Au début, Raza avait pensé que Mîw était en train de ratatiner tous ses plans. Puis finalement, elle songea qu’il lui offrait une possibilité de s’échapper bien mieux présentée. En effet, son histoire de Branco était bancale. Si Garok le Stupide … euh … le Cruel ne s’en rendait pas compte, le mage quant à lui ne semblait pas dupe. Quoi que l’elfe ait cru un instant avoir embobiné tout le monde avec son histoire … Elle avait donc patiemment écouté les indices fournis par son ami aux cheveux blancs, et attendu son tour de parole. Elle n’apprécia pas forcément qu’il lui crie dessus comme s’il ne la connaissait pas, d’autant qu’il s’approchait dangereusement de la vérité quant à son périple et qu’elle ne trouvait pas bon d’en informer les attaquants, mais mieux valait conserver une certaine couverture … Alors elle commençait doucement à entrevoir un plan, un peu plus sage que l’hérésie de se faire passer pour Branco – ou Artie Petitpot, elle ne savait plus. Peut – être était – ce plus judicieux, en effet, d’aller chercher du renfort auprès du Seigneur Elrond ? Ou peut – être pas, après tout. Il n’était pas au courant de l’affaire, et risquait de se mettre très en colère. Bien entendu, s’attirer les foudres de son Roi était très loin de ses intensions. Dans tous les cas cependant, il lui semblait urgent de prendre connaissance du contenu de ce courrier si bien caché qu’on lui avait remis. Après tout, cela pourrait peut – être les sortir d’affaire, vu que le nom de Branco était inscrit dessus.
Autour d’elle, les regards s’étaient tournés vers le rouquin, passablement énervé, et dont les soudaines rougeurs ne présageaient rien de bon.
- Attendre, toujours attendre… C’est ça de traiter avec des nains ! Où qu’il est vot’ Seigneur là ? J’veux pas attendre des plombes moi ! Et puis ça sent l’embrouille vot’machin. Pourquoi qu’on devrait nous aller la chercher cette dague ? Si elle doit partir, qu’elle la ramène, elle !Ca pour une surprise … Soit cet homme était réellement stupide, soit il était réellement las de courir les plaines. Ce qui se concevait très bien d’ailleurs. Raza balaya toute autre éventuelle question d’un signe de la main.
- Je n’en aurais pas pour longtemps. Attendez ici.Et sans plus épiloguer, elle sortit avec une rapidité étonnante de l’endroit, avant que quiconque ne se rende vraiment compte de l’action. En se hissant sur le dos de Canya, Raza songea au regard apeuré de Mîw quand elle lui avait tourné le dos pour sortir, sans même un au revoir, sans une promesse de retour. Mais elle était toujours un peu vexée de son intervention, et elle se renfrogna en se disant que ça lui ferait les pieds ! (Ce qui était d’ailleurs un comble pour un Hobbit d’adoption…) Bien décidée à régler l’affaire, l’Elfe talonna sa monture, qui partit dans un galop acharné à travers la nuit glacée.
**
Elle se réveilla au petit matin, alors qu’elle atteignait les abords du Royaume de Thranduil. Elle songea que Canya avait été d’une rapidité assez extraordinaire, et en remercia sa monture en lui flattant l’encolure. Elle était assez loin maintenant, et à l’abri d’un regard indiscret. D’un geste expert, elle attrapa la dague accrochée à sa selle. Puis d’un mouvement sec, elle trancha les coutures de sa cape, séparant sur dix centimètres la doublure de la fourrure. Elle glissa une main dans le trou, chercha l’enveloppe, puis mettant les doigts dessus, la tira hors de sa cachette. Enfin. Elle allait voir ce que cachait cette enveloppe. Elle observa comme hypnotisée l’écriture droite qui dessinait le nom de Branco sur le papier. Puis, elle brisa le sceau de cire qui scellait l’enveloppe. Il y eu soudainement un vif flash de lumière qui aveugla la jeune femme un instant. Qu’est ce que c’était ? Un sortilège ? Quand sa vue lui revint, l’enveloppe fine un instant plus tôt avait désormais une forme improbable, de celles que prennent le papier lorsqu’il contient un objet. Raza entrouvrit les lèvres. Etait – ca là ce qu’elle devinait ? Etait – ce réellement possible ? Elle écarta les deux parties de l’enveloppe, découvrant avec stupeur qu’elle avait visé juste : elle tenait entre ses mains une dague, et une de ces bourses enchantées qui pouvaient contenir la totalité du trésor d’un royaume sans jamais être remplie.
La rançon ! Elle l’avait sur elle depuis tout ce temps ? C’était improbable comme situation … D’un autre côté, ça semblait logique, car on lui avait dit de rejoindre les montagnes, où elle serait contactée par une autre personne à qui elle devrait remettre l’enveloppe. Cette personne, c’était certainement ce fameux Branco, qui devait poiroter au même moment dans les monts du Fer. Que devait – elle faire ?
Toute cette histoire avait été inventée pour que Danilin et Narvur, nains de haut lignage et de sang royal, héritiers du Roi Korond souverain du Clan des Bushybrows, qui avaient été enlevés puissent être renvoyés dans leur royaume. C’était l’un de leurs cousins qui avait engagé Raza pour cette mission, l’ayant croisée alors qu’elle quittait Fondcombe pour rejoindre la Forêt Noire où l’attendaient les fils d’Elrond, Elladan et Elrohir. Elle n’avait bien sur pas hésité un instant, étant amie avec Narvur depuis plusieurs années déjà.
Elle avait rencontré le nain lors d’un de ces voyages que les Elfes ont pour coutume de faire pour visiter la famille éloignée. Ils avaient discutés une partie du chemin, et échangés des courriers par la suite.
Donc tout cela la touchait d’assez près, d’autant que lui et son frère se trouvaient retenus prisonniers par une bande de mercenaires fous et assoiffés de sang, d’un mage Ténébreux tout aussi fou et tout aussi assoiffé de sang, et enchainés à des orcalons plus assoiffés de sang que fous. Cela ne présageait très clairement rien de bon.
Perdue dans ses élucubrations de folie sanguinolente, Raza n’avait pas fait attention et s’était enfoncée plus en avant sur le territoire des Elfes de Mirkwood. Aussi ne fut-elle pas réellement étonnée d’être hélée par deux elfes à cheval. Ce qui l’étonna cependant, fut que ce soit les jumeaux Elladan et Elrohir, et non des soldats de Thranduil.
- Raza ?! Bon sang cela fait des jours que nous t’attendions !Les jeunes princes semblaient rassurés de la voir saine et sauve.
- Pardonnez moi, j’ai eu un léger contretemps… Poussé par la curiosité, Elladan tira l’enveloppe des mains de Raza, qui n’eut pas le temps de réagir. En voyant ce qu’elle contenait, l’Elfe ouvrit de grands yeux.
- Comment … Raza, où as – tu eu cette dague ? C’est la légendaire Thiryggo, la dague ensorcelée du Roi Nain Madius !
- Comment est-elle tombée entre tes mains ? ajouta Elrohir, presque choqué.
La jeune femme soupira. Il devenait évident qu’elle avait besoins d’aide, et surtout qu’elle n’échapperait pas à un interrogatoire musclé. Autant exposer la situation à ses princes telle qu’elle était. Alors après un bref silence pour chercher ses mots, la belle Raza se mit à raconter sa mésaventure sans en oublier un seul détail. Au fur et à mesure de son récit, les jumeaux semblaient de plus en plus dépités. Et quand finalement elle eut terminé, le silence qui suivit fut lourd, et long. Personne ne dit un seul mot pendant au moins une bonne minute. Puis finalement, Elladan prit la parole.
- Ce mage ne doit pas mettre la main sur cette dague. Et nous devons récupérer ces Nains. Cependant, si ce que tu nous as dit est vrai, il ne serait pas sage de demander l’aide de notre père, il serait furieux d’apprendre ce que tu as fait. Il me semble que la seule façon de nous tirer de ce mauvais pas est de battre cette bande de brutes. Raza sentit ses oreilles pointues frissonner. Ce ne serait pas facile, si les deux frères décidaient de prendre l’auberge d’assaut. Pourtant, elle devait avouer que l’idée était fondée, et qu’avec l’aide de ses amis, c’était même jouable. Elrohir ajouta qu’ils pourraient demander à une certaine Anarielle de leur donner un peu d’une poudre magique qu’elle fabriquait elle-même, et qui aurait le pouvoir d’assommer quiconque la respirerait. Ce serait pratique pour ne pas avoir à s’encombrer avec les Orcalons. Rapidement, le plan fut mis au point, et ils scellèrent l’idée en talonnant leurs montures, s’enfonçant toujours plus dans le sous-bois.
**
Ils avaient repris la route le soir-même, plus nombreux que ce qu’ils avaient prévus au départ. La compagnie se composait donc des jumeaux, de Raza, de la fameuse Anarielle, ainsi que de deux humaines pour fermer la marche. Ces deux filles s’étaient retrouvées au milieu de la conversation concernant l’attaque de l’auberge et n’avaient pas trouver mieux que de s’imposer. Alors que la petite troupe avançait joyeusement vers le combat, armes affutés, l’air grave et le cœur battant, ces deux énergumènes chantaient à s’en rompre les cordes vocales, riant, plaisantant, et tapant sérieusement sur les nerfs des autres. Fort heureusement pour elles, les Elfes avaient la patience en don inné, ce qui leur évita de finir leur vie pendues par les pieds aux branches d’un arbre ou jetées en pâture aux araignées géantes. Pour autant, les regards dépités que se jetaient les Elfes ne trompaient pas ; ils avaient tous hâte d’arriver. Oui, un combat serait surement plus agréable que de supporter les éclats de voix incessants …
Il fallut à cette charmante compagnie la nuit et une bonne journée pour regagner les murs d’Esgaroth. Le spectacle du vent battant les rues quasi désertes rappela à Raza son arrivée à l’auberge quelques jours plus tôt. Elle commença à se demander si Mîw était toujours en vie. Le rouge lui monta aux joues, un peu honteuse de n’y avoir pas songé avant. Ils arrêtèrent les chevaux un peu avant d’arriver. Ils ne devaient pas être repérés. Raza vérifia que l’enveloppe soit toujours dans la doublure, elle vérifia ses armes, le flacon de poudre magique qui pendait à son cou, puis elle descendit de Canya. Tout le monde mit pied à terre.
- On fait comme prévu. J’entre la première. Je neutralise les orcalons, puis j’entraine la team biceps à l’extérieur.
- Ça c’est facile, couina l’humaine aux cheveux courts,
mais on ne sait toujours pas comment gérer le problème « mage Noir » !Raza se mordit l’intérieur de la joue. Elle comptait plus ou moins sur son petit Mîw pour régler ce problème là. Si il n’y parvenait pas, elle ne savait pas trop comment cette bataille pouvait tourner…
- Je m’occupe de ça. Mettez les chevaux en sécurité. Et elle s’éloigna en direction du Troll Endormi.
**
Quand elle poussa la porte, Raza trouva Garok en grande conversation avec ses deux acolytes. Décidément, ils ne lui avaient pas manqué ! N’ayant pas été des plus discrètes, les yeux se tournèrent vers elle quand la jeune femme referma la porte. Raza poussa un long soupire silencieux. Balayant la salle du regard, elle sentit son cœur se serrer, remarquant avec angoisse l’absence de son ami un-tiers-humain-un-tiers-elfe-un-tiers-hobbit. Le large sourire malsain du roux ne la rassura pas le moins du monde.
- Tiens donc ! La v’la r’venue ! C’est b’en vrai que t’as pas lambiné sur l’chemin ! Alors ? T’as la rançon ?Raza resta muette. Elle nota la position des orcalons, celle des nains, et apprécia qu’il n’y ait plus un seul client dans les parages. Sans plus épiloguer, la jeune femme détacha la fiole de poudre de son cou, et la lança au pied des orcalons. Aucun des ravisseurs ne songea à réagir, se demandant ce que cette Elfe bornée pouvait bien être entrain de trafiquer. Ils suivirent la course de la fiole, laquelle explosa en atteignant le plancher, faisant s’envoler les spores magiques. Presque aussitôt, les monstres s’effondrèrent sur le sol. Garok poussa alors un rugissement si fort que les murs de l’auberge tremblèrent.
- Tu essayes de pigeonner Garok le Cruel ! Tu veux mourir ! Tout en grondant, il avait tiré de son dos une lourde épée, et son partenaire une lame fine de sa ceinture. Aussitôt, Raza se tourna vers la sortie pour fuir, et enchainer le plan comme prévu. Sauf que voilà, c’était sans compter sur l’aide du gentil magicien, qui s’empressa de verrouiller la porte. Elle était prise au piège. Son sang se glaça. Elle fut juste assez rapide pour éviter un coup aussi lourdaud que mortel, se décalant un peu plus sur la droite de la salle. Elle tira sa propre dague du fourreau sanglé à sa cuisse, et la longue épée qui pendait à son côté.
- Qu’avez – vous fait de l’homme qui est resté avec vous ? Celui qui disait être magicien !Pas de réponse, seulement un grognement et les pas lourds du colosse vers Raza. Un mouvement plus en arrière lui apprit que les princes Nains tentaient de se désentraver. Ce qui, en soit, serait une bonne chose. La brune était terriblement inquiète. Seule, elle ne pourrait pas se sortir de cette mauvaise passe. Et si les orcalons étaient assoupis, les gestes énigmatiques que traçait le mage Noir ne présageaient rien de bon pour elle. Elle se demandait combien de temps elle aurait à tenir avant que les autres ne songent à défoncer la porte. Mais elle ne pu pas rester plus longtemps dans ses pensées. Elle para un coup hasardeux du roux, recula encore, fit un bon sur le côté, évita le complice. Deux contre une, c’était jouable. Mais son regard émeraude ne pouvait s’empêcher de glisser vers l’homme encapuchonné, inquiète. Elle devait tenir bon. Les coups se succédaient, et Raza passait plus de temps à esquiver qu’à réellement tenter une attaque, car si Garok était un piètre combattant plutôt bourrin, son bras droit était rapide et rusé, et avait le coup juste et précis. Au bout d’un temps qui lui sembla terriblement long, et c’est normal quand on risque une feinte mortelle à tout moment, la lame de l’associé réussit à glisser à travers sa défense et laissa une longue estafilade sur la joue pâle de l’Elfe. Etonnée par le coup, elle fut déstabilisée, perdit l’équilibre, et s’effondra sur le sol, à la merci des deux combattants essoufflés. Le roux posa sa lame sur la gorge de la jeune femme.
- T’aurais pas dû essayer de berner Garok le Cruel !Et alors qu’il allait lui donner le coup fatal, la porte vola en éclats. Raza remercia les dieux, et ses amis, et s’échappa de justesse. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, Elrohir décocha deux flèches qui clouèrent le compagnon de Garok au mur. Une troisième se ficha dans le bras du colosse qui lâcha son arme en poussant un cri de douleur et de fureur. La quatrième vola vers le mage, mais celui – ci choisit cet instant précis pour se dématérialiser. Elle fila donc tout droit pour se planter dans le mur. L’humaine aux cheveux les plus longs en avait profité pour se rapprocher de Raza.
- On dirait que j’ai bien fait d’insister pour venir jeter un œil !L’Elfe n’était pas certaine de bien comprendre le sens exact de l’expression utilisée, se disant que « jeter un œil » semblait bien douloureux, mais elle n’y redit rien. Elle remercia ses sauveurs. Anarielle en profita pour souffler de sa poudre magique sur un Garok en rogne, qui s’effondra admirablement sur le plancher poussiéreux. Raza s’approcha du camarade épinglé au mur et l’assoma. Puis de nouveau, elle balaya la salle du regard. Non, décidément, Mîw n’était pas là. Il lui sembla que son cœur cessa soudainement de battre. Puis des grognements réjouis lui firent reprendre conscience. Elle releva les yeux pour croiser le regard plein de reconnaissance des deux nains. Un large sourire éclaira alors son visage. Il ne gagna cependant pas ses yeux. Elle se précipita vers eux ; la fille aux cheveux courts se débâtait déjà avec les chaines. Rapidement, les deux princes furent libérés, et heureux de l’être.
- Nous avions finit par penser que tu allais nous abandonner ! ironisa Narvur.
- Jamais mon ami ! Je cherchais seulement un moyen de sauver la précieuse lame de votre ancêtre.Tout en disant cela, la belle Elfe récupéra l’enveloppe dans sa cape, et en tira Thiryggo. Les frères Nains eurent comme un soupir de soulagement. Oui, ils étaient sains et saufs, et ce sans verser la moindre rançon. Ils s’en tiraient à bon compte. Les minutes qui suivirent furent un assortiment de longues embrassades et accolades chaleureuses, sans sembler remarquer l’absence totale de vie dans l’auberge.
Les compagnons en étaient à partager une choppe bien méritée et impunément dérobée de bière quand un éclat anormal attira le regard de l’Elfe brune. Il lui semblait que la dague scintillait. Doucement, elle saisit le manche de l’arme, et retira la lame de son fourreau. Une vive lumière bleue s’échappait du métal ensorcelé. Cette découverte jeta un froid sur l’assemblée. Ils savaient tous ce que cela signifiait. Tous les regards se posèrent sur Raza, qui était vraisemblablement maitresse de l’arme pour le moment. Elle entrouvrit les lèvres sans qu’aucun son ne s’échappe d’entre ses lèvres. Et malheureusement pour eux, ils n’eurent pas assez de temps pour se demander à quel danger ils allaient devoir se confronter. Un tourbillon de fumée noire se déroula dans la salle, faisant se lever toute la petite troupe d’un bond. En voyant apparaître le nécromancien et son sourire mauvais, Raza déglutit péniblement. Mais ce qui la terrifia au point de lui glacer le sang, ce fut de voir son cher Mîw entre les griffes de ce monstre. Devant ce spectacle, elle poussa un petit couinement désespéré et porta ses mains à sa bouche, horrifiée. Elle songea une seconde que ça n’était pas là une réaction digne d’une Elfe, mais elle fit bien vite taire la petite voix, préférant se concentrer sur son désarroi. Comment allait-elle le sortir de cette mauvaise passe ? Comme s’il avait entendu la question muette, le sorcier déclara :
- Donnez moi la dague si vous souhaitez le récupérer en vie. N’écoutant que son cœur, des larmes plein les yeux, la jeune femme tendit son poing serré autour de Thiryggo vers l’homme en noir, provocant de violentes réactions chez les autres.
- Ne fais pas ça ! Tu es folle !
- Je dois sauver Mîw !
- Votre amie est plutôt sensée… Tout le monde retenait sa respiration. Donner la dague serait une réelle catastrophe. Mais ne pas la donner reviendrait à mettre à mort le protégé de Raza. Il fallait se rendre à l’évidence. Anarielle n’avait plus de poudre. Les deux humaines ne seraient bonnes qu’à se faire tuer. Les Nains avaient déjà eu leur dose d’esclavage. Quand aux Elfes, s’ils étaient naturellement résistants à la magie noire, ils ne seraient pas de taille pour affronter un si puissant membre du Cercle Noir. Alors que le mage tendait la main pour attraper la dague légendaire, Elladan esquissa un geste pour tenter d’empêcher la transaction. Mais son jumeau posa une main ferme sur son épaule pour lui indiquer de ne pas intervenir. Sauver une vie était prioritaire. Ainsi donc, le vilain sorcier récupéra son dû, puis dans une nouvelle tornade de fumée bleuâtre, il disparut, ainsi que les deux barbares et les orcalons assoupis. Dès qu’ils furent partis, Raza se jeta sur Mîw qu’elle serra contre elle aussi fort qu’elle le pouvait.
- Oh mon dieu, tu es sain et sauf ! J’ai eu tellement peur…Son cœur ne semblait pas vouloir cesser de battre la samba. Il était là, elle pouvait le tenir contre elle. Il était sauvé. Malgré tout, le jeune homme semblait un peu hébété, et ses beaux cheveux blancs étaient tout emmêlés. Rien de trop inquiétant cependant. Derrière eux, Danilin se laissa retomber lourdement sur une chaise, soulagé de n’avoir plus un seul ennemi aux alentours, mais inquiet quand au sort de cette dague perdue. Cependant personne n’osa faire la moindre réflexion à se sujet voyant combien leur amie aux yeux verts pouvait être heureuse d’avoir retrouvé le jeune homme. Ils échangèrent simplement un regard entendu qui signifiait :
- Nous retrouverons la légendaire Thiryggo. Nous irons à sa recherche dès demain !Mais cette quête constituerait une nouvelle histoire …
- HRP:
OUF ! Enfin fini ! Alors ? Ca te va ?
Pitié, dis oui, sinon je vais mourir ...