faucon, Valshamr. Je tendis de nouveau la main à cet humain. Il voulait de l’aventure, il allait en avoir.



- Agrippez-vous, nous partons pour Helheim !

Le pouvoir de l’artéfact matérialisa un second vortex. L’humain, qui  m’accompagnait, allait découvrir un monde que même son imagination n’aurait pas pu décrire avec autant de grandeur et de noirceur. Alwine fonça dans la sphère lumineuse, au grand galop. Plus nous approchions de notre destination et plus je percevais le Mal et le sort funestes de valeureux guerriers. Le voyage ne dura qu’un bref instant et ma première vision fut celle de l’horreur. Les créatures cadavériques et les spectres de Hel tuaient sans relâche les protecteurs de la Vie. Le Bien contre le Mal. La Vie contre la Mort. Le ciel était aussi rouge que le sang de ces hommes courageux et héroïques qui avaient suivi le roi de Drogmünd. Il ne me fallut que quelques secondes pour faire un état de la situation. En haut de ce promontoire, je pouvais discerner la situation dans le moindre détail lors que déjà le vortex se refermait dans mon dos. Je reconnus Vladimir sur son destrier tout comme Alceste qui s’était déporté sur le front droit. Thorvald n’était que fureur. Dans son état, il ne ressentait  ni la douleur, ni les blessures, mais il n’était pas Immortel. Dans un murmure que moi seule pouvait entendre, le nom d’Elborg glissa dans l’air comme une mélodie céleste, atteignant cette hache légendaire qu’il tenait dans sa main. La lame parut briller de mille feux, intensifiant le geste plus précis du Loup de Drogmünd, comme si elle était dotée maintenant d’une vie propre. Je me tournai légèrement vers mon compagnon de route.

- Voici le royaume des Morts … Cadavres, âmes damnées, spectres … Il y a d’autres Voyageurs ici, ainsi que le Dévoreur. Il est là-bas sur sa monture. Restez sur Alwine ! C’est un conseil que je vous donne.

Je sautai au bas de mon cheval. Pépin Riflard saurait se battre, je n’avais aucun doute sur cela même si ses adversaires étaient à présent forts différents de ce qu’il avait pu rencontrer dans sa vie. Je brandis mon épée et avec toute ma fureur, je me jetai dans le combat contre ces âmes noires, sifflant et proférant leur haine. Les cavaliers formés avec les Voyageurs et les guerriers  encore debout, se jetèrent de nouveau dans cette bataille. Un élan nouveau insufflait et guidait aussi bien leurs mouvements, leur agilité et leur dextérité à se défaire de nos ennemis. Le collier des Brísingar scintillait à mon cou, apportant avec lui son soutien aux Défenseurs. Les chairs décomposées et en putréfactions s’éparpillaient à mes pieds, avançant pas après pas dans cette folie pour la faire reculer.

*Odin, père tout puissant, viens nous en aide. Le Mal ne peut gagner cette bataille ni franchir les portes qui mènent vers cet autre monde*

Le ciel se mit à gronder et se zébra avec fureur. Sa couleur incandescente et quasiment irréelle était la réponse  d’Odin à ma prière. Le sol à son tour trembla d’une puissance qui en était presque indescriptible et un galop se fit entendre. Chaque coup de sabot se rapprochait de la bataille et au loin, sur les hauteurs de la colline, par là même où j’étais arrivée, un hennissement  familier perça les cris de la bataille sanglante. Je le vis alors, splendide et majestueux, une créature bien connue d’Odin qui pouvait se déplacer au-dessus  des mers comme dans les airs, voyager entre les mondes. Sleipnir se tenait là, raclant de ses sabots la terre, reniflant sauvagement. Il s’élançât dans une course souveraine et violente vers moi, dévalant la butte et je vis alors ce qui était attaché au-dessus de sa selle, précieusement. Les créatures d’outres tombes d’Hel,  toutes  ces squelettes, se tenant sur son chemin, furent écraser par ses huit jambes vigoureuses jusqu’à ce qu’il  s’arrête et s’incline devant moi.

- Va porter ton aide au petit fils d’Odin ! Tu en es maintenant le protecteur. Qu’aucune créature de la Déesse de la Mort ne s’en approche !

Je tendis ma main vers la selle, arrachant la sangle qui maintenait la lance magique Gungnir qu’Odin venait de m’offrir pour gagner cette guerre et nous donner la victoire assurée. Des sifflements d’angoisse, des lamentations stridentes  des spectres s’envolèrent dans le ciel, se déployant au-dessus du combat. Les fidèles d’Hel venaient d’appeler leur précieuse Reine des Enfers, mais il était trop tard.

- Retournez  dans l’Autre Monde !

Je lançai de toutes mes forces la lance qui fendit l’air d’une aura lumineuse. Elle se planta dans le sol dans un grondement aussi divin et sourd que la foudre provoquant une brèche qui ouvrit sa gueule béante …
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 Echappé de Helheim (pv Alceste et de nombreux PNJ) Empty Re: Echappé de Helheim (pv Alceste et de nombreux PNJ)

Message  Invité Jeu 28 Mai - 19:52

La traversée dans le vortex peut être assimilé à prendre un bain de bulle de champagne dans ton âme et ton essence même, Cette sensation est une sorte de courant électrique qui parcourt tout ton corps pour devenir de plus en plus fort jusqu'à t'électrocuter complètement, ce que je faisais quand j'étais en Bulgarie quant à dire que je le fais en France je n'oserais pas, j'ai trop peur pour cela. Bref ce voyage temporel c'est du très haut voltage combiné à un mal de mer et un mal de l'air avec une douleur horrible dans tout le corps, un bain d'acide dans mes organes internes pour être précis j'ai l'impression que mon coeur, moi foie, mon estomac sont cribler d'ulcères.

Voilà ce n'était pas une expérience très agréable ce voyage, j'espère que je n'aurais pas à voyager une deuxième fois aujourd'hui il va me falloir un peu de temps pour m'en remettre. J'ai vu des choses, entendu murmurer des époques dans ma tête tout se déversait d'un coup, c'était une drôle d'expérience.

J'ai l'impression de ne plus voir de corps Jérémie c'est horrible je me sens comme un fantôme sauf que je ressens encore la douleur. Oui comme quand on ta coupé un membre et que tu le ressens encore c'est ça. En tout cas ce voyage fut éprouvant et toi tu te sens comment ? Juste un peu bizarre t'as bien de la chance, d'ailleurs je me demande ce que ça fait quand un parapluie se sent bizarre. Ahhhhh. C'est horrible, j'ai mal et j'halète comme après une course avec les Bulgares, bon maintenant ils devraient me lâcher.

Effectivement il fait plus froid et il neige cette abbaye est fort sympathique je me délecte d'avance de me reposer ici en buvant un bon bol de soupe chaude après avoir faillit mourir de la main de ces communistes de l'Est. L'ambiance est douce ici avec cette belle neige qui tombe et je me prend presque à sourire...presque. Voyons voir ce que dit la neige ici, si ça se trouve je verrais la même chose que dans la pluie. Je ne vois rien c'est clair ça fonctionne seulement avec la pluie dommage c'est drôle. Oui c'est plutôt joli je dois l'avouer Jérémie tu as raison, on se sent dans un lieu de retrait avec aucune perturbation. Non même un hussard qui grimpe sur les murs avec de la colle à post-it sur les doigts ne pourrait troubler la quiétude de cet endroit.

- Comment vous sentez- vous ? Ils sont encore réveillés. C’est l’occasion de …

Me reposer ! Parce que ce voyage temporel m'a épuisé à un point je ne sais pas si ça le fait à tout le monde la première fois mais là, c'est strictement hors de question de refaire un voyage maintenant c'est sûr et certain.

-Et bien pour tout dire...

- Nous allons devoir changer notre destination, Pépin Riflard. Vos talents d’assassin vont vous servir. Soyez prêt à défendre votre vie et à repousser les ennemis. C’est votre première mission de Voyageur !

Pourquoi moi, mais pourquoi moi non de non. Mais non...rah j'ai pas le choix on part sur un champ de bataille alors que je viens à peine de retrouver des sensations au bout de mes doigts, on se moque de moi j'avais pas signer pour ça. Quoi ? Certes ton argument est valable.

Dis-moi Jérémie est-ce que cette femme vient de monter sur un cheval apparut de nul part pour ainsi dire, et est-ce qu'elle vient de faire apparaître une armure sur elle comme par enchantement.

*-Bonjour mon parapluie vous trouve flamboyante en tout bien tout honneur.*

*...*

*-Je lui dirais*

Normalement la porteuse ne devait pas avoir entendu cette appel à son armure à moins qu'elle ne soit télépathe ou que je n'ai parlé à voix haute par mégarde, quelle tête en l'air je suis parfois.

- Agrippez-vous, nous partons pour Helheim !

Je dois encore toucher sa main, quel horreur mais le temps presse je suppose pas le temps d'hésiter. Je suppose que très peu de gens peuvent vraiment comprendre mon aversion pour le contact humain c'est un mélange subtil de dégoût et de haine que je ressens à chaque fois que je viens à en frôler un. Cela arrive même avec les personnes que j'aime bien pourtant.

Finalement le voyage passa bien plus vite dans ma tête cette fois là. Alors voyons voir, c'est bel et bien une grande bataille qui se joue sous mes yeux, des guerriers qui se fracassent l'un contre l'autre comme les vagues avec les rochers. Tout cela ressemble fort à une bataille à la Tolkien, du grand n'importe quoi en somme, des créatures étranges venant tout droit de mes cauchemars affrontant des hommes semblant venir de lieux et de temps différents, je fais des cauchemars encore pires que ce cette scène là certaines fois tu crois que c'est normal. Mais si c'est normal. Quelque chose d'anormal par contre une horrible douleur à l'oeil qui se transforme en migraine.

Devant, au front même de l'assaut il semblerait que ce soit un Danois, non ? Oui un Nordique en gros. Mais c'est pas vrai mon cœur peut pas supporter autant d'irréalisme aujourd'hui. Je sais que je parle à un parapluie je l'ai déjà dit tout à l'heure. Non mais regarde cette hache il en émane une aura à la fois belle et forte, une lumière bizarre quoi.

- Voici le royaume des Morts … Cadavres, âmes damnées, spectres … Il y a d’autres Voyageurs ici, ainsi que le Dévoreur. Il est là-bas sur sa monture. Restez sur Alwine ! C’est un conseil que je vous donne.

On combat des morts c'est super, sauf que je ne sais pas très bien monté à cheval j'espère que je ne vais pas tomber et me casser les os, surtout que j'ai apprit dans l'armée mais pas dans l'armée montée. J'ai déjà fait de l'équitation avec mes parents en réalité qu'en j'étais plus jeune et c'était horrible j'ai arrêté au bout de la première fois, mais cette sympathique monture est très bien entraîné donc ça devrais aller...
Mon oeil me fait de plus en plus mal et des larmes en coule, c'est une crise de céphalée de Horton. Ma tête est percé par des coups de poignard chauffaé à blanc, mes sens me donnent tous envi de vomir, j'entend, je vois, je sens beaucoup plus qu'à mon habitude.

Au final je crie.

-Aaaaaaaaaaaaaaaaaaah !

Un cri de douleur brut voilà ce que c'est. Puis je m'élance à travers la mélée. Jérémie occupe toi de lui là. Bien joué. Je souffre tellement mais il faut survivre. Arrache lui les yeux, enfonce toi droit dans sa gorge, et lui frappe le dans les tempes. Je ne sais pas si cela suffit à vaincre un mort mais soit.  


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Message  Invité Dim 21 Juin - 10:39

Alceste et l'art de la guerre

Avec cinq ans de service dans l'armée royale,  le chevalier de Saint-Côme ne connaissait de fait que la guerre de siège, devenue prépondérante en Europe occidentale depuis la guerre de Trente ans.  La guerre de mouvement avait cédé devant les progrès de l'artillerie encore très peu mobile. L'augmentation des effectifs exigeait toujours plus de ravitaillement, difficile à se procurer en campagne, mais que les villes tombées livraient à leurs vainqueurs. Louis XIV devint un chef de guerre puissant parce qu'il sut s'entourer d'habiles preneurs de villes et de géniaux bâtisseurs de remparts.
De plus, les chevaux d'élevage français étaient alors  presque tous de trait et non de selle et le système en place réservait rosses et bidets pour l'armée. Seuls les officiers pouvaient se permettre d'acheter des chevaux venus d'Espagne ou de l'Europe du nord. Le souci premier sur le terrain était de maintenir la cohésion des compagnies de cavalerie, menées par de jeunes nobles courageux, souvent très bons cavaliers, mais indisciplinés et incapables de mener une charge efficace avec des montures disparates et sans vigueur. C'est pourquoi depuis longtemps les escadrons chargeaient au trot. Alceste n'avait en fait l'expérience que d'escarmouches lors de tentatives de sortie ennemie ou d'enlèvement de redoutes . C'est ainsi qu'il avait reçu cette mauvaise blessure mettant fin à sa carrière militaire.
Mais devenu voyageur du temps, soucieux de se documenter sur l'évolution des sociétés, il s'était tout naturellement intéressé à d'autres  façons de combattre.
Sur les champs de bataille illustres, Alceste put voir manoeuvrer les hussards ailés polonais, devenus légendaires, les seuls à avoir su chasser l'envahisseur ottoman en utilisant les anciennes tactiques héritées des cavaliers des steppes. Il admira de même les rudes hakkapélites, cavaliers finlandais de Charles XII de Suède. Celui-ci rétablit la charge au galop, surprenant ainsi toute l'Europe en guerre.
Et puis, avec l'époque napoléonienne, la charge héroïque était redevenue le symbole même de la beauté terrible que la guerre est capable de revêtir dans l'imaginaire des peuples. Alceste aimait les cavaliers hors pair et admira fort le prince Murat dont il portait justement la pelisse en ce moment même.. Il n'avait pensé qu'à son effet cérémoniel en la jetant sur ses épaules pour aller accueillir le prince de Drogmünd. Depuis son changement d'époque il était d'ailleurs devenu résolument pacifiste en voyant comment la science avait décuplé le pouvoir destructeur des hommes et la fragilité des ambitions et des idéaux pour lesquels ils acceptent de s'entretuer.

Cependant, devant ce qui  se passait, Alceste n'eut pas l'ombre d'un scrupule. Quand le danger menace les siens, il reste une seule décision à prendre : les défendre et garder pitié ou regrets pour après la bataille, si on est encore vivant. Et puis ce bataillon hideux venu des sortilèges du Temps n'appartenait plus à l'humanité, c'était un cauchemar en marche, une abomination, un dérèglement du monde qui ramenait le jugement moral à la simplicité du combat antique : la raison contre la folie, le bien contre le mal.
Alceste n'avait pas  beaucoup réfléchi à ce qu'il allait faire en mettant Tonger au galop ; son idée plus ou moins formulée avait été de remonter le long des attaquants dans l'intention de les prendre à revers et d'obliger les derniers rangs à ralentir pour se retourner contre lui, donnant ainsi aux gens de Drogmünd le temps de faire front.
L'inanité de foncer seul pour détourner l'attention d'une horde lui apparut quand il se rendit compte qu'il arrivait sans cesse de nouveaux assaillants et il hésita d'ailleurs plus à l'idée de plonger Tonger dans ce pandémonium qu'en pensant à l'inutilité de sa manoeuvre. Mais il était trop tard. Le grand Frison l'emportait d'un tel élan que la course chassa toute autre pensée. Très vite il se rendit compte que sa monture était en effet son meilleur atout. Tonger avait un tempérament de cheval de guerre et quand son cavalier le ralentit pour le porter sur l'ennemi, il sut aussitôt comment maintenir sa mobilité, rester à distance ou se rapprocher selon le moment où l'épée d' Alceste s'abattait sur un bras ou zébrait un faciès de mort-vivant. Le chevalier se savait meilleur cavalier que bon combattant et put se concentrer sur l'efficacité de ses coups, laissant Tonger décider du mouvement.

Donc, se servant de son épée comme d'un sabre, il taillait dans la masse hideuse avec une sorte de joie féroce, d'autant que ces demi-squelettes flottant dans leurs  haillons n'offraient guère de résistance. La mort ne devait plus avoir de sens pour eux, ils piétinaient leurs voisins tombés à terre, ne tentaient pas de se  protéger ni de faire front pour se débarrasser de cet adversaire isolé. C'était vers Thorvald qu'ils fonçaient, semblant obéir à une volonté unique. Alceste était plus bousculé que véritablement attaqué sinon lui et son cheval auraient été mis en pièces.
Il commençait à se croire invincible quand il sentit le froid mordant d'une lame entaillant  sa joue, suivi d'une vive douleur et il porta la main au visage. Mais le jaillissement du sang s'arrêtait, se figeant en des caillots noirâtres, comme si la blessure était déjà ancienne. Dans cet espace hors temps, loin de Targoviste, il retrouvait sa demi-dématérialisation. Son état zorvanien, comme il l'appelait parfois, bien que lui-même ne devînt jamais invisible, devait le protéger dans ce lieu où s'opéraient partout des transformations étonnantes. L'espace s'était élargi sous des nuées rouges roulant des lumières d'incendies. Mais il sentait la douleur et comme en Aparadoxis, il pouvait être tué net si le coup était immédiatement mortel.
Il repartit à l'assaut mais malgré l'exaltation de son esprit, il savait sa position intenable et son bras s'alourdissait à chaque coup porté.

« Saint-Côme, allez soutenir le flanc droit ! »

Il reçut l'ordre de Thorvald avec un regain immédiat d'énergie. La voix d'un chef venait de se faire entendre, il avait désormais une mission à remplir, son rôle était fixé, finies les improvisations. En l'appelant par son patronyme, le prince avait réveillé en lui tout un héritage de fierté familiale mise servir un roi légitime, héritage qui s'était effacé au passage des siècles dans la conscience du chevalier. Saint-Côme ! A Targoviste, personne ne l'appelait ainsi...il était Alceste ou Monsieur Alceste, le secrétaire bien tranquille qui classait le courrier et accueillait les visiteurs.

Tout était devenu simple, évident : Thorvald faisant face à l'ennemi, il fallait  revenir vers les Varègues. Il fit tourner Tonger, miraculeusement intact, à moins que le cheval ne fût protégé par le même phénomène quantique que son cavalier. L'ayant désengagé des sbires macabres qui se précipitaient pour remplir les trous creusés dans leurs rangs, Alceste le remit au galop pour rejoindre le flanc droit des défenseurs, tout en s'écartant de la mêlée afin de souffler un peu avant de reprendre l'assaut et de juger de la situation selon l'ordre reçu.
Thorvald avançait  manoeuvrant son arme avec une puissance implacable mais nombre de ses guerriers étaient tombés. cependant d'autres, tous très grands, torse nu ou portant une simple peau d'ours ou de loup sur les épaules, paraissaient intouchables et tantôt psalmodiant, tantôt grognant, hurlant, écumant, avançaient comme si leurs adversaires n'étaient que de mauvaises herbes à faucher d'un revers d'arme.

-Les Berserkers ! pensa Alceste, surexcité, ici au moins,  la légende est vraie des guerriers d'Odin,  animés d'une rage divine, mordant leur bouclier, insensibles aux coups et ne saignant pas.

Les renforts conduits par le Professeur s'étaient déployés sitôt qu'ils avaient rejoint les troupes de Drogmünd. Du haut de Tonger, Alceste pouvait avoir une vue assez étendue de la bataille mais il redevint trop occupé à ferrailler pour en saisir plus que quelques visions limitées, fugitives – le casque d'or de Thorvald et la robe blanche de son cheval, la silhouette sombre de Vladimir Stanzas, et puis des cavaliers insolites qui filèrent sur la gauche et disparurent derrière le centre de la mêlée. D'autres obliquèrent dans sa direction mais toute son attention se porta vers sa tâche, oeuvrant aux côtés des guerriers pour diminuer la pression des vagues envoyées des enfers. Une incantation s'éleva des Varègues : Vanadis ! Vanadis ! qu' entendit Alceste  sans en saisir le sens.
Tous, sans cesser le combat, jetaient des coups d'oeil extasiés vers le portail qui s'était réouvert  et d'où descendait une créature extraordinaire dont  l'aura semblait presque tangible. La fougue et l'ardeur des guerriers de Drogmünd s'enflèrent en cris et chocs redoublés. Puis les éléments se déchaînèrent, tonnerre, éclairs et grondements souterrains tandis qu'un cheval fantastique apparut. Celui-ci, Alceste l'identifia immédiatement : Sleipnir aux huit jambes, le cheval d'Odin. La  femme merveilleuse devait être Freyja, la déité centrale du panthéon nordique- Vanadis étant l'un de ses noms- Alceste se souvint d'avoir lu que son collier d'ambre étincelant donnait la victoire à l'armée qu'elle favorisait. Puis il y eut  l'envol d'une lance prodigieuse, un toho-bohu de panique parmi les spectres. Le chevalier vit passer un homme à cheval, qui poussa un cri de rage ou de douleur en brandissant un parapluie. De l'épique grandiose et cataclysmique au quotidien déjanté... Jérôme Bosch avait-il été voyageur du Temps ?

Complètement dépassé par la dimension cosmique de tous ces évènements, le chevalier regarda vers Thorvald puis chercha le Dévoreur. L'armée de zombies allait-elle s'évanouir en fumée ? Etait-ce encore nécessaire de combattre après l'intervention des Dieux ?
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 Echappé de Helheim (pv Alceste et de nombreux PNJ) Empty Re: Echappé de Helheim (pv Alceste et de nombreux PNJ)

Message  Thorvald Gorthünson Lun 24 Aoû - 23:18

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La main du Fils de Drogmûnd un temps raffermie par le nom empreint de magie d'Elborg, se fit pourtant moins puissante dans les coups portés. La rage était intacte mais les forces commençaient à refluer de ce corps de mortel doté d'une âme divine pour moitié, du moins selon la légende. Thorvald allait-il ajouter son nom à la longue liste de jeunes souverains emportés lors d'un épique combat mené avec un excès de courage et de confiance ? Il n'avait pourtant pas démérité, ni commis d'erreur tactique. Il y avait juste un seuil dans le déséquilibre des forces et il venait d'être atteint. Un petit nombre pouvait défaire ou tenir en respect une multitude, tels les Spartiates face aux Perses aux Thermopyles, mais encore fallait-il que le relief et les éléments physiques soient favorables. Le soleil dans le dos donnait un avantage, charger sous le vent aussi. Mais rien de cela en Helheim. Le ciel était une chape carmin en fusion. Du sol, on ne distinguait plus le relief, car sa surface était couverte d'une sorte de brume faite de miasmes en suspension, de sorte que les guerriers ne voyaient même plus leurs jambes à hauteur du genou. Les vallons dessinés de chaque côté du chemin, au début de la retraite des Varègues  s'étaient troublés et la ligne des collines n'était plus qu'une vague mouvante à donner la nausée. Le vent sifflait aux oreilles des fils du Nord et hurlait une macabre complainte qui rendait douce la morsure chantante des vents du Finnland. La bataille s'éternisait et ces hommes n'avaient rien d'éternel. Nul n'aurait pu dire si la défaite s'invitait parce que la faiblesse provoquait des hallucinations ou si elle était provoquée par ces mêmes hallucinations qui égaraient à présent les coups des valeureux dans un brouillard brun chargé de sang et de chairs. L'odeur même était devenue insupportable et Stanzas, pourtant aguerri par son vécu, ne put réprimer un haut-le-cœur.  Thorvald lui adressa un regard qu'il comprit parce qu'il avait vu le même dans son propre miroir, bien des matins alors qu'il se sentait prêt à tout pour sa femme et sa fille. Le professeur avait compris que Thorvald ne reviendrait à Targoviste que mort ou vainqueur. Il y avait dans les yeux du Fils du Nord cette folie particulière des hommes qui ont compris que leur Destin ne leur appartenait plus. C'était le propre des Solitaires, ou des trop bien accompagnés.

Ainsi la Reine de Drogmünd l'avait-elle enseigné à son fils. Un homme ne peut s'offrir en sacrifice que parce que personne ne le pleurera ou parce qu'il est trop bien entouré pour accepter de perdre les êtres qui l'aiment et qu'il aime. Ainsi l'acte héroïque ne pouvait être le fait que d'un mal aimé ou d'un trop bien aimé. A cette minute, Thorvald aurait pu se demander à quel groupe il appartenait, mais sa conscience était entièrement tendue vers la bataille. Il allait mourir sans savoir ... Quelle importance  ? S'il combattait bien, il entrerait dans le Grand Hall et irait s'asseoir à la table des Dieux, banqueter à leur côté pour l'éternité du Walhalla ! C'était la seule certitude ! Ses amis terrestres le pleureraient un temps, ou même la durée de leur vie, pour les plus loyaux. Mais ce n'était jamais que la durée d'une vie mortelle. Encore que pour ce filou de Saint Côme, on pouvait douter de sa mortalité. Mais l'éternité de la renommée des invités au Banquet des Dieux était inaltérable, elle.

Thorvald essayait de se convaincre de tout cela alors que le bourdonnement à ses oreilles devenait de plus en plus fort, que sa vue se troublait. Un sourire se dessina pourtant sur ses lèvres lorsqu'il songea au regret. Le regret se tapie dans un coin de la conscience du plus vertueux des hommes et l'assaille lorsqu'il se sent arrivé au seuil de sa vie. Thorvald songea d'abord dans une fraction de seconde, qu'il n'était pas très vieux pour mourir. Puis il se fit un compte efficace et court des pucelles et femmes mariées qu'il avait "connues". C'était peu, finalement, par rapport à ce qu'on pouvait en supposer. La guerre laisse peu de loisirs aux hommes. Il regretta enfin de n'avoir finalement ressenti qu'une excitation passagère à ce commerce. Alors que ses compagnons le décrivaient comme un pendant, une concurrence à l'exaltation de la guerre mais en plus doux et languissant. Ils en parlaient comme d'une fureur qui unissait les adversaires dans une étreinte fusionnelle au lieu de les dresser l'un contre l'autre dans un combat mortel. Thorvald était toujours troublé par ces récits autour du feu, servis au terme d'une journée de chasse ou de combat. Ses amis affirmaient soit "être prêt à mourir pour cette gueuse", soit " vouloir se damner pour être certain d'être le seul à avoir ses faveurs" ou encore " avoir décidé de l'épouser sitôt la campagne achevée". Jamais Thorvald n'avait rien ressenti de tel pour une femme. Elles étaient jolies pour certaines, parfois très belles. Les regarder était agréable, les déshabiller encore plus, et les prendre, très ... satisfaisant. Il était encore plus content quand elles l'étaient aussi et n'aimait pas qu'elles pleurent. Comme cette fille que ses parents avaient poussée vers lui parce qu'il était Roi, juste ça. Cette fille en aimait un autre et elle voulait mourir plutôt que de se donner à lui. Elle avait eu ce courage de le lui dire en hoquetant entre deux sanglots. Ils avaient passé la nuit à parler et il avait appris beaucoup plus sur l'amour de la bouche de cette fille qu'il n'avait pas touchée que de ses compagnons d'armes. Ils avaient des pudeurs qu'elle n'avait pas, en matière de sentiment. Elle avait éclaté de rire quand il lui avait demandé si elle le trouvait repoussant pour ne pas avoir envie de lui. "Toutes les filles de mon village crèvent de jalousie ce soir, et elles me lapideraient si elles savaient que je ne te veux pas. Tu es très désirable mais tu n'es pas lui. Est-ce que tu comprends ? Non peut-être pas, mais tu comprendras un jour, car tu es de ceux qui aiment et qu'on aime sans condition."

A cette heure, et face à la Géhenne d'Helheim, Thorvald se demandait bien qui l'aimait sans retenue à part ces spectres qui le collaient comme la mélasse au tonneau et la mort qui lui ouvrait grand les bras. Il murmura même dans sa barbe blonde et souriante: " une pucelle m'attend certainement au Walhalla"

D'ailleurs le grondement indiquait clairement que les portes s'ouvraient. Comment donc ? Sleipnir en personne lui apparaissait, mais un peu tard... Il sentait ses forces le quitter. Une lance ... Gungnir ? Comment cela était-il possible ? Il délirait certainement aux portes de la mort. Il se souvenait de ces chers compagnons de combat, mourant dans ses bras, qui voyaient qui leur mère, qui leur épouse, qui leur fils. Lui, il voyait le légendaire cheval d'Odin et sa lance ... Pourquoi ? Pourtant il aimait sa mère. Il n'avait ni femme, ni enfant, certes. Mais pourquoi voyait-il aussi cette splendide créature vêtue d'une cape flamboyante... La mort est étrange... Elle vous offre de ces spectacles ! Mais Thorvald était trop pragmatique bien que mystique, le paradoxe fait homme ...

Lorsqu'il porta sa main à son torse et sentit le liquide chaud et visqueux s'en écouler, il sut que la mort avait bien joué son coup et Hel aussi.  Lentement, le fils de Drogmünd s'affaissa sur son cheval tandis que celui-ci galopait vers la colline où s'était matérialisée la porte. Il perçut vaguement sous les sabots d'Alshingstar la déliquescence des spectres happés par les abysses que "l'apparition" avait ouvert sous leurs pauvres corps. Car c'était ainsi que Thorvald voyait leurs ennemis. Ces spectres avaient été en un temps des hommes, des corps vivants, aimant, parents, amants, combattant. Peut-être d'anciens compagnons d'armes ?  Il n'était peut-être pas loin de les rejoindre ? Qui pouvait dire ce qui différenciait un valeureux guerrier d'un pauvre bougre luttant pour survivre en tuant des étrangers ? Etait-il si certain d'être de noble nature ? Il avait perdu cette bataille. Il allait mourir. Ses guerriers avaient péri en nombre sous son commandement, et ceux qui survivaient ne le devaient qu'à l'intervention d'une apparition qui avait tout de divin. Il avait failli, il était défait. Il sombra dans l'inconscience et c'est un bien piètre guerrier qui franchit le portail temporel pour regagner Targoviste.

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Message  Le Dévoreur de temps Sam 12 Sep - 17:18

Petite précision: tous les participants à ce rp peuvent bien entendu poster leur dernière participation et la bataille de leur point de vue. Le rp n'est pas fini, c'est juste Thorvald qui est KO. ^^

Ensuite vous pourrez poster le retour à Targoviste [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Amusez-vous bien ! J'effacerai ce message une fois que vous aurez répondu et je placerai un pont temporel jusqu'à Targoviste !
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Message  Invité Sam 12 Sep - 18:52




Ô, Odin ! Montre-moi ta beauté, ta force et ta compassion!
Fais de moi un outil pour l’accomplissement de tes desseins,
Apporte-moi ta confiance et ta force pour le protéger.


J’ai été envoyée parmi les hommes, auprès de  Vladimir Stanzas pour veiller sur la vie du fils devenu Roi, de descendance divine, celle de Notre Père a tous, Odin. L’artéfact que je portais autour du cou en médaillon était comme lié au destin et aux périples de ce jeune loup fougueux. Il me donnait bien des possibilités et j’étais la seule à pouvoir utiliser cette pierre ancestrale. Bien des hommes et des créatures seraient fous de vouloir me l’arracher. Ils perdraient leur main au moment même où ils la toucheraient.  Hellheim  était le reflet de celle qui dominait ce royaume, froid et  sans vie. Mes prières à Odin furent entendues et le père d’Asgard, protecteur des guerriers, Dieu de la victoire et du savoir, m’envoya un allié presque impensable, sa propre monture. Sleipnir n’obéissait qu’à son maitre, mais là à cet instant où l’Enfer s’ouvrait sous nos pieds, il fut à mes ordres. La crinière légère, les sabots chargés de fureur, il s’était déplacé jusqu’au roi de Drogmünd. Ainsi était ma mission sur la terre des Hommes, Midgard. Ainsi était la confiance que m’avait accordée Odin pour protéger ce jeune homme qui portait sur ses épaules un lourd héritage. Malheureusement ni la monture sacrée ni la hache légendaire ne purent aider Thorvald et le protéger comme il le fallait. Guerrier émérite, ses forces commençaient à lui faire défaut, blessé peut-être grièvement lorsque mes yeux se posèrent sur sa main couverte de sang, je n’avais pas été assez rapide pour lui venir en aide. J’aurai dû être là dès que le pont s’était ouvert, dès que le combat avait éclaté.  Avais-je échoué ? Avais-je déçu Notre Père ?

J’entendais presque le rire arrogant et tout puissant de Hel. Elle maintenait le Chaos et ses âmes damnées, ces spectres, ces silhouettes brumeuses dont on n’entendait que des supplications perfides, envoutaient et piégeaient es combattants du Bien. La lumière divine zébra le ciel aux couleurs du sang et la lance majestueuse, Gungnir me vint à l’aide. Sa lame se planta dans ce sol qu’on ne distinguait plus et Hel hurla de douleur. Folle de rage face à la force qu’Odin nous donnait, nous prêtait pour venir à bout de son piège. Les Ombres se tordaient sous la souffrance que la Lumière déploya dans ce lieu aussi sordide que la Déesse qui en était Maitresse. Les guerriers, les hommes et les alliés du Roi blessé, combinés à celui du Dévoreur de Temps qui était venu porter appui et son fidèle ami Alceste, se replièrent dès l’instant où la menace reculait.  Le combat avait trop duré et il fallait donner à ces soldats le répit qu’ils attendaient tous. Je fis signe à Pépin de suivre la horde du Bien en direction de cette porte, ce passage, ce pont  qui nous ferait revenir à Targoviste. Cet homme s’était acclimaté à ce décor inimaginable et il s’était défendu avec ses propres compétences. Si les simulacres de la Déesse de la Mort continuaient malgré tout à avancer, mon épée les arrêta. A chaque coup porté, Hel  perdait de sa grandeur. Elle était prise à son propre piège.

Je serai la dernière à passer cette porte. Je veillerai à ce qu’ils rejoignent tous la maison du professeur. Je n’avais pas à m’inquiéter des soins que l’on donnerait à Thorvald. Il était en de très bonnes et très nombreuses mains. Petit à petit, chaque âme regagna le passage et Alwine resta près de moi. J’arrachai Gungnir de son écrin. Sleipnir veillait à ce que les derniers spectres ne puissent approcher aucun des Voyageur. Je fis face à Hel qui ne m’avait jamais porté dans son cœur. Un sentiment réciproque pour ma part. Elle fut surprise de me voir ici, parmi ces faibles, ces insectes d’Humains comme elle aimait à les designer. Son long manteau noir fait des larmes et des implorations des déchus qu’elle avait commandés depuis des siècles, semblait se mouvoir à chacun de ses gestes.

- Tu as encore perdu Hela ! Reste où tu es ou je  n’aurai aucune pitié à te transpercer le corps de la lame d’Odin !

- Alors c’était toi … La protectrice … Depuis tout ce temps … Il a fallu que je m’en prenne à ton petit poulain pour que tu sortes de ta tanière ! J’aurai du le deviner ! Odin et ses manigances ! Il ne changera jamais !

- Quoi que tu fasses, tu me trouveras toujours sur ta route. Et vois-tu ceux que tu désignes comme des insectes insignifiants sont plus valeureux que ces cauchemars que tu manipules.

- Laisse-moi rire Freyja ! Toujours cet amour inconditionné pour les âmes charitables !  Tu as perdu de ta ferveur aux côtés de ces  Humains. Tu ne vis que de chimères et toi et tous ces fous, le payeront tôt ou tard !

De son museau Alwine me poussa doucement au niveau de l’épaule. Elle me faisait comprendre que tous les guerriers et les Voyageurs venaient de passer la porte. Sleipnir était reparti parmi les cieux. J’agrippai la crinière de ma monture et je m’installai sur la selle. Je n’avais pas lâche la lance souveraine.

- Je ne te dis pas  « à la prochaine fois » Hela !  Reste loin de la Terre et du roi de Drogmünd !

Alwine se cabra et je rejoignis au galop la butte où se dressait toujours le passage menant à l’autre monde.  De toutes mes forces je lançai la lame dans les airs. Un éclair dessina la voute encore sanguinolente et dans une lumière aveuglante, Gungnir  s’évanouit. Mes habits de guerrière disparurent sous l’influence de mon pouvoir et je repris des vêtements tout à fait anodins. Seul le médaillon était le symbole de ma divinité. Un dernier regard par-dessus mon épaule à Hel et je m’engouffrai …
Un grand merci:
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Message  Invité Sam 12 Sep - 22:53

Comme tout ce qui atteint son apogée le rythme de la bataille commençat à redescendre après que la charmante jeune femme en armure de guerre ait équipé une sorte de lance magique.

Des guerriers venuent de toutes les époques, de tous les âges de l'histoire humaine et de l'histoire qui n'a pas encore été contemplé, tous tranchant, frappant, versant et déversant le sang. Les créatures tombaient et se faisaient piétiner par celle qui les remplaçaient, les autres créatures celles qui marchaient en face se débattaient furieusement donnant de formidables coup aux autres.

On pouvait voir tous les protagonistes valser main dans la main, danser comme peux de champs de batailles peuvent témoigner avoir ainsi vu danser, une danse macabre des plus subjugante, envoûtante telle une nuit d'été saturer d'ozone et zébrer d'éclair.

-Virevolte pape, mendiant, empereur, virevolte à cette douce sarabande mener par le Cavalier Rouge celui qui apporte le feu et gorge de sang les terres !

Pour être franc je ne m'attendais pas à tout cela quand je suis entré dans le vortex, une scène de folie nuançant les rouges à travers toutes les teintes possibles, mais j'avoue que je l'espèrais très fort.

Je me suis fait infecter par la beauté du paysage, infecter n'est peut-être pas le mot exact, disons que cette bataille m'a donné de l'inspiration.

Mais toi qu'en as-tu pensé de cette envolé lyrique ?

Plutôt sympa... merci j'apprécie le compliment... je crois.

En m'entraînant dans l'armée je ne pensais pas que j'irais réellement sur un vrai champ de bataille bouillonant comme celui-ci, non pas celui-là, celui-ci.
Bref je viens d'ajouter des... choses spectrales et cadavériques à ma liste de mort, j'en avais détruis, je ne dirais pas tuer, quelques uns.

-Hum, hum, hum hum hum, hum.

Qu'est-ce qu'elle essaye de me dire, Jérémie tu comprend ses gesticulation ? Est-ce qu'elle s'addresse à moi, ou bien... je ne sais pas. Je vais me rapprocher et lui demander ce qu'elle veut.

-Pardon messieurs pouvez-vous me laisser passer, messieurs je vous en prie.
Espion un jour espion encore un peu, le brouhaha de la bataille à diminuer et je me suis rapprocher un peu plus, maintenant écoutons ce que notre guide a à dire à cette noir personne.

Voyons voir, Hela, transpercer le corps, Odin, toi la protectrice, Odin, insectes insignifiants, Freyja, humains, fous. J'en ai assez entendu il est temps de lui rendre son cheval, elle y tient plus que moi, imagine que tu te fasse emprunter par quelqu'un en plein milieu d'une bataille je serais extrèmement angoissé.

-Bon je suis le dernier après notre chère guide dirait-on. Huhuhu, drôle de journée, salissante mais drôle. Quoi que... il n'y a que mes chaussure qui soient un peu boueuse et toi sinon ?

-...

-Tant mieux.

Allez c'est reparti pour un bon gros mal de tête, euphémisme.
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Message  Invité Mar 15 Sep - 15:40

Alceste se dit que cette rencontre avec le Roi de Drogmund allait mal finir.
Ce qui ne devait être qu’un accueil sur un pont temporel, comme ceux que Zorvan dressait entre les lieux où il envoyait ses cobayes-voyageurs, tournait à l’opéra wagnérien mis en scène  par Kenneth Branagh pour le Crépuscule des Dieux dans des décors fournis par Aparadoxis.
Il s’était laissé prendre à la fougue de l’action d’autant plus qu’étant habitué à vivre constamment entre deux réalités, dont l’une était d’ailleurs fluctuante, plus surréelle que réelle, rien ne l’étonnait plus, passé le choc de la surprise. Mais il n’avait nul désir de mourir en ce lieu qui lui paraissait maintenant moins le vortex transitionnel où on ne faisait que passer, qu’un monde bien constitué, avec sa logique établie- justement  comme dans Aparadoxis où le billet aller ne garantit pas qu’il y aura un billet retour. Ce monde durerait le temps qu’il faudrait puis disparaîtrait  dans le flot des images que charriait le Temps et il préférait ne pas disparaître en même temps. Il fallait remonter vers le portail s’il pouvait se détacher de ce magma de créatures infernales grouillants de vers, suintants d’humeurs visqueuses, avant qu’une version inédite et partielle de Ragnarök ne le compte au nombre des disparus.
Or ces soldats de l’enfer avaient profité de sa stupéfaction devant l’apparition fulgurante de Freyja pour l’encercler de leur hargne vindicative. Il se sentit coincé, finie la charge héroïque, il se défendait garde contre garde malgré l’énergie que Tonger déployait pour se faire un passage. Le brave cheval mordait dans les cavaliers putréfiés avec une férocité dont Alceste ne l’aurait pas cru capable, lui qui, à l'écurie, chipotait son foin s’il comportait des herbes déjà épiées ou des luzernes bas de gamme ! Le chevalier poussa vers l’extérieur, espérant que la grande lumière qui rayonnait dans l’air sanglant et le ciel obscurci  indiquait bien la voie du salut.
Tout en fracassant des crânes qui explosaient telles des calebasses sèches, sa nature formée au sens du devoir militaire survivant à travers le chaos, le chevalier se posa la question de conscience :
-Ai-je bien soutenu le flanc droit ?
Difficile à dire dans la mesure où les cavaliers varègues étaient maintenant imbriqués dans leurs assaillants et que des mouvements de pointe suivis de replis se succédaient tout autour de lui. Les amas d’hommes et de chevaux tombés obligeaient à des écarts incessants,Tonger piétinant avec un sabot décidé les débris de zombies et de chevaux fantômes. Mais l’intelligent animal avait bien senti le danger et Alceste moulinant à droite et à gauche de la puissante encolure, ils virent enfin l’espace s’ouvrir entre les corps décharnés qui gesticulaient en une parodie sinistre de danse démoniaque.
Dans l’urgence du moment, la nécessité de bouger constamment, le chevalier de Saint-Côme eut du mal à repérer les figures connues dont le sort l’inquiétait en priorité, mais il saisit que l’ensemble du combat commençait à refluer selon deux directions opposées : les derniers guerriers du Nord remontaient vers le portail, un chapeau de cowboy tressautant au dessus des casques vikings, des Mongols poussant des sifflements ahurissants en agitant leurs arcs au dessus de leurs têtes. Une intense lumière ourlée d’ondes électriquess émanait de l’arche temporelle et Alceste lui trouva un aspect scientifique  rassurant au milieu de tant de prodiges. Le Professeur était à l’oeuvre et le chevalier était certain que les Varègues ne seraient pas repartis sans leur chef avec eux. La dernière fois qu’il l’avait aperçu, il combattait avec une  énergie féroce, maculé de sang, il est vrai, mais toujours brandissant son arme sans faiblir.
D’un mouvement inversé, la masse des cadavres animés fuyaient vers la bouche d’ombre dont ils étaient sortis et Alceste crut distinguer, faisant face à Freyja Vanadis, une grande ombre noire qui devait être celle de... de... Tudieu ! il ne souvenait plus du nom de la déesse des enfers dans le panthéon scandinave !
Qu’importe ! il fallait se replier, il allait être le dernier et si Freyja disparaissait, il n’avait pas envie de rencontrer la funèbre figure dont le nom lui échappait, tout seul au milieu du champ de mort et  de désolation .
Il poussa Tonger vers la pente, derrière les derniers Varègues dont certains portaient en croupe des compagnons qui se retrouvaient sans monture  et il plongea enfin dans l’étincelant portail.
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