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Eva Mills, entre ombre et lumière

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Eva Mills, entre ombre et lumière Empty Eva Mills, entre ombre et lumière

Message  Invité Ven 15 Aoû - 17:01

Prénom : Eva Mariana Daniela Luccia (oui, les prénoms chez les Espagnols sont à rallonge. Navrée. J’ai quand même évité le prénom de ma grande tante espagnole : Carlotta …)
Nom : Mills (là ça claque parce que ça vient de mon papa américain)
Surnom : Princesse (ça c’était le surnom que me donnaient mon papa et ma grande sœur)
Âge : 32 ans

Époque et lieu de naissance : Upadek
Je suis née à Sacramento (Californie), le 4 septembre 1982.
       
Physique, Caractère :
• Physique :
Mon physique est assez simple. Je ne ressemble pas à une bimbo. J'ai d'ailleurs l'air d'un garçon manqué puisque je suis toujours en jean ou en pantalon, c'est mieux et plus confortable pour le métier que j'exerce. Je me vois mal courir après un voyou ou un suspect en talons aiguilles ou en jupe. Je suis brune, les cheveux longs, un visage aux traits fins, toujours hâlée. J'ai la chance de vivre en Californie. Je mesure 1m77. Je ressemble à mon père qui est encore plus grand alors que ma sœur est tout mon contraire. Elle a hérité des gênes de notre mère, plus petite. Mon boulot d'inspecteur de police exige de moi une certaine endurance. Mes entraînements, sportifs ou professionnels, ont façonné mon corps, svelte et fuselé ... surtout mes jambes.

• Caractère :      
Projet ambitieux de vous expliquer mon caractère quand on est né comme moi d'une mère espagnole et d'un père américain. Attention les yeux ! Ça va être un vrai feu d'artifice. Si, si promis ! Je tiens toujours mes promesses.
J'ai le sang chaud ! Sans blague ! Que voulez-vous je suis une hispanique donc je démarre au quart de tour. On ne s'ennuie pas avec moi. Je suis têtue (j'ai la fâcheuse manie de foncer tête baissée quand je pense avoir raison. D'ailleurs, j'ai toujours raison et j'aime quand on me le répète), impatiente, anxieuse (ce qui se traduit par un débit verbal non contrôlé de ma part. Je suis un vrai moulin à paroles quand je m'y mets. Donc pensez à prendre vos boules quies ou de l'aspirine), capricieuse, compliquée, impulsive, distante (pour me protéger quand on arrive à me toucher de près). Comment ça je vous fais peur avec tous mes défauts ? Rhoo, mais non, je n'ai jamais mangé personne ... quoiqu'en réfléchissant bien ... Je plaisante !

J'ai tout de même des qualités qui m'ont été assez répétées par ma famille : je suis altruiste, à l'écoute (mine de rien je sais aussi me taire ^^), débrouillarde, courageuse et passionnée. Je crois qu'avec tout ça, vous pouvez avoir un petit aperçu de ma personne.

      Ordre choisi : A voir en rp.

      Métier exercé dans l'époque d'origine : Inspecteur de Police à Sacramento.

      Métier ou fonction après son premier voyage :  (à venir)

     
Histoire :
       Entre trois et dix pages maximum.

       - Les jeunes années -

Je suis née en Californie, le 4 septembre 1982. Je suis la seconde fille de ce couple très charmant que sont mes parents, Dylan Mills et Luccia Perez. Tout comme ma grande sœur, Isabella, plus âgée d'un an et demi, nous avons passé notre enfance à voyager entre les terres hispaniques et les États-Unis. Mais avant de vous conter mon histoire, il va falloir faire un petit détour par le passé.

Commençons par l'histoire de ma mère qui est née en Espagne, à Grenade. Mon grand-père maternel a été un très grand avocat, renommé, aujourd'hui à la retraite et ma grand-mère, issue d'une vieille famille de la terre qui exploitait des vignobles toujours réputés. Décrits de cette manière-là, mes grands-parents n'auraient jamais dû se connaitre. Sauf que le père de ma grand-mère (donc mon arrière-grand-père) avait fait appel au cabinet d'avocats où travaillait mon futur grand-père pour un souci avec un client. Mon grand-père était jeune et il commençait tout juste à prendre ses marques. Le coup de foudre, cela existe encore. D'accord, il faut le dénicher, mais ce fut le cas pour mes grands-parents. Deux ans après, ils se mariaient en grande pompe et ma mère (Luccia) naquit onze mois après, puis ce fut autour de son frère (Alejandro), deux ans après. Ma mère et mon oncle n'ont jamais manqué de rien. Mon grand-père se tailla une renommée de lion et ma grand-mère avait rejoint l'équipe de direction du vignoble pour aider mon arrière-grand-père à exploiter à l'étranger les bouteilles de vin. Si mon oncle Alejandro a suivi sa passion pour la viticulture, ma mère devint la digne héritière de son père, fière de sa fille, en étudiant le droit. Elle devint aussi douée que son père, première de sa classe, elle décrocha tous ses diplômes avec des mentions supérieures et les félicitations de ses professeurs et mentors. Ne désirant pas travailler dans le même cabinet que son père, elle accepta une proposition d'un autre cabinet pour y faire ses armes. C'est vers le milieu de l'année 1977, que son patron lui fit une proposition qu'elle ne put refuser : s'exporter aux USA et surtout collaborer avec un autre cabinet en Californie sur une affaire qui touchait les deux pays. Le cabinet McGrabe & Hawkins l'aida à trouver une chambre d'hôtel, payée par son patron durant tout son déplacement. Un déplacement qui ne devait pas dépasser les deux semaines pour clôturer ce dossier. Elle partit donc rejoindre la Californie et la ville de Sacramento. Là, commence sa vie américaine et sa rencontre avec mon père : Dylan Mills.

Dylan Mills (mon père) est né dans une famille moins bourgeoise que celle de ma mère, à Sacramento. Son père était un inspecteur de police et sa mère était employée dans une grande société pour y faire le ménage. Autant dire que la petite famille vivait d’une manière moins cossue. Mon père n’était pas un élève modèle. Il était plutôt genre bagarreur, borné et grande gueule (comme moi) et mes grands-parents ne savaient plus quoi faire pour qu’il suive le bon chemin. Après de multiples discussions sur son avenir, mon père accepta d’intégrer l’école de police de Los Angeles pour y faire ses classes. La discipline de cette académie forgea mon père et, sa mentalité changea, faisant de lui l’un des meilleurs éléments puisqu’il sortit premier de sa promotion.

Le cabinet d’avocats McGrabe & Hawkins travaillait en étroite collaboration avec la Police. Ma mère rencontra mon père et de fil en aiguille, ils sympathisèrent, s’appréciant davantage un peu plus chaque jour. Sauf que ma mère devait retourner en Espagne dès la fin de cette enquête. Je vous passe tous les détails qui ont contribué à l’arrestation de l’individu qu’ils recherchaient. Un séjour qui passa de quinze jours à quatre semaines. Une nouvelle proposition allait chambouler la vie de ma mère. Le cabinet américain lui proposa de venir travailler pour eux. Elle aurait droit à la carte verte et pourquoi pas, dans quelques années, demander une double nationalité. Vous comprenez bien  alors qu’elle ait accepté de tout quitter, d’aller vivre en Californie au grand plaisir de mon père.

Je ne vous fais plus attendre, promis ! Je vais vous parler enfin de moi ! Fille cadette du couple Mills, j'ai connu une enfance chaleureuse, entourée de l'attention de mes parents et la bienveillance de ma grande sœur. Nous passions toutes nos vacances en Espagne, parfois seulement avec notre mère. Papa ne pouvait pas toujours se libérer puisqu'il était monté en grade, en tant qu'inspecteur. Les odeurs des vignobles, cette nature calme et tranquille loin de la population de Sacramento, les parties de fous rires dans notre village de Grenade, les soirées devant les grillades. La belle vie loin des soucis. J'y ai mes plus beaux souvenirs d'enfance. J'étais vraiment un petit garçon manqué. Jouer à la poupée avec ma sœur, cela allait un moment, mais après je préférais suivre les garçons pour grimper aux arbres, faire des cabanes, jouer au ballon, et même me battre ... Combien de fois suis-je rentrée avec des égratignures au grand dam de ma mère et de ma sœur, mais sous le sourire émerveillé de mon père qui m'avait donné le surnom de Princesse. Je ne comprenais pas pourquoi il m'appelait ainsi. Je n'avais rien de la petite fille modèle et attentionnée, douce et délicate. C'était plutôt ma sœur qui était ainsi, mais mon père me répétait très souvent que j'avais une carapace pour me protéger et qu'à l'intérieur, si on arrivait à gratter la surface et à la fissurer, on apercevait la princesse qui n'osait pas se dévoiler. Paroles nébuleuses à cette époque-là dont je ne pris véritablement conscience de leur exactitude que beaucoup plus tard ...Notre oncle Alejandro qui n'a jamais eu d'enfants ni ne s'est jamais marié, nous couvait de tous les cadeaux possibles. Il nous avait offert une année, des chevaux, chacun le nôtre et c'est comme cela que j'ai appris à devenir une cavalière hors pair.

Dans la vie d'une adolescente, il n'y a pas que des vacances, ce qui est un peu dommage. Élève moyenne parce que je ne me donnais pas l'effort de faire plus, je menais ma petite barque tranquillement tandis que ma grande sœur était tout le portrait de notre mère : travailleuse et la meilleure élève de sa classe. Maman ne cessait de me faire la morale. Elle me demandait d'arrêter de trouver tous les prétextes pour sortir en douce de la maison surtout lorsque j'ai commencé à grandir, vers l'âge de quatorze ans. Je n'ai jamais fait d'énormes bêtises. J'adorais faire le mur, m'éclipser de ma chambre pour retrouver les amis sur la plage. Les années passèrent ainsi, mais j'étais l'exacte réplique de mon père plus jeune : moi et les études, ça faisait deux et je ne me voyais pas suivre une carrière de juriste ou d'avocate. Un soir, mon père me parla de mon avenir et me posa la question qui allait déclencher ma vie de jeune adulte : « Eva, si tu décidais d'entrer à l'Académie de Police ? Tu as le profil de l'agent de terrain. Tu ne te laisseras pas marcher sur les pieds et je te vois déjà remettre les machos à leur place. Qu'en dis-tu ? »

     
- La maturation -

     La Californie, l'état américain le plus peuplé (38 millions d'habitants), n'a pas de police d'État, mais plusieurs agences de police spécialisées, ce qui permet de trouver sa voie plus rapidement. Dès que vous mettez le pied à l'Académie, on vous assomme avec toutes les branches dans lesquelles vous pouvez travailler : California Highway Patrol (CHP), California Bureau of Firearms, California Department of Fish and Game, California Bureau of Gambling Control, le Los Angeles Police Department (LAPD) ou le San Francisco Police Department (SFPD), ou des polices spécialisées comme le BART Police qui assure la sécurité du réseau de transport de la région de la baie de San Francisco, l'ensemble couvrant une grande partie de la population de Californie. Vous savez très bien que je ne fais jamais comme tout le monde, me fondre dans le moule, très peu pour moi. Mon sergent-chef ne cessait de me dire qu'il n'avait jamais vu un cadet aussi buté qui alliait l'intelligence et l'agilité, mais avec un caractère à ch***. Comme j'aimais le répéter, on ne pouvait pas plaire à tout le monde et, très honnêtement, je m'en foutais. Ce fut donc à la moitié de mon cursus que je compris ce que je désirais faire : être sur le terrain et assurer la protection des habitants. Les dix-huit mois que je passai furent à la fois très importants pour moi, puisque je prenais enfin conscience qu'il était temps de faire quelque chose de ma vie, mais aussi, très chaotiques. Ma promotion était constituée de dix-neuf mecs et six nanas. Ce n'était pas une mince affaire pour se faire respecter dans cette jungle de testostérones.Honnêtement, il faut avoir un moral d'acier pour affronter les instructeurs et le machisme sur-dimensionné de ces Messieurs qui se croient supérieurs à nous, seulement parce qu'ils ont des c***** et pas nous. Une des filles de ma promotion lâcha prise très vite au bout du troisième mois et  je décidai que j'allais remettre à leur place ces abrutis. Je m'entraînai dur et, comme toujours, les efforts payent un jour ou l'autre. De plus, aussi bornée que moi, cela n'existait pas ou alors je n'avais pas encore rencontré la personne qui pourrait me tenir tête. Les semaines défilèrent et mes résultats devenaient, au fil du temps, meilleurs chaque jour, surpassant les mâles de ma promotion tant sur les exercices de tir, de grimper de cordes et de filet, entrainement en défense tactique, en techniques de défense contre une agression physique grave, l'endurance et j'en passe. La liste serait trop longue à vous énumérer. Peu à peu, leurs regards changèrent vis-à-vis de nous et, la tension laissa place à l'amitié et à du soutien entre les filles et les mecs. Je suis sortie de l'académie première comme mon papa qui me félicita avec les larmes aux yeux. Je choisis donc le même commissariat que mon père pour y faire mes premiers pas en tant qu'agent.
   
Ma sœur Isabella, de son côté, poursuivait ses études en droit, travaillant comme stagiaire dans le même cabinet que notre mère. Et moi, j'étais heureuse de faire le métier que je voulais. Bien évidemment, le commissaire pris grand soin de séparer la fille et son père. Nous n'étions pas dans la même équipe et j'ai fait mes premières armes avec un vieux de la vieille bientôt à la retraite, d'abord dans les patrouilles en voitures (parce qu'il faut bien commencer quelque part). Au fur et à mesure, j'ai pris de l'assurance et des galons. Je trépignais d'impatience dans les voitures. Dès qu'il y avait un suspect à prendre ne chasse, c'était moi qui appuyais sur le champignon. Puis, je changeai de coéquipier. Un inspecteur d'une quarantaine d'années et qui m'apprit toutes les ficelles du métier sur le terrain. J'étais enfin confrontée à mes premières enquêtes.

Tout souriait à notre famille pourtant notre père s'absentait de plus en plus de la maison. Il répétait à notre mère qu'il travaillait sur des dossiers épineux et, qu'il devait apporter son aide dans d'autres villes. Au tout début, rien ne me sembla étrange. J'avais déjà vu des inspecteurs être mutés durant quelques semaines pour bosser sur une enquête dans une autre ville pour mettre en relations les différentes informations glanées des deux parties. Mais mon père revenait toujours de plus en plus fatigué, comme lassé par ses voyages. Des voyages qui se rapprochaient les uns des autres. Moi qui avais l'habitude de parler à mon père, de me confier, il n'avait plus l'envie ni le temps de ces tête-à-tête avec sa fille. Dès que je lui posais des questions sur ce qu'il faisait, il haussait le ton, lui qui ne l'avait jamais fait et il claquait la porte de sa chambre pour s'y enfermer. Au commissariat, personne ne pouvait m'aider ni ne savait pourquoi mon père était dans cet état. Tous me répondaient que ses enquêtes lui prenaient beaucoup de son énergie et que ça se tasserait.

Vint alors la période la plus douloureuse, où ma vie sombra dans l'Enfer. Des évènements impossibles à freiner ou à détourner qui allaient façonner la nouvelle Eva, plus distante. Les problèmes avec mon père ne s'arrangeaient pas et ma mère ne paraissait pas sans soucier plus que cela. La ville de Sacramento traversa, elle aussi, un moment sinistre : un homme perpétuait des enlèvements sur des jeunes femmes et aucune n'avait été retrouvée, ni vivante, ni morte. La sécurité était renforcée un peu partout et, nous devions aussi gérer les souffrances des familles. Mon père avait, une nouvelle fois, disparu sans donner plus d'explications. Une nuit alors que j'étais en repos, je reçus un coup de téléphone, celui du commissaire, m'indiquant de venir rapidement au 36 Olvera Street. C'était l'adresse de ma sœur. Mon sang se glaça, sautant de mon lit pour enfiler mon jean et un pull. Mon coéquipier avait été averti lui aussi et, il m'attendait devant mon immeuble. Il conduisit aussi vite qu'il le pouvait tandis que j'étais plongée dans un tourbillon de peur et d'angoisse. Tous ces gyrophares, ces camions et ces véhicules devant la villa de ma grande sœur. Elle venait d'être enlevée. C'est un voisin qui avait entendu des cris, qui était sorti de chez lui pour se rendre compte que la porte d'entrée de la demeure d'Isabella était ouverte et la maison baignée dans l'obscurité. Tout commençait à s'effriter autour de moi et, je me sentais happée dans la folie et la dépression. Je dus tout raconter à ma mère, effondrée et, deux jours après, mon père revenait parmi nous, transformé, les traits tirés. Il s'enferma dans un mutisme que je ne comprenais pas.

Entre un père qui passait son temps à disparaitre, puis à se murer dans son silence avec comme seule compagne, sa bouteille de whisky, ma mère qui s'était plongée dans son travail d'avocate pour oublier son chagrin et ma sœur, sans aucune trace de son agresseur... Tout cela ne faisait pas bon ménage. J'étais persuadée posséder un fort caractère pourtant ce ne fut pas le cas. Les semaines et les mois passèrent. Nous avancions sur une bonne piste. Au total, huit femmes avaient été enlevées et nous n'avions jamais retrouvé aucun corps. J'espérais que ma sœur soit encore vivante. Mais une nuit, je craquai, seule, chez-moi, ... Le verre vola à travers la pièce et je me laissai glisser à genoux sur le sol. L'émotion vive me submergea et je n'ai jamais autant pleuré comme si quelqu'un avait ouvert les vannes. Je devais me libérer de toute cette pression, cette sensation de ne plus rien contrôler, de ne pas pouvoir faire plus pour ma sœur, de mes parents qui se comportaient chacun à leur manière et de façon étrange.
 
- Rupture -

       Ma sœur ne m'aurait pas pardonnée si j'avais abandonné aussi vite. Je savais que quelque part, elle comptait sur moi. Je retrouvai mon mordant malgré la blessure de mon cœur. Une plaie qui contenait de la tristesse pour ma sœur et de l'incompréhension envers mon père qui n'avait pas désiré participer aux recherches et à l'enquête.

Six mois après l'enlèvement d'Isabella, on mit enfin la main sur cet homme. On retrouva cinq femmes vivantes et deux mortes, dont les corps avaient été enterrés dans son jardin, mais pas de traces de ma sœur. L'homme certifia de n'avoir enlevé que sept femmes. Je devais tout reprendre à zéro et me focaliser sur les enquêtes antérieures de mon père. Dylan Mills était connu comme le loup blanc et il avait mis des dizaines d'individus louches derrière les barreaux. Peut-être qu'il s'agissait d'une vendetta contre lui. Mon père se volatilisa une énième fois ce qui me permit cette fois-ci de me plonger dans ses dossiers. Les archives du commissariat étaient situées au sous-sol ...

~~ Flash-back ~~

- Salut Pete ! Pourrais-tu me sortir les derniers dossiers sur lesquels bossait mon père ? Si tu peux remonter jusqu’à huit mois en arrière.

- Eva ! As-tu une dérogation pour consulter les dossiers ?

- Non ! Tu sais très bien que c’est pour retrouver ma sœur. J’ai besoin de savoir si quelqu’un ne veut pas faire payer à mon père une condamnation.  Il a beaucoup voyagé pour participer à diverses enquêtes en dehors de Sacramento  et, je …

- Ton père n’a jamais participé à aucune enquête en dehors de Sacramento.

J’avais l’amère impression de tomber dans un fossé. Mon père n’avait jamais fait aucun déplacement pour ses enquêtes. Alors où était-il ? Je remontai à l’étage, ouvrant la porte du commissaire, à la volée, sans me faire annoncer.

- Chef ! Vous souvenez-vous de la dernière enquête de mon père hors de Sacramento ?

- Je n’ai jamais envoyé ton père pour une enquête hors de la ville. Ah si ! au tout début, mais tu étais petite, tu devais avoir dix ans peut-être.

- Mais où est-ce qu’il est alors ?

- Comment ça ? En arrêt maladie pour ses crises d’arthroses comme à chaque fois que ça lui prend !

- Des crises d’arthroses …

Je me retirai du bureau dans une effervescence de pensées. Mon père n'avait jamais voyagé, mais, en plus il n'était pas malade. Il n'était pas à la maison non plus. Je ne voyais qu'un seul endroit pour trouver des réponses à mes questions : son bureau personnel. Je savais ma mère au palais de justice et j'en profitai donc pour entrer chez eux. Mon père possédait une pièce à lui, son jardin secret où même ma mère n'avait jamais eu le droit de mettre les pieds. La porte était ouverte et, lorsque mes yeux se posèrent sur toutes ces étagères emplies de livres, je compris que Dylan Mills ne nous avait pas tout dévoilé. Mon pouce glissa sur chaque dos de ces reliures plus ou moins anciennes. Chaque livre parlait de voyage dans le temps, de phénomènes étranges et paranormaux. Tout ceci ne ressemblait pas à mon père. Je m'assis dans son fauteuil, derrière son bureau, fouillant les papiers qui s'y trouvaient. Le premier tiroir était fermé et, je trouvai rapidement la petite clef dans son cendrier. Je découvris un carnet secret, une sorte de journal qu'il tenait. Je le feuilletai avec l'espoir d'en apprendre un peu plus. Un nom étrange revenait sans cesse au fil de ma lecture : le Dévoreur de temps. Mon père était-il devenu fou ? Je refermai le tiroir, prenant avec moi ce carnet pour pouvoir le lire à tête reposée.

~~ Fin du Flash-back ~~

Une semaine après.

~~ Flash-back  n°2 ~~

Sous la porte de son bureau, la lumière flirtait avec la pénombre du couloir. Il y avait donc quelqu'un à l'intérieur. Je tenais dans ma main son carnet. Je n'en avais pas saisi grand-chose, des délires de mon père sur les sauts dans le temps. Certains passages parlaient d'Isabella et il était temps de mettre les choses au clair avec lui. J'ouvris la porte et il fut surpris de me trouver devant lui. J'agitai le carnet que je tenais et ses prunelles s'assombrirent subitement.

- Comme ça, tu es en déplacement à Minneapolis, à Vegas, à New York … pour tes enquêtes. Tu pensais me mentir pendant combien de temps encore ? Où est Isabella ?!

- Eva ne te mêle pas de ça !

- Ah oui ?! Tu crois que tu vas m’empêcher de la retrouver ?? C’est quoi toutes ces idioties sur un Dévoreur de temps ?!! PARLE !! AIE  AU MOINS LE COURAGE DE ME REGARDER EN FACE !!

- ça suffit ! lançant-il en tapant du poing sur le bureau. Reste en dehors de cette histoire une fois pour toutes !

- Et dire que je te faisais confiance ! Tu as toujours été tout pour moi ... Aujourd'hui, je ne reconnais plus mon père. Je vais me débrouiller toute seule. Tu as noté l'adresse d'un bar pour tes rendez-vous nocturnes. Je ne sais pas qui est cet homme et s'il existe vraiment, mais je compte bien en découvrir davantage sur lui et sur la disparition de ma sœur !

~~ Fin du Flash-back  n°2 ~~

Je décidai de me rendre sur Folsom Boulevard, là où se trouvait le bar que mon père fréquentait souvent et dont j’avais découvert l’adresse dans son carnet. J’avais pris avec moi une photo de lui que je présentai au patron. Ce dernier me certifia que mon père venait parfois s’installer à une table du fond, toujours la même. De temps en temps, il n’était pas seul. Il discutait avec un autre homme.

- Vous pouvez m’en dire plus sur cet homme ? Son nom ? Une adresse ?

- Non. La seule chose que je peux vous dire, c’est qu’il se montre vers 23 heures et qu’il est toujours assis à cette table.

- Vous êtes certain que vous n’avez aucun moyen de le joindre ? Ecoutez-moi bien, peu importe vos petits secrets, si vous voyez cet homme, dites-lui qu’Eva Mills veut le rencontrer au sujet de sa sœur. Je viendrai tous les soirs et je l’attendrai à cette table.

Aujourd’hui, 22h58.
Comme toutes les nuits depuis une dizaine de jours, je m’assis à la table, me replongeant dans le carnet de mon père. Je tentais d’imaginer les scènes, les discours entre lui et cet inconnu jusqu’à ce qu’une silhouette se dresse devant moi, relevant mes prunelles vers un visage qui m’était totalement étranger…



      Possessions :
- son jonc en argent dont elle ne se sépare jamais, cadeau de sa soeur.
- son glock et ses balles
- sa besace contenant au moins : son Iphone, un couteau suisse, un paquet de kleenex, une petite bouteille d'eau.

      Permissions : Autorisez-vous la pnjisation de votre personnage par vos partenaires ? Merci de spécifier sur le pnjisomètre votre tolérance.      

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[*]aucune : "je suis absolument et définitivement  allergique à toute pnjisation" ( auquel cas lors d'une absence prolongée dans un RP multi-joueur, vos partenaires devront faire comme si vous aviez disparu de leur champ de vision mais sans le dire, libre à vous  ensuite lors de votre retour dans le rp, de trouver une explication plausible à votre "disparition")  


      Autorisez-vous les autres joueurs à influer sur le jeu de votre personnage via la zone RP Blue Hospel, c'est à dire à vous atteindre par le monde des rêves ? ( voir modalités de fonctionnement [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien])  OUI

      Disponibilités in RP (cadence de jeu): Deux à trois fois par mois (voir plus selon mon IRL)

      Espace personnel : Vous penserez à insérer ici le lien à votre espace personnel lorsque vous en aurez un (il ne sera visible que des membres connectés)      

      Joueurs majeurs: "Moi, joueur du compte personnage EVA MILLS, déclare avoir pris connaissance que ce forum comporte une sous section interdite et cachée aux - 18 ans. Je prendrai soin de protéger la sensibilité des plus jeunes en usant des espaces consacrés si mes récits contiennent des propos violents, choquants ou à caractères érotiques. Toute infraction délibérée sera sanctionnée par la suppression de mon compte. Je prends connaissance de ces conditions en m'inscrivant et les accepte. L'administration du forum ne saurait en être tenue pour responsable."

      Crédits avatar : Rachel Nichols (photo shoot, fanpop, image retravaillée par mes soins)

      Crédits signature : aucun pour le moment
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Eva Mills, entre ombre et lumière Empty Re: Eva Mills, entre ombre et lumière

Message  Le Dévoreur de temps Dim 14 Sep - 13:27

Sacramento... Ses plages, ses filles en bikini, ses palmiers, son soleil. Le Dévoreur de Temps n'était pas très familier de tout cela. En bon natif des Carpates, il affectionnait plus les brumes et le crachin des villes du nord. Peu sujet à l'influence des clichés, il savait cependant que derrière le soleil et le farniente indolent des villes de Californie, se cachaient aussi le vice, la corruption, le crime, les drames. Tout n'était pas rose sous le soleil de la côté dorée d'Amérique, loin de là. C'était bien pour cela qu'il se trouvait dans ce bar, son habituel point de rencontre avec ses contacts à Sacramento. Une affaire délicate que celle d'Eva Mills. Stanzas connaissait bien l'histoire de cette famille meurtrie par la disparition d'une de leurs filles. Une histoire sordide ou banale, sauf quand c'est à vous qu'elle arrive. Il n'avait pas fallu longtemps pour que le père invoque, en proie au désespoir, une intervention en laquelle lui-même, flic pragmatique, ne croyait certainement pas. Le hasard avait voulu qu'il le fasse en présence d'un contact du Dévoreur, et le processus s'était mis en mouvement. Malheureusement, il ne suffisait pas de devenir un Voyageur pour élucider en un claquement de doigt toutes les disparitions mystérieuses. Le professeur en avait fait la cruelle expérience. Il fallait se trouver au bon endroit, au bon moment et avec les bonnes armes. La première étape consistait à retrouver le moment fatidique, ce qui prenait déjà du temps suivant l'amplitude de la fourchette concernant le moment de la disparition. Il fallait assister à cette disparition, parfois plusieurs fois, pour en noter tous les détails. Se retenir d'intervenir à mauvais escient , c'est à dire mal préparé, mal équipé.  Puis il fallait revenir, un peu avant le moment fatidique et avec des renforts qui eux pouvaient agir, pour cette fois tenter le tout pour le tout. Bien évidemment, un voyageur ne pouvait interférer dans le passé de son propre temps. Il était d'ailleurs invisible à ses contemporains car cohabitant avec son "lui" du passé. Les deux ne pouvaient être visibles en même temps aux yeux du monde. Le voyageur dans son temps était visible par les seuls voyageurs, qu'ils soient ses compagnons d'aventure ou ses ennemis. Il devait donc faire intervenir des "amis voyageurs" pour infléchir le cours du destin et se contenter de demeurer un simple spectateur passif du sauvetage. Bien sûr, il avait une part active dans la préparation de l'opération en amont. Pour Dylan Mills, les choses s'étaient avérées compliquées et usantes, et l'homme avait eu du mal à gérer son statut de voyageur et sa vie de famille. La localisation du drame qui avait frappé cette famille restait encore incertaine et cela avait miné l'homme.

Stanzas subodorait un crime perpétré par un voyageur. Lorsque les affaires de disparition demeuraient aussi opaques, c'était souvent le cas, comme pour cet enfant, le petit Detmers. Le kidnapping était le fait d'une voyageuse, les présomptions étaient presque devenues certitudes mais de là à pouvoir localiser l'époque et le lieu où elle avait emmené l'enfant, c'était une autre paire de manches . Même Zorvan semblait sincèrement impuissant à voir à travers les brumes du temps. Le flic pourtant rompu aux affaires criminelles avaient lentement sombré dans une sorte de rage désespérée d'expédition de repérage vaines en arrestations de potentiels suspects. L'espoir s'étiolait au fil des mois. L'homme avait du mal à accepter du soutien et de l'écoute de la part des autres voyageurs. Chaque vécu était différent et peut-être aurait-il pu trouver du soutien auprès d'Anita Detmers mais cette dernière était encore dans l'Antichambre, aux prises avec les soubresauts de ses propres rêves de médecine humanitaire et vivait celui de travailler dans le même lieu que son amie Maya. Dylan Mills avait touché le Dévoreur qui trouvait en cet homme le reflet de ses propres déchirements. Ils avaient tous deux perdu une fille. L'âge était différent mais la perte d'un enfant demeure la peine capitale pour tout parent aimant.

Le cas de la sœur était délicat et si Stanzas s'était résolu après hésitation à se déplacer lui-même , il envisageait sérieusement de la confier à quelqu'un qui avait vécu sensiblement la même expérience au sujet de son père. Disparitions inexpliquées, changement de comportement, désintérêt pour sa vie et les siens. S'il avait renoncé à envoyer Thorvald  en ambassadeur sur les côtes californiennes, c'était plus pour éviter une cohue sur les plages , provoquée par le maladroit varègue en maillot de bain ou encore en équipement de surfer. Le roi de Drogmund avait parfois du mal à anticiper les réactions hystériques que son physique athlétique et viril pouvait provoquer auprès de la gente féminine contemporaine. Il était actuellement en phase d'exploration des collections de vêtements sport wear ce qui n'arrangeait rien. Hors de question de l'envoyer dans sa tenue d'origine sans qu'il provoque une émeute générée par les fans de Marvels. Le hasard facétieux, ou pas, avait voulu qu'il ressemblât de façon assez troublante à un acteur incarnant un super héros. Alceste et le Roi des Loups Blancs avaient convenu que son collant et sa cape étaient un peu ridicules même pour un Dieu mais Thorvald était bon public et s'était esclaffé lorsque un monstre vert avait administré un direct du droit à son sosie dans un des films. Quoiqu'il en soit, Herr Gorthünson comme l'appelait Gertie, avait encore du mal avec les vestes et pantalons de costumes, les chemises Ralph Laurens  qu'il déchiraient au moindre mouvement un peu brusque. Trop habitué aux peaux d'ours et de rennes nettement plus résistantes et ayant tendance qui plus est à s'habiller deux tailles en dessous, il avait même fini par exploser le pantalon de Justin Bieber et le maillot de Brice de Nice. Pourtant , le costume lui allait merveilleusement bien, comme l'avait souligné Elymara en rougissant des circuits, mais il lui restait à apprendre à se mouvoir avec le raffinement des mannequins de Calvin Klein et ce n'était pas gagné. Toutefois, il ne fallait pas désespérer. Un homme ayant été mannequin avait bien réussi par la suite à incarner un viking tout à fait crédible dans une fiction. L'inverse devait être possible. Thorvald était plein de bonne volonté et visionnait avec application les dvd de Travis Fimmel on the top et ceux de Vikings.

Toutefois, le valeureux chef de guerre, s'il était appréciable dans les opérations de sauvetage, n'était encore guère au point pour les prises de contact avec de potentiels voyageurs. Il était déjà complexe, pour le Dévoreur lui-même d'amener le plus en douceur possible le sujet du voyage, et on pouvait imaginer la difficulté qu'un tel exercice pouvait représenter pour un chef viking du premier millénaire. Mais une fois mademoiselle Mills affranchie des réalités des voyages, il serait certainement un atout pour l'aider à comprendre ce que son père avait enduré. Pour l'heure, c'était donc le Dévoreur en personne qui se tenait devant la jeune policière, vêtu de son inénarrable cache poussière, ses cheveux couleur de neige en bataille, ayant un peu repoussé . Ses iris au gris changeant fixaient avec bienveillance le visage de cette jolie femme dont l'expression trahissait une colère et une angoisse difficilement contenues.

- Bonsoir Mademoiselle Mills. Le patron du bar m'a informé que vous souhaitiez me rencontrer. Je suis désolé de n'avoir pu venir avant ce soir, mais j'étais retenu par des affaires dont la gestion était vitale pour nous tous. Croyez bien que je suis profondément touché par le drame qui a frappé votre famille. Je suppose que vous avez déjà quelque idée de ces affaires et des raisons qui vous ont poussée à prendre contact avec moi. J'ai quantité d'urgences en cours, ma question sera donc simple : qu'attendez-vous de moi ?
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Message  Invité Lun 22 Sep - 19:57

Aujourd’hui, 22h58.

Comme toutes les nuits depuis une dizaine de jours, je m’assis à cette même table, là où mon père venait si souvent d’après les informations que j’ai pu récolter au cours de ces derniers mois. Le barman m’avait bien précisé que peut-être je ne verrai jamais ce type avec qui mon père discutait si souvent car je n’avais aucun moyen de le joindre, juste attendre. La patience et moi ça faisait deux mais j’étais bien obligée d’ne passer par là si je voulais obtenir quelques réponses à toutes ces questions qui se bousculaient dans ma tête.

Comme tous les soirs, j’amenais avec moi le carnet de Dylan Mills cherchant à comprendre les délires de cet homme qui était mon père. Rien ne semblait irréel au fil de ces pages. Un nom revenait sans cesse : « Le Dévoreur de Temps ». Sans blague ! On dirait un mauvais roman d’horreur que l’on trouve sur la dernière étagère d’une vieille bibliothèque. Mon père avait-il été manipulé par une secte quelconque au point de sacrifier sa fille ainée ? Dans quoi je m’embarquai ? Je n’avais aucune piste concrète que les mots couchés sur ses feuilles tout en sachant que j’avais un énorme doute sur la lucidité de mon père lorsqu’il avait écrit tout ceci. Sauf que c’était la seule donnée que je possédais pour retrouver ma sœur … si elle était encore vivante. Je ne pouvais baisser les bras et continuer de croire qu’elle était là quelque part, incapable de prendre contact avec sa famille, avec moi.

Comme tous les soirs, je commandais, ou du moins, je commençais avec des sodas, puis avec des cafés bien serrés et je finissais par me laisser aller à boire quelque chose d’un peu plus fort avant de rentrer chez moi, encore et encore bredouille devant l’inconnu. Mais pas cette nuit. Une voix étrangère me fit lever les yeux du carnet que je ne cessais de lire et relire. Cet homme aux cheveux argentés, vêtu d’un long manteau, style gabardine se tenait devant moi. Je savais en cet instant que c’était lui que j’attendais depuis tout ce temps. Je jetai un bref regard au barman qui me fit un signe de la tête affirmant ma question muette sur l’identité de cet homme. Je refermai doucement le vieux livre le laissant prendre place face à moi. Je l’observais sans aucune gêne, détaillais ses mots les uns après les autres dont certains n’avaient aucun sens bien précis pour moi. La rage s’insinua en moi, lentement comme un poison donnant une lueur étrange à mes prunelles azurées. Ainsi Monsieur n’avait peu de temps à m’accorder. Voyons, soyons sincères un moment : je n’en avais rien à faire de ses dispositions ou pas. Je m’adossai au dossier de ma chaise, croisant les bras contre ma poitrine. J’avais une envie féroce de lui balancer mon verre de soda encore plein à la figure. Ça m’aurait au moins soulagé pour quelques minutes. Je me mordis la lèvre pour endiguer mon caractère de feu qui pointait le bout de son nez mais je n’avais guère de maitrise devant une telle situation. Par contre, je ne provoquerai pas de conflits en élevant la voix, je savais me faire discrète. Je ne désirai pas voir tous les regards des clients se tourner vers notre table.

- Oh voyez-vous ça … peu de temps à me consacrer ! Je devrai peut-être vous dérouler le tapis rouge aussi pour m’avoir enfin accordée quelques minutes de votre temps précieux ? Les gens doivent-ils toujours être à votre disposition ?

Je lui lançai presque violemment le carnet de Dylan Mills qui glissa devant lui. Il pouvait le lire comme le laisser sur la table.

- Mais vous avez raison sur un point, j’ai moi aussi horreur de perdre mon temps et vous m’avez déjà fait assez poireauté pour sauver le monde d’une urgence vitale. Je veux tout savoir sur mon père. J’ai relu ce carnet je ne sais combien de fois, je ne compte plus. C’est vous le fameux Dévoreur ? C’est aussi à vous que je dois la disparition de ma sœur ainée et la folie de mon père ?

Je levai ma main pour l’empêcher de commencer ses explications, je n’avais pas terminé. Je voulais qu’il comprenne que j’avais besoin de toutes ses réponses sans aucune exception pour pouvoir reconstituer toute cette partie de ma vie qui m’avait échappée.

- Pas de sermons, j’ai passé l’âge merci bien. Donc soyez direct, évitez les sous-entendus, les phrases débiles qui n’ont aucun sens Je ne suis pas en sucre non plus, je peux encaisser. Ce que j’attends de vous c’est que vous répondiez à mes questions. Ça devrait être assez simple pour vous, non ? Ma sœur est-elle vivante et si c’est le cas où est-elle ? Mon père est-il fou ou bien tout ce qu’il a écrit sur ce journal concernant des voyages dans le temps, c’est la pure vérité ?
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Message  Le Dévoreur de temps Lun 13 Oct - 21:03

Le Dévoreur de Temps, qui en manquait toujours cruellement, fronça les sourcils et se gratta le menton qu'il n'avait pas eu le loisir de raser depuis trois jours. Effectivement, la prise de contact s'annonçait houleuse et il soupira en tirant la chaise en face de la jeune femme, pour s'y assoir enfin après une journée harassante. Puis il appela le barman et lui murmura quelques mots à l'oreille. L'homme haussa les épaules et hocha la tête.

- Oui, il m'en reste. Deux plats du jour donc ?


Il regarda en direction de l'autre cliente dont l'éclat des prunelles n'augurait rien de bon.  Mais Stanzas intervint.

- Deux, oui, et apportez-nous une bouteille de votre cuvée spéciale d'Entre deux mers, cela ira très bien avec des moules marinières. Nous risquons de rester assez longtemps.

Sans se départir de son calme légendaire, le Professeur Stanzas se passa les mains sur le visage comme pour se réveiller d'une nuit qui aurait été trop courte. En fait, la nuit avait été blanche. Il sortit de sa poche un paquet de Winston un peu écrasé et en tapota une sur le bord de la table avant de l'allumer. Autant il pouvait être contemporain voire avant-gardiste dans certain domaines, autant sa façon de se mouvoir et de se comporter était empreinte de cette période entourant la seconde guerre mondiale, l'avant et l'après. Son éducation en faisait un homme courtois et galant, plus que brillant dans son domaine, son vécu, un baroudeur fatigué doublé d'un aventurier casse-cou et totalement imprévisible. Ce qui faisait souvent dire à Gertie que le Professeur était un croisement de Bogart dans Casablanca et de Keanu Reeves dans Matrix. Il avait conservé ce défaut obsolète de fumer trop et n'importe où. Mais le patron du bar jeta un coup d’œil circulaire à la salle quasi déserte. En rappelant la loi, il risquait juste de perdre le dernier client de la soirée et pas des moindres. Alors il baissa juste la tenture de la vitrine qui donnait sur la table de ce couple insolite, afin que les flics en patrouille ne viennent pas lui coller une contravention. L'homme aux cheveux de neige fixa la jeune femme qui lui faisait face de son regard d'acier, plissa les yeux, tira une bouffée et laissa le silence s'installer.

Le silence était souvent l'allié d'une mise en phase. Il était nécessaire pour apaiser les esprits. Il avait noté toutes les crispations qui indiquent que le voyant est au rouge: "femme au bord de la crise de nerfs". Puis la phrase tomba, concise et claire, ne souffrant aucune contradiction.

- Non Mademoiselle Mills, vous vous trompez, c'est moi qui suis à la disposition des "gens". Quant au tapis rouge, je préfère la discrétion. Si je vous ai fait poireauter, comme vous dites, c'est pour m'assurer que notre rencontre et ce qui va suivre serait sans risque pour vous. Ce n'est pas à vous que j'apprendrais combien il est vital de sécuriser le terrain avant d'entreprendre un action d'envergure.

Il réfléchit un instant à ce qu'elle avait dit désirer et laissa le barman poser les assiettes, le chauffe plat et le chaudron rempli de moules devant eux, déboucher la bouteille, remplir leurs verres, puis s'éloigner après leur avoir souhaité bon appétit. Il leva son verre pour porter un toast.

- A votre famille!  Toutes les filles rêves de tout savoir sur leur père, vous savez... Alors que le plus important, ce qui devrait les intéresser avant tout, c'est si leur père les aiment ou pas. Le vôtre vous aime, vous et votre sœur, plus que tout. Il a tout délaissé pour la retrouver: son métier, son couple... Et il aurait fait la même chose pour vous si vous étiez à la place de votre sœur. C'est un père aimant et dévoué, secret et fier, certes mais comme le sont bien des pères...

Il se tut pour boire une gorgée de ce blanc sec français si simple et bourru qu'il appréciait dans les guinguettes de Calais, il y avait déjà un demi siècle. Calais ... Il ferma les yeux et quelques images furtives de son dernier passage, en ce printemps 64, remontèrent à la surface. Le bureau d'embarquement, les registres poussiéreux, vieux de plus de 20 ans, consultés après avoir soudoyé l'employé. Non, aucune Loudna et Gala Stanzas n'avaient embarqué pour l'Angleterre en 1941 et les années suivantes. En même, temps et comme le soulignait le brave homme, elles avaient peut-être pris un nom d'emprunt, parce que ce nom de l'est à l'époque ... Et puis avec les torpillages et les bombardements, les ferrys faisaient souvent les deux voyages quotidiens à vide. Seuls des hommes se risquaient à la traversée, rarement des couples et encore moins des mères et leurs enfants. Encore un espoir qui s'éteignait. Combien devraient vaciller pour s'éteindre finalement comme la flamme vulnérable d'une chandelle ? Et quand toutes les flammes seraient éteintes ? Il savait qu'alors, l'obscurité envahirait tout... Et qu'il sombrerait dans la folie totale. Folie ... elle avait parlé de folie justement ...

- Vladimir Stanzas, mademoiselle Mills!
s'exclama-t-il en lui tendant la main par dessus la table pour se raviser in extremisVeuillez excuser mes manières mais je crois qu'il vaut mieux attendre un peu pour la poignée de main. Vous comprendrez bientôt, n'y voyez rien de personnel . Bon, j'ai eu une journée extrêmement longue et elle est loin d'être finie. Si vous avez la possibilité de consulter les fichiers de la police de Berkeley, vous trouverez un dossier non résolu au nom de mon arrière petit fils , Radu Stanzas. Il a disparu il y a un peu plus de trois ans. Sauf qu'en réalité, il n'a pas disparu... il voyage ...

Le professeur se redressa pour éteindre sa cigarette dans le cendrier puis souleva le couvercle de la marmite. Le fumet persillé des moules au vin blanc lui chatouilla les narines et il sourit pour la première fois de la soirée en la contemplant à travers les volutes de vapeur.

- Sentez-moi ça ! Ahh l'Europe, on dira ce qu'on veut, sur le plan gastronomique, le meilleur est là-bas ! Je suis certain que vos racines ibériques ne peuvent me contredire...
Il lui tendit la louche pour qu'elle puisse se servir la première et selon son appétit. J'ai longuement parlé avec votre père et je puis vous assurer, qu'il n'est pas fou d'autre chose que d'inquiétude pour votre sœur.
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Message  Invité Lun 20 Oct - 18:38

La fatigue et la colère n’ont jamais fait bon ménage et là je savais très bien que j’étais à deux doigts de perdre le contrôle. Pourtant, je n’avais aucune intention de provoquer une scène dans ce bar même s’il était tard et même si nous semblions être les derniers clients. Cet inconnu s’est approché de ma table et s’il avait pu de temps à m’accorder, moi aussi, je commençais à souffrir d’épuisement physique (à force de comptabiliser les nuits blanches à me retourner sans cesse dans mon lit) et psychologique (j’avais l’impression que mon cerveau tournait à cent à l’heure, réfléchissant à mille choses à la fois au sujet de ma sœur et de mon père sans trouver un peu d’apaisement). Je désirai faire court avec cet homme et obtenir des réponses claires et nécessaires à ma recherche d’informations.  Mais apparemment ce n’était pas son intention. Pfffff

Il tira la chaise face à moi et pris place tandis que le barman  qu’il venait d’appeler, dictait à haute voix ce qui avait tout l’air d’une commande. Diner ??!! Avec Lui ??!! Il m’avait rêvée !! Malgré cela, je m’impressionnai toute seule de ma non réplique à cette scène. Si je devais partager un repas avec cet inconnu pour avoir des renseignements sur les agissements de mon père et la disparition de ma sœur, ce n’était, finalement, pas cher payé. Le barman me jeta un œil presque perplexe comme s’il attendait que je rajoute quelque chose, mais ce ne fut pas le cas, hochant la tête négativement. Il s’en alla en cuisine nous laissant seuls tous les deux. Je reportai mon attention sur cet homme. Ma colère qui n’avait cessé de couver voir de rugir, se taisait lentement devant la lassitude et l’abattement que je pouvais deviner dans ses gestes. Mais qui était-il vraiment ? Quel lien avait-il avec mon père ? Lorsqu’il sortit son paquet de cigarettes, je fis glisser le cendrier jusqu’à lui, me décalant légèrement avec ma chaise pour éviter la fumée. J’étais une non fumeuse et j’avais dû mal avec ceux qui fumaient dans la même pièce que moi. Triturant mon verre de soda, je bus la dernière gorgée d’une seule traite écoutant ses propos sans en perdre une miette.

Il commença par une petite morale me rappelant que mon métier m’avait appris à sécuriser les lieux. Je ne répondis pas à sa petite pique, me contentant de croiser les bras de nouveau contre ma poitrine. Le barman revint au même instant installer le chauffe plat au milieu de la table entre nous deux, le chaudron empli de moules à la marinière et la bouteille de vin qu’il déboucha devant nous, remplissant nos verres. Il nous souhaita bon appétit et s’en alla continuer ses occupations. L’odeur savoureuse de la sauce au vin blanc, de beurre et d’échalotes me chatouillait déjà le nez. Depuis plusieurs jours, je n’avais pas pris le temps d’avaler un vrai repas et là, mon estomac commençait à se réveiller et crier famine.

Il porta un toast et je l’imitai en prenant mon verre sans lâcher un seul mot, toujours silencieuse et observatrice. J’avais un mal fou à me concentrer mais c’était la seule solution pour comprendre ses non-dits. Tout ce qu’il me disait-là n’était pas vain ou juste pour faire la conversation … et un détail attira mon attention quand il parla du comportement de tous les pères … Ho non … J’écarquillai grand mes yeux, je n’osais pour le moment pas le couper dans son élan et j’espérai fortement me tromper sur ce qui me trottait dans la tête. Je goûtai enfin au vin blanc qui n’allait pas remplir mon estomac, mais qui me donnait une sorte de coup de fouet pour rester attentive à son monologue. Perdue dans mes réflexions, un petit instant, je sursautai à l’écoute de son identité lorsqu’il me tendit sa main. Je la pris dans la mienne.

- Monsieur Stanzas. Son prénom comme son nom ne m’étaient pas familier. Je n’avais jamais entendu mon père prononcé son identité devant moi. Vous … vous … êtes tout excusé Et c’était moi qui disait cela alors que quelques minutes auparavant, je n’avais eu que le désir de lui sauter à la gorge. Mouais, la fatigue endormait sérieusement mon comportement. Mais par contre, j’étais assez lucide pour me heurter à son « arrière-petit-fils ». Quel âge avait-il bon sang ???

Je clignai des cils lorsque la vapeur s’échappa de la marmite. Je me penchai un peu plus pour admirer les deux portions de moules marinières.

- Chaque pays a ses spécialités.  Vous savez que l’origine de ce plat que les Français adorent est avant tout le fait d’un Irlandais ? On le mange aussi avec des pommes-frites.  En Espagne, on savoure la « Paella » ou les « chuletillas al sarmiento » dis-je dans un espagnol complétement rouillé. Cela faisait des années que je n’avais plus utilisé la langue maternelle de ma mère.

Je pris la louche, remplissant mon assiette puis je la lui tendis pour qu’il se serve à son tour. Maintenant, que j’avais plus au moins fait le tri de toutes mes questions dans ma tête, je devais en apprendre davantage.

- Vous avez un enfant aussi, n’est-ce pas ? Disparu dans les mêmes conditions que ma sœur ? Qu’est-ce que vous savez sur ces enlèvements ? Qui sont-ils ? Que veulent-ils ? Mon père a délaissé famille et emploi pour se consacrer à l’enlèvement de ma sœur. Vous l’avez aidé ? A moins que vous vous aidez mutuellement ? Quand je vous regarde, j’ai l’impression de voir mon père : usé et fatigué par tout cela. Mon père n’a jamais obtenu une seule réponse sur la disparition de ma sœur … C’est donc le lot maudit des familles qui subissent cela ? Ne plus avoir aucune nouvelle, ne jamais pouvoir les revoir ?

Je ne baisserai pas les bras pour retrouver ma sœur. Tant que j’aurai la force d’avancer, je ferai tout même déplacer des montages. Je goutai enfin aux moules délicieuses et à leur sauce. Ce genre de plat se mange avec les doigts que ça plaise ou pas.

- Vous avez quel âge pour avoir un arrière-petit-fils ? Pourquoi mon père vous surnomme-t-il le Dévoreur de temps dans son carnet ? Ça veut dire quoi ? Qui êtes-vous ?

Je sauçai mon assiette avec un morceau de pain, détaillant par moment les réactions de mon interlocuteur.

- Mon père est épuisé. Je veux prendre sa place. Laissez-le tranquille, je crois qu’il a assez sacrifié son temps et son énergie, il a droit au repos auprès de sa femme. Je ne suis pas mariée, je n’ai pas d’enfants, pas d’homme qui m’attende à la maison. Que faut-il que je fasse ?
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Message  Le Dévoreur de temps Mar 11 Nov - 17:58

Tandis qu'ils dégustaient le plat après s'être servis, Stanzas écoutait la jeune femme qui, après avoir évoqué ses souvenirs culinaires, égrenait ses questions, les unes au sujet de ce qui la préoccupait, les autres plus personnelles. A travers la vapeur qui sortait de la marmite au centre de la table, il ne cessait de la fixer dans les yeux et ce qu'il lisait dans ce regard le toucha. Hormis l'étonnement légitime que les propos du Dévoreur provoquaient en elle, il y avait une peine, profonde, de celles qui s'installent durablement. Eva Mills était trop jeune pour être déjà si désabusée. Il avait senti la même lassitude chez le père. Cette famille se délitait à cause de la perte de l'un de ses membres. Eva n'avait probablement pas perdu que sa sœur à cause des événements, mais aussi ses parents dans un sens. Ce qui était encourageant, c'est que rien n'était encore avéré comme définitif. On n'avait pas retrouvé de corps correspondant à la sœur et les parents pouvaient se soigner et se réconcilier, se rapprocher à nouveau pour former une famille unie. Ceci d'autant plus si la famille était à nouveau complète. Il fallait retrouver la sœur d'Eva ! Comme tous les disparus des voyageurs... il y en avait eu tellement et tant attendaient encore de retrouver leurs proches... Anita Detmers, Ludwik  Cseszneky, Démétrios de Zéa... D'autres s'y étaient perdus comme Christiana ou Aurore... Et certains avaient dû se résigner, comme Thorvald. Parfois on comprenait trop tard, on arrivait trop tard surtout si le disparu avait été piégé par l'Antichambre.

La question au sujet de l'enfant, oh, elle n'était pas la première à la poser, le prenait toujours au dépourvu, malgré le temps passé.

- J'avais une fille, effectivement...  Mais je doute que votre sœur aie été envoyée dans un camp de la mort par les Nazis. En fait, le Radu Stanzas que vous trouverez dans le fichier des disparus, ce n'est pas mon arrière petit fils, c'est moi, Vladimir. J'avais pris cette identité pour pouvoir m'installer sur le campus de Berkeley afin d'y parfaire mes recherches avec les moyens scientifiques modernes. Quel âge me donnez-vous ? Les cheveux blancs ne doivent rien aux années, mais à mon arrivée dans votre époque, avec un module fabriqué en 1944 donc un peu capricieux. Je n'avais pas encore en main les découvertes faites après... Dans le domaine quantique. Les radiations ont provoqué ce phénomène sur mes cheveux... C'est aussi depuis ce jour que je peux transporter des personnes par simple contact dans l'époque à laquelle je songe. Vous savez désormais ce qui m'a valu mon surnom ...

Le barman se présenta à nouveau à leur table pour constater qu'ils n'avaient rien laissé du plat. Satisfait, il débarrassa et demanda s'ils désiraient autre chose avec le dessert du jour. Stanzas commanda un café, laissant le choix à Eva.  Une fois à nouveau en tête à tête, il continua de répondre à certaines questions de la jeune femme.

- Je sais ce qui vous traverse l'esprit actuellement. Je sais que si vous n'étiez pas déjà assise, vous auriez probablement ressenti le besoin de le faire. Vous vous dites que c'est de la folie et pourtant vous savez que c'est la réalité. Tout ce que je vous raconte vous parait insensé, mais vous devez admettre que cela cadre avec vos propres constats. Vous devez aussi vous demander pourquoi je vous confie tout cela sans vous connaître. D'une part je connais bien votre père et d'autre part je vous connais à travers l'enquête que j'ai mené à votre sujet. Vous êtes quelqu'un de droit. Par ailleurs, je ne prends guère de risque nouveau. Si vous alliez raconter mon histoire au tout venant, on vous traiterait de folle, et les seules personnes dangereuses pour moi qui sont susceptibles de vous croire sont, je pense, déjà au courant de ma nature. Car vous vous doutez bien qu'un tel don attire autant les amitiés que les inimitiés.

Les cafés arrivèrent sur un plateau, accompagnés d'un fondant au chocolat. Stanzas songea que cela faisait du bien de faire un vrai repas de temps à autre et que lui comme son interlocutrice en avaient sans doute bien besoin. Quand on a tout perdu, la première réaction est de vouloir s'oublier, de se désintéresser de la vie et de soi-même. Comme si on voulait s'effacer parce que plus rien n'a de sens. Mais petit à petit l'instinct de survie reprend ses droits et on recommence à vivre comme un automate focalisé sur un seul but. On reste alors peu à l'écoute de soi-même, comme si on n'acceptait de vivre encore que pour accomplir notre dessein mais pas pour le plaisir que le fait de vivre nous procure. Parce qu'on croit alors que tout plaisir a justement disparu de notre vie. Il faut un certain temps pour prendre conscience que c'est faux, il faut certaines rencontres aussi. Cela faisait très longtemps que Stanzas n'avait pas diné à l'extérieur de chez lui en compagnie d'une jolie femme. Certes l'objet du rendez-vous était dramatique, le ton grave, douloureux pour les deux protagonistes, mais au moins ils avaient partagé un bon repas et lui, pouvait contempler un être agréable à regarder et beau intérieurement, ce qui il fallait le reconnaître, était loin d'être le cas de tous les voyageurs potentiels. Finalement, malgré une vie dévastée, de tels rituels, lorsqu'on arrivait à les observer à nouveau, étaient des garde fou contre le néant. Appréciant de savourer un excellent café en compagnie d'Eva, il continua en portant la tasse à ses lèvres.

- Nous avons fait tout ce que nous pouvions pour aider Dylan à retrouver Isabella. Un de mes amis surtout. J'avais pensé vous l'envoyer mais il est actuellement empêtré dans une guerre à la frontière de son Royaume. Bien sûr chaque Voyageur peut en aider d'autres s'il le souhaite, et bien sur j'ai aussi mes propres quêtes à mener et je demande de l'aide pour y parvenir. Nous sommes une sorte de communauté informelle mais tous les Voyageurs ne sont pas mes amis. Certains se sont retournés contre moi.

Il leva la main pour appeler le serveur et lui demander l'addition.

- Je vous dois la franchise. Je suis loin de faire l'unanimité parmi les Voyageurs que j'ai engendré. Ce don que je transmets a un revers parfois fâcheux que certains ne supportent pas. L'idée qu'ils se faisaient de moi passe alors du statut d'ami à celui de monstre...Je sais que certains me vouent à présent une haine mortelle. Certains pensent, à tort, que je suis responsable de la disparition de leurs proches. Il y a eu quelques accidents, je leur accorde, mais je n'ai provoqué aucun décès, c'est certain. J'ai même essayé d'en éviter. En revanche, il est arrivé qu'on me touche accidentellement, et dans ce cas ... Le voyage est assuré et parfois non désiré. Mais je n'ai jamais croisé Isabella, je vous le jure. J'ai initié Dylan et je l'assume. Vous pouvez m'en vouloir, c'est votre droit. Mais quand un père supplie un autre père de l'aider ... Si c'était à refaire mon choix serait inchangé. Quand on a cette faculté en soi, on a la lourde responsabilité qui va avec, de faire des choix quant à son usage. Je reste quelqu'un d'humain, donc faillible et sujet aux erreurs... Certaines se sont retournées contre moi ou se sont révélées nuisibles aux gens que je voulais aider. Votre père s'est éloigné de vous à cause de ses voyages, mais qui peut dire s'il ne l'aurait pas fait aussi de toute façon, miné par son impuissance.

Ayant réglé le repas, Vladimir se leva invitant  la jeune femme à le suivre d'un geste de la main.

- Je partage votre inquiétude au sujet de votre père. Durant de nombreuses années, il a servi loyalement les intérêts de ses concitoyens et les a protégés, souvent au péril de sa vie. Ce combat l'a aussi usé et la disparition de votre sœur l'a mis à genoux. Si la police ne peut l'aider en retour, nous, les Voyageurs, devons le faire. Si vous vous joignez à nous, il est certain que cela représentera un atout dans les recherches pour retrouver Isabella. Mais je dois vous prévenir, on n'est pas Voyageur en intérim, on l'est à vie. Même si vous choisissez de reprendre une vie normale après avoir retrouvé votre sœur, vous resterez une voyageuse à jamais. Ce qui implique certains inconvénients, comme le risque de vous réveiller dans une époque différente si vous contrôlez mal votre don. Cela peut aussi vous exposer si vous travaillez avec nous car mes ennemis deviendront les vôtres.

Tout en arpentant le trottoir en direction de l'océan, il alluma une cigarette et poursuivit en soufflant une bouffée de fumée dans le vent chargé d'iode.

- Excusez-moi pour la cigarette tout à l'heure... je viens d'une époque où on fumait partout... J'oublie parfois que les mœurs et lois ont évolué.  Au sujet de mes ennemis ... De nouveaux se sont fait connaître récemment... Et si vous me suivez, je n'aurais pas d'autre choix que de vous mêler au combat qui m'oppose à eux. Je vous promets de tout mettre en œuvre pour vous aider à retrouver votre sœur mais cela prendra du temps. Si vous êtes réellement prête à me suivre, c'est à Targoviste, dans mon repaire, que je vous transporterais d'abord. Vous ferez connaissance de mes plus fidèles compagnons. Je les ai tous conviés à une sorte de réunion d'état-major. Il y aura aussi de nouvelles recrues comme vous... Je peux vous accorder le temps de préparer votre absence. Il est peut-être souhaitable d'épargner votre maman et de jouer cartes sur table avec votre père... Mais il faut leur dire que vous devez vous absenter... Ils ont déjà une fille disparue ...

Ils étaient arrivés sur le front de mer et le grondement des vagues emplissait l'air de vibrations et d'humidité.

- Certaines choses paraissent immuables comme cette étendue d'eau magnifique, indomptable... mais rien ne l'est, ces éléments obéissent juste à une autre échelle de temps. J'ai voyagé dans une époque où il y avait un désert à la place de cette masse d'eau. On peut retrouver Isabella, on peut retrouver nos disparus, il faut juste savoir où chercher... A vous de choisir si vous voulez essayer ... Et le moment où vous me serrerez la main.
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Eva Mills, entre ombre et lumière Empty Re: Eva Mills, entre ombre et lumière

Message  Invité Lun 17 Nov - 21:29

Ma question au sujet de son enfant était délicate, je ne me leurrais pas sur les éventuelles réactions que pourrait avoir cet homme en face d'une inconnue qui avait presque l'indécence de lui demander de lui parler de la disparition d'un être cher. J'aurai dû me taire, mais ce n'était pas dans ma personnalité de le faire. Ma question n'avait rien non plus de malsain. Je désirai avoir la vision d'un autre père autre que le mien. Alors, tandis que je terminais mon plat de moules, je l'écoutais sans l'interrompre. Sa fille avait été envoyée dans un camp de nazis. En imaginant cette scène et l’angoisse d’un père implorant peut-être, suppliant qu’on ne lui redire pas la chair et son sang, un long frisson me parcourut l’échine. Dans la continuité de son explication, il m’avoua être le fameux Radu Stanzas et qu’il n’y avait pas d’arrière-petit-fils. Je haussai les épaules tournant ma tête de gauche à droite sans savoir quoi répondre devant sa question à propos de son âge. Cet homme n’avait pas d’âge pour moi comme si le temps avait figé l’expression de son visage et son combat. Il venait du passé. Son époque se situait vers la fin de la seconde guerre mondiale et il avait réussi à voyager dans le temps. Parfois, je me disais que je devais rêver ou tout simplement que cette conversation était de la pure folie. Sauf que mon père m'avait tout dévoilé et que ma sœur avait réellement disparu. Je n'étais pas cartésienne, je n'avais pas besoin de preuves précises ou méthodiques, mais là, depuis tous ces derniers mois, je commençais à avoir du mal à emmagasiner toutes ces informations encore plus ce soir devant le Dévoreur. Mais je devais tenir bon pour ma famille. Un simple contact de lui et Pouf ! Plus personne. Je me laissais aller contre le dossier de ma chaise, soufflant de façon bruyante comme si je désirai faire sortir toute cette tension et cette nervosité en moi.

Le barman revint à notre table, débarrassant nos assiettes. Je pris une Dame Blanche en guise de dessert tandis que mon interlocuteur choisissait un fondant au chocolat. Deux cafés accompagnés nos petites gourmandises. Je haussai un sourcil devant sa remarque. Avait-il le don de lire dans l’esprit des autres parce qu’il venait de résumer très exactement ce à quoi je pensais. On nous apporta nos mets sucrés et nos cafés et je pus enfin lui répondre.

- Oui… Je dois vous avouer que c’est dérangeant. Je ne suis certainement pas la première personne qui réagit ainsi face à vous. Même si mon père m’a avoué des détails qui me paraissaient tellement hallucinants mais je savais au fond de moi qu’il disait aussi la vérité. Evitez s’il vous plait vos menaces ou je ne sais quoi d’autres. Vous savez si je dois me retourner contre vous, d’accord, on me prendra pour folle mais cela éveillera la curiosité de l’opinion publique, des médias et de bien d’autres encore. Vous y serez perdant tôt ou tard Monsieur Stanzas. Un homme, tel que vous, sait que nous sommes à l’abri de rien et que rien n’est acquis.

Je goutais au chocolat fondant et chaud qui se mélangeait à la délicieuse chantilly de ma glace.

- Des ennemis j’en ai déjà en tant que fille de l’inspecteur Mills. Un peu plus … ou un peu moins … Mais je comprends tout à fait qu’en vous suivant, je serai confrontée à des dangers nouveaux et des adversaires sans scrupules. Je suis prête à prendre ce risque, d’une part pour laisser à mon père le temps de souffler et de retrouver sa femme, d’autre part pour tenter à mon tour de chercher ma sœur. J’ai peut-être avec moi la chance d’avoir été formée pour être sur le terrain. Comme vous pouvez le remarquer je ne porte ni de tailleur jupe ou de talons hauts. Je sais manier les armes à feu, j’ai appris le combat au corps à corps et je ne vais pas me mettre à pleurer si je me casse un ongle. Si je dois vous aider, je le ferai.

Je n’avais pas imaginé un tel rendez-vous avec cet homme. J’étais pleine de colère à son arrivée, impolie et agressive et là, avec le recul, je comprenais mieux ce que mon père avait vécu, pourquoi il avait accepté la main tendue par cet homme et qui était ce Dévoreur de temps.

- Je n’ai aucun doute, Monsieur, sur l’aide que vous avez apporté à mon père, vous et les Vôtres.

J’arrêtai de savourer ma glace, en répétant bêtement les mots de sa phrase devant la curiosité et l’étonnement de tout cela :

- Un Royaume ? Un ami …. Empêtré dans une guerre à la frontière de son Royaume ? Vous avez des Rois et des princes parmi vos voyageurs ?

Sa dernière phrase était pleine de vérité et elle augurait le futur.

- Y-a-t-il d’autres personnes comme vous qui ont cette capacité de transporter n’importe qui dans une époque donnée en les touchant seulement ?

Ces voyageurs qu’il a engendrés, ont-ils été conscients des dangers ? Ont-ils été forcés à le suivre ? Ou bien étaient-ils des idiots à ne pas le croire sur sa capacité à explorer les temps ? Tout cela restait encore un peu flou pour moi mais j’apercevais tout de même l’homme et ce qu’il avait vécu durant toutes ces années.

- De grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités, mais vous n’êtes pas une machine Monsieur Stanzas et les failles existent malheureusement malgré toutes les précautions que vous prendrez aujourd’hui, demain … hier. Mon père est un homme accablé par la disparition de sa fille ainée mais pas au point de foncer tête baissée sans mesurer les risques. S’il a accepté ce don et votre aide, c’est qu’il était pleinement conscient des avantages comme des inconvénients. Je ne vous en veux pas pour cela.

Il régla le repas et nous sortîmes de la brasserie. La nuit était fraiche et je me calfeutrai dans mon blouson, les mains dans les poches. On se dirigea vers l’océan et le petit port. Les lumières des bateaux clignotaient au loin se découpant dans l’eau sombre. Je m’accrochai à la rambarde respirant l’air marin, les yeux fermés en écoutant ses recommandations.

- Ce n’est pas grave pour votre cigarette …

J’étais prête. Je ne pouvais plus reculer. J’avais provoqué cette rencontre et il était temps pour moi de me rendre utile.

- Accordez-moi 10 minutes … s’il vous plait.

Je m’éloignai de lui, sortant de ma besace mon téléphone portable. Je n’avais pas le droit de disparaitre sans en avertir mon père. J’aurai pu retourner voir mes parents mais je savais très bien que face à moi, Dylan Mills m’aurait empêché de suivre le Dévoreur. La tonalité résonna au creux de mon oreille pour enfin entendre une voix familière.

- Eva ? Tu as vu l’heure ? Tu as un souci ?

- Non Papa, ça va très bien … Je vais devoir  m’absenter durant … un long moment dis-je en observant au loin la silhouette de Vladimir Stanzas.

- Qu’as-tu fait Eva ? Tu l’as rencontré !!?

- Oui Papa … Tu as toujours très bien su manœuvrer pour dissimuler tes disparitions alors ce soir, je te demande de l’aide. Invente ce que tu veux sur mon compte au chef. Je reviendrai promis … Prenez soins l’un de l’autre, toi et Maman … Je vous aime.

Et avant qu’il ne puisse me répondre, je fermai la conversation. Le petit vent frais faisait virevolter mes longs cheveux que je tentais de dompter en glissant mes mèches derrières mes oreilles. Je n’avais aucune affaire sur moi à part ma besace et quelques trucs qu’elle contenait. Mais si je retournais à mon appartement, je perdrai du temps et peut-être même que je rencontrerai mon père. J’inspirai profondément avant de rejoindre Vladimir Stanzas.

- Je suis prête.

Et ma main effleura la sienne …
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Message  Le Dévoreur de temps Ven 26 Déc - 22:11



Elle prit sa main dans la sienne et ce à quoi il s'était préparé se produisit... Inéluctablement. La traversé fusionnelle par ce lien, sa main dans la sienne. Le vortex hurlant de silence qui s'était d'abord ouvert sous leurs pieds, sous leurs yeux, puis cette glissade interminable dans ce couloir informel qu'on aurait pu croire en pente vers un abîme imaginaire mais qui, finalement pouvait aussi monter, s'étirer sur une perception horizontale pour redescendre brutalement. Ensuite les sensations exacerbées, brûlures, froid mordant, obscurité profonde, luminosité insoutenable... Les cris, la fureur des différentes époques effleurées. Celles, connues et identifiables au hasard d'un tir de canon, d'un drapeau entre-aperçu; le kaléidoscope des événements connus, et , glissées entre ces images, à peine décelables, les autres dimensions, avec leurs images inconnues, saugrenues, effrayantes, mais aussi le futur, le non encore advenu, le fluctuant, l'incertain qui exhibait au voyageur secoué ses possibles à venir.

L'implacable cruauté du vortex temporel... Vladimir songea " c'est comme ça à chaque voyage... Je vois ça mais eux voient leurs propres peurs et leurs propres angoisses, liées à leur vécu" . Il songea cela sans se douter le moins du monde qu'Eva Mills pût le percevoir. Ce qu'il savait, c'était qu'elle voyageait grâce à un flux  induit par sa pensée à lui et que s'il se laissait distraire, elle pouvait aussi bien se retrouver à Birkenau en 1944 qu'à Targoviste en un temps figé sur 2014. Il se concentra. Il rangea douloureusement Gala et Loudna dans sa mémoire pour ne songer qu'à Eva. Il se concentra sur la jeune femme, ce qu'elle vivait, ce qu'elle consentait par amour pour les siens et le flux du temps se calma, se disciplina sous l'effet de sa pensée. Les ondes chatoyantes des parois du vortex ondulèrent sous sa main demeurée libre. Il le fit se courber, puis ployer sous lui-même et finalement tourner dans le sens contraire des aiguilles d'une montre. De façon à ce que le temps défile dans le sens que sa main gauche pouvait happer. Le couleurs se mêlaient en un capharnaüm, les sons s'enchevêtraient en plusieurs pistes. Il perçut le clocher de l'Abbaye et tendit la main pour serrer le fil temporel qui passait à sa portée. Un tube s'ouvrit sur leur gauche et les happa en un cri strident.

Ils se matérialisèrent  fumants et bleutés, sur la pelouse devant l'Abbaye. C'était le cinquième voyage au moins de la journée. D'autres suivraient. Tous séparés par une courte pause précédant un "autre travail", appellation bien connue de Gertie, appelée Dame Gertrude par Alceste, pour désigner un autre "transfert".  Il lâcha sa compagne de voyage et se retrouva à nouveau isolé dans sa solitude.

- Eva, Gertie, Max et Elymara vont à présent prendre soin de vous et vous indiquer vos appartements pour la nuit. Prenez du repos, car la journée qui s'annonce demain s'achèvera par une réunion très importante pour vous, les vôtres et les Voyageurs dans leur ensemble , mais bien plus encore, pour notre monde et bien d'autres que vous ne connaissez pas encore.

A peine avait-il finit de prononcer ces mots, que s'avançaient une gironde dame quinquagénaire au blond chignon tressé et au léger embonpoint, s'exprimant avec un fort accent germanique, escortée par un bananier doré monté sur roulettes qui parlait d'une voix métallique et un joli mannequin en plastique également doté de parole et de mouvement, du moins devait-ce être le ressenti qu'en avait Eva en voyant le trio surprenant venu l'accueillir sur le perron latéral de l'Abbaye.

- Je dois vous laisser pour prendre un peu de repos et préparer la réunion de demain, Eva. Je vous souhaite une nuit aussi paisible que possible. Tout est encore possible. Notre destin est entre nos mains. Vous devez croire en vous ... Bonne nuit Eva et à demain.
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Message  Invité Dim 4 Jan - 19:31

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